
Cette dernière qualité eft furtout fort marquée
dans le faucon ( i ) , tandis que , dans le pigeon, la
bile eft douceâtre (a), au contraire.
Il paroît aufli que, chez les efpèces qui ont une
véficule du fiel, ce fluide eft très-différentlorfqu’il a
féjournédansce réfervoir, de ce qu'il eft tant qu'il
eft encore renfermé dans le canal hépatique. Beyer
le jeune (3) l'a trouvé d'une teinte claire & d’une
faveur peu amère, dans ce dernier conduit » chez
le hibou , tandis qu'il étoit noir & d’ une exceflive
amertume dans la véficule, & ce fait a contribué à
confirmer l'opinion de ceux qui ont penfé que la
bile cyftique étoit différente de la bile hépatique.
Mais, fous ce rapport, il en eft des oiieaux
comme des mammifères (4), & cependant, malgré
cette analogie & celle de la couleur & de la
faveur, la bile des premiers diffère effentiellement
de celle des féconds par plufieurs caractères.
i° . Elle contient une grande quantité de matière
albumineufe.
. 2°- Le piçromel qu'on en retire n’eft point fen-
fiblernent fucré ^ & e ft, au contraire, très-âcre &
fort amer.
30. On n’y trouve que dçs atomes de fonde.
i 4°* L'acétate de plomb du commerce n’en précipite
point la réfinë (y).
Tels font au moins les réfuîtars que donnent
les expériences faites fur les biles de poulet, de
canard, de chapon & de dindon.
D'après cela , il ne paroîna pas étonnant que
la bile des oifeaux jouifle de quelques propriétés
médicamenteufes , dont on ait pu tirer .parti dans
certaines circônftances. Audi voyons-nous les mé^
decins de tous les temps & de tous les lieux , anciens
ou modernes, grecs (6), romains (j). ou arabe
s (8), la recommander contre l'a! bu go les
ulcères de la cornée, l’héméralopie ('9), la ca'ta-
rnéfe même (10), & en général contre toutes les
affe&ions des yeux ( 1 1 ) , &c. &c.
S e c t i o n d i x i è m e .
,1068. La rate en général, fa pofition , fa forme.
( 0 H aller, /.(2) c . , 'ona. V I, pag. 546. (Sconom. abhandl., tom. V, pag. 80.'
(3) Obf. anat., Leyd., 1719, in-8°;-, pag. i i 3.
((4o)) 1f f hyéfnïa rl’da,r ticle Bil e , dans le Vocabulaire anatomiq. Traité de chimie élémentaire,, théorique &
pratique, Paris , r8 i5 , tom. III, pag. 56o. — M. Orfila,
Ele(m6)e nAs ldexe acnhdimrei ed, et oTmra. lIlels, pvaagn. to^2it9 ,l e Pafireil s,d ien -p8e0r.d, r1ix8 19&. d’a(i7g)l eP, lcinoem, mlieb .b XonX cIoXnt,r en °l’.a 3m6b.lyopie ( lib. I I , cap. 5. 1.
(8) Avicenne, lib. I I , tr. 2 , cap. a56. — Shaw, Tra-
vels, pag. 262.
17(497) , Ci.n -A4». .de Bergen , De macul. in ocul. , Francofurti ,
y —/ ...... .hikiiu. uvin. mura. , ju.ugci., rooo , irnon-8de°l.l,e .pag. 286, recommande, dans ce cas, la bile d’hi(
11) Avicenne, l. c, —Sauvages, Media Jinenf..y pag. 4. —■ Pline’, [, c.
La rate exifie dans les oifeaux, comme chez les
mammifères; mais elle eft,. chez eu x , d’un volume
proportionnel conftamment moindre.
Ce vifeère eft, chez eux , toujours très-rappro-
ché du ventricule fuccemurié, ou jabot glanduleux.
Située à la bafe, ou un peu à gauche de
cette dilatation de l’oefophage, en arrière du lobe
gauche,ou de la partie moyenne du foie, au-def-
fus & en avant du géfier, la rate eft maintenue,
dans cette firuation, par des replis du péritoine.
Sa couleur eft plus claire que dans les mammifères.
Quelques zootomiftes ont refufé une rare aux
animaux qui nous occupent ( i) , mais des d<ffec-
tions Poignées ont démontré l’ex i lien ce de cet organe
dans -l’aigle (2), l’orfraie (5), l’épervier ('4)-,
le dindon (y ) , la.perdrix (6), le pigeon (7) ,-la
pie (8), l ’autruche (9), le fai fin (ic)-, l’oie f-i 1-)','
le héron (12) , & une fouie d'autres efpèces.
. En général, la rate des oifeaux eft ovale ou
fphérique , quelquefois cylindrique, & toujours
d’un petit volume.
Elle eft plate vers le ventricule fuecenturié , &
arrondie extérieurement dans l’aigle royal.
Elle eft réni Forme dans la demoifelle de Numi-
die & l’outarde.
Elle a le volume & la figure d’ une baie de gro-
feillrer dans le faucon & l’orfraie.
Elle eft pareillement fpbérique dans le perroquet.
Dans le cormoran, elle eft demi-circulaire.
Dans l’o ie , elle eft conique & cordiforme.
Dans le canard, elle préfente trois pointes.
Cylindrique dans l’autruche & la corneille, elle
eft plate & ovale dans le cafoar, ovoïde dans la
fpatule & le pic-vert (13)'.'
IO7O. La flrutture interne de la rate. Le tiffii de la
rate e ft, chez le cafoar, entremêlé d’une multitude
de filamens fibreux, qu’on aperçoit très-bien
à mefure qu’on foulève la membrane propre de ce
vifeère Ç14).
(1) Harder, Apiar., pag. 6 ï. — Coïter, /. c . , pag. 3 ia,
(2) Mémoires pour fervir à l'hiftoirc des Animaux, P. I I I , pag. 295.
Co(r3t)è sA. ldrovandi, 7. c. y. tom. I , pag. 227 , d’après J. B.
(4) Blafîus-, Anat. animal. , pag. i 3 r.
•— (5) Gualt. Charleton, Onomaft. ^oicum, L o n d .1-668. Mantijfa, pag. 84-
(6) Georg. Ent, Opéra omnia. (7) Idem, Apol. pro circul. (8) Idem , ibidem. (9) :Philofophical Tranfallions , n°. 386.
(10) Stukeley, Anatomy o f the fpleen , London, 1*723 , in-'fol.
((1112)) ACldorlolvianndsic,.. ï,. tca.b, . t2o2m. . III, pag. 107.
((113) Cuvier, Levons d'anai. comp., tom. IV, pag. 67. 4) Idem, ibidemt pag. 65..
S e c t i o n o n z i è m e .
IO76. Le pancréas en général y fa pofition > fa forme.
Cette glande, d’une ftru&ure entièrement analogue
à celle qu’ elle offre chez l’homme, eft fituée
d’avant en arrière dans le premier repli du canal
inteflinal. Généralement longue & étroite , rarement
fans divifion , elle eft ,Je plus fouvent, par-;
tagée par de profondes feiffures, & dans quelr
ques efpèces même , il femble qu'il y ait réellement
deux pancréas abfolument réparés.
C ’e.ft ainfi que le pancréas, fimplement bifurqué
dans l’engoulevent & les perroquets , eft tout-
à-fait double dans la corneille, l’aigle (1 ) , le.
pic-vert, le hocco (2)^ lfoutarde, l’oifeau. royal,
le canard (3) & la mouette , tandis qu’ il .eft abfolument
fimple & fans lobes dans les vautours
(4).
Dans le hibou, il a été indiqué comme quadri-
lobé même, par quelques zootomiftes (y).
IO79. Les conduits pancréatiques. On trouve
fouvent, thez les oifeaux, plufieurs conduits excréteurs
pour le pancréas, quoique parfois aufli,
chez quelques efpèces , il n’y en ait qu’ un feul.
En généra!, ces conduits s’ouvrent chacun fé-
parément dans l’ inteftin, fans fe réunir aux canaux
biliaires.
On ne connoît que fort peu d’exceptions à cette
difpofition générale.
Dans la cigogne., cependant, le canal pancréatique
fè joint au conduit hépatique pour former
un tronc commun qui verfe les deux fluides fé-
crétés dans î’inteftm grêle.
Il n’y a , au refte, qu’un feul canal pancréatique
dans l’aigle royal, le vautour urubu (6 ), la
corneille (7 ) , l’engoulevent (8) , la caille (9 ) ,
l’autruche (10):, le cafoar ( 1 1 ) , la cigogne (12).
(1) Wepfer,: Cicut. aquae. &c., pag. 173%
(2) Cuvier, l. c. , torn. IV, pag. 49.
(3) Blafius-, l. c.-, pag..262..
(4) Cuvier , l. c. .
(5) Êphem. Nat* Curiof., Dec. I I , ann, 4 , obf.-34>
(6) Cuvier f l. c . , com. IV, pag. 54>
(7) Peyer, pag. 101 6c 106. — Schrader, l. c. , pag. 27.
(8) Cuvierx l. c.
(g) Idem, ibidem.
(10) Idem, ibidem. — Vallifnieri., No tom i a d'un firuq^o,
pag. 245."— Hiftoire de l'Académie , 1754, n°. 6.
(11) Cuvier , L c. — Mémoires pour fervir à l'hifioire des-
Animaux , 1. c.
(12) Cuyier I. c.. — Mémoires cités.
On en trouve deux dans le perroquet ( i ) , le
hocco (2 ) , l’outarde ( 3) , le jacana ( 4 ) , le
tamalus ibis ( y ) , l’oiieau royal ( 6 ) , le canard
(7) , le faifan (8)3 l’oie (9 ) , le butor (10), le
flammant(u), la demoifelle de Numidie (12),
le cormoran (13) , &c.
Il en exifte trois dans certaines efpèces d’aigles
(14) , dans la chouette ( iy ) , le coucou
le héron ( 1 7 ) , le pic-vert (iSj> la mouette (19)*
le pigeon (26), le pélican (21) , & quelquefois
le flammant (22).
D’après Regner de Graaf, un de ces trois conduits
s’abouche avec un des canaux biliaires dans
le.pigeon.
Nous avons déjà fuit connoîcre d’une manière
générale , les rapports de l’rnfertion des conduits
pancréatiques chez les oifeaux, avec celle des
canaux biliaires; nous allons ici offrir quelques
détails à ce fujet, d’après une,table qui a été pu-^
bliée par M. Cuvier, & qui donne les résultats
fuivans, le canal indiqué le premier étant celui
qui s’ouvre le plus près du pylore.
. (;r) Cuvier , l. c.
(2.) Idem, ibidem.
(3) Mémoires cités-,
(4) Cuvier,-1. c.
(5) Idem, ibidem.—• Mémoires cités , P. I l l , pag. 70V«
■ (6) Idem , ibidem. — Mémoires cités, P. I I I , pag. 2o4 -
(7) Cuvier , i. c.
(8) Regn. Graaf, Difp ut. med. de naturâ & ufu fucci-
ptaain ,c reatici, Lugd. Bat. , 1664 , in-12. — Voye% aujfi PorHifi.
de l'Anat. & de la Chirurg. , torn. H I, pag. 216«-
(9) Graaf, l. c.
(ro) Idem , ibidem. — Mémoires cités, P. I I I , pag. 4j>
( 11 ) Mémoires cités.
(12) Ibidem , P. I I , pag. g.
(13) ibidem.
(i4.) Cuvier, l. c. — Mémoir. pour fervir à l'hifioire des-
Animaux ,. P. II , pag. g5.
(15) Cuvier, L o
(16) Idem , ibidem.
(17) Collins-,. I. c. , tab. 28^
fi 8) Graaf, l. c.
(19) Cuvier, /. ci-
(.20) Graaf, /. c.-
(21) Redi , Degli ariim. vivent, y &c. , tab. 7. — Ccl*
lèélion académ. , part, étrang., torn. IV, pl. 28, fig. 2. —-
Il fauc rappeler aufli que les anatomiftes de i’ancienne Aca--
dqeume iaeu dpeésl icfacnie.iic.es n'accordent qu’un feul canal pancréati(
22) C u v ie r/. c.