
plus communément, le premier lobe eft féparé
du refte, & forme la portion la plus large de
chaque rein.
Les reins du pélican ( i ) & ceux du cormoran
(2) ne préfentent aticùn lobe.
Il en eft de même de ceux du perroquet (3) &
de l’autruche {4).
Dans cette dernière, au refte , leur maffe fem-
ble compofée à l’extérieur d’un grand nombre de
lobules qui difparoiffent à l'intérieur.
Dans l'aigle, ils font divifés en trois lobes (5).
i io y . Les vaiffeaux des reins. Les artères des
réins viennent, pour le premier lo b e , de l’aorte
elle-même, & pour l’autre partie de l’artère fémorale,
ainfi que nous avons déjà eu occafton de
le dire.
Leurs veines vont fe décharger immédiatement
dans la veine cave abdominale , ou vont fe réunir
aux veines fémorales, pour former ce tronc principal.
1107. La ftruBure intérieure des reins. On ne
peut diftinguer dans le tilfu de ces organes deux
iubftances différentes, quel que foit le fens dans
lequel on les coupe.
Dans beaucoup d’oifeaux , les reins offrent une
texture analogue à celle que l’on retrouve dans la
plupart des poiffons, & chez plufieurs mammifères
; ils font partagés en un plus ou moins grand
nombre de petites maffes irrégulièrement arrondies.
Cette difpofition eft affez vifible à l’extérieur
de l’organe chez l'autruche , en particulier.
1108. La Jubftance corticale. JElle paroît com-
pofer entièrement le tiffu du rein , 8c Puretère
répand fes racines dans toute fon épaiffeur. Les
vaiffeaux blancs, q u i, fuivant Pexaét anatomifte
Ferrein (6), en fe repliant, en s’entortillant de
mille & mille manières différentes, conflituent
la maffe de cette fubftance, font bien plus vifi-
bles dans les oifeaux (7) que dans les mammifères.
La fubftance corticale des reins des oifeaux
renferme auflï, félon quelques auteurs, des grains
glanduleux , à fa furface plus particulièrement.
Vallifnieri (8) en indique chez l’autruche, &
Uarder dans l’outarde (9 ), en particulier.
1 109. La fubftance tubuLée des reins. Elle Iî’exifte
point chez les oifeaux.
(1) Mémoires pour fervir à l’hiftairc des Animaux. —• Cuvier
, /. c ., toml V, pag. a3 1.
(2) Cuvier, ibidem,
^ (3 ) Collins , tab, 23.
4) Cuvier, l. c. — Vallifnieri, l.c.
5) Wepfer, Cicut, aquas. > pag. 372.
{(i) Sur la ftruüure des vifeires glanduleux, fr particulièrement
fur celle des reins 6* du fo ie ,, Mémoires de l’académie
roy(7al)e des fciences, année i/49> (8J Ibidem, pag. 5 14 , fig. 6. L. ç ., pag. 456.
(9) Apiar, , obf. 19.
i i 10. Les papilles. Elles font abfolument dans
le même cas.
11 11. Les calices. Les reins des oifeaux en font
dépourvus;
1112. Le bajfinet. Ce réfervoir manque pareille*
ment dans les animaux qui nous occupent.
1 1 1 3 , 1 1 1 4 & 111 y . L* uretère en général. L’ uretère
commence dans la fubftance des reins par
une foule de petites racines très-déliées, queTon
aperçoit dans toutes les parties de l’organe & qui
fe réunifient en faifeeaux pénicelliformes.
Ce rafiemblement fucceflïf de ces radicules
donne nailfance à des rameaux & à d?s branches
qui concourent fucceflïvement auftï à former & à
groffir l’uretère.
Celui-ci, qui paroît avoir la même ftru&iire
que dans les mammifères, commence par la réunion
des branches du lobé antérieur, & fe porte
en arrière le long de la face inférieure & un peu
interne du rein, en recevant, -à mefure ,.,les
blanches de chaque portion ; puis il continue
fon chemin d’avant en arrière jufqu’au cloaque,
à la paroi fupérieure duquel il s’ouvre.
Chez l ’autruche, l’ure të è refte caché jufqu'à
l’extrémité poftérieure du rein , dans un fiflon
profond de la face inférieure de celui-ci (i) .
I I I 6 j. I I Ï 7 , I l 18, &C. La vejfte en général.
Ce réfervoir de l’urine manque chez tous les
oifeaux. Dans ces animaux, en effet, l’urine fe
mélange généralement, dans le cloaque, avec
les excrémens folides.
L’autruche & le cafoar f >tît pourtant ici une
force d’exception ; le cloaque de ces oifeaux ell
tellement organifé qu’ il femble remplacer la vef-
fie, & que l'urine peut s’y accumuler, comme
nous l’avons dit plus haut (2).
S e c t i o n t r o i s i è m e .
1129. Les glandes 6* les fécrétions particulières a
certains animaux. On trouve , chez beaucoup
d’oifeaux, de certaines glandes fituées- à l’extérieur
du corps & qui font deftinées à la fécrétion
d’une humeur graiffeufe propre à préferver leurs
plumes contre l’aétion pénétrante de l’eau.
Ces glandes fe rencontrent plus particulièrement
dans les efpèces aquatiques. Elles font placées
fur le croupion ; leur volume varie, mais,
conftamment, elles font creufées de plufieurs cellules
remplies d’une fubftance buileufe qui s’en
échappe par plufieurs orifices.
Cette humeur eft très-fétide ordinairement,
ainfi que Ray, Ty(on, Willughby l’ont dit, il y a
déjà long-temps, en parlant de l'oie 8c du canard.
On fait, au refte , affez généralement, que
(1) Cuvier, l, c . , torn. V, pag. 231, "
(2) Voye^ ci-dejfus, n°, 1027, pag. 64a.
ç ’eft
c’eft à la préfence des glandes qui la fécrètent,
qu’eft due l’habitude, où l’on eft, de ne point
manger le croupion des oifeaux que nous venons
de citer.
Les oifeaux dé terre manquent de ces glandes
ou les ont beaucoup plus petites ( i) .
F O N C T I O N S E P T I È M E .
L a G É N É R A T I O N .
1 130. Les fexes en général. Rien n’égale la force
des impreffions de l’amour dans les animaux mammifères
; rien, dit Buffon, n’eft plus preffant que
leurs befoins ; rien h’eft plus fougueux que leurs
defirs : ils fe recherchent avec l ’empreffement le
plus v if, & s'unifient avec une efpèce de fureur.
Dans les oifeaux, il y a plus de tendreffe, plus
d’attachement, plus de morale en amour, quoique
le fond phyfique en foit peut-être encore plus
grand, que dans les mammifères.
A peine, en effet, peut-on citer, parmi ceux-
c i , quelques exemples de chafteté conjugale, 8c
encore moins du loin des pères pour leur progéniture
; au lieu q u e , dans les oifeaux, ce font les
exemples contraires qui font rares. T ou s, à l’exception
de ceux de nos baffes-cours & de quelques
autres efpèces, tous, difons-nous, femblent
s’unir par un patte confiant, 8c qui dure au moins
auflï long-temps que l'éducation de leurs petits.
Dans les mammifères, il n’y a donc quç de l’amour
phyfique & point d’attachement, c’eft-à-
d ire , nul fentiment durable entre le mâle & la
femelle, parce que leur union ne fuppofe^aucun
arrangement antécédent, & n’exige, ni travaux
communs, ni foins fubféquens. Le mâle, dès qu’il
a jou i, fe fépare de la femelle 5 il n’e ft, fe]gn
l'expreflion du grand obfervateur que nouf v e nons
de citer tout-à-l’heure, ni mari, ni' père de :
famille; car il méconnoît & fa femme & fes en-
fans. La femelle refte feule chargée du poids de
fa progéniture & des peines de l'éducation.
11 y a cependant quelques quadrupèdes, chez
lefquels la fociété du mâle & de la femelle dure
& fublifte pendant le temps de l’éducation des
petits; tels font les loups, les renards, les chevreuils
; dans quelques efpèces d’oifeaux, au
contraire, la pariade ne dure pas plus long-temps
que les befoins de l’amour ; ainfi, dès que la perdrix
rouge femelle couve, le mâle l’abandonne
& la laiffe chargée feule de l’éducation des petits.
Mais ces exceptions n’empêcher.t point qu’en général
la nature n’ait donné plus de confiance en
amour aux oifeaux qu’aux mammifères.
Cette efpèce de mariage, ce moral d’ amour,
qu’on nous pafle cette expreflion, n’ eft, au refte,
produit dans les oifeaux que par la néceffné d ’un
( ï) Buffon, Difcours fur La nature des oifeaux.
Syft. Anat. Tome I I I .
travail commun. C e qui le prouve, c’eft que ceux
qui ne font point de nid ne fe marient point, 8c
fe mêlent indifféremment. Les oifeaux que nous
élevons dans nos baffes-cours, nous en offrent tous
les jours des exemples ; le mâle paroît feulement
avoir quelques attentions de plus pour fes femelles
que n’en ont les quadrupèdes, parce qu’ici
la faifon des amours n’eft pas limitée.
Dans tous les oifeaux aufli, le fond de l’amour
phyfique eft d’ ailleurs beaucoup plus grand que
dans les mammifères. Un coq fufiit aifément à
quatorze ou quinze poules, & féconde, par un
feul a&e, tous les oeufs que chacune peut produire
en vingt jours. Une bonne poule, de fon
cô té , peut pondre cent oeufs dans une feule
faifon, depuis le printemps jufqu’à l’ automne.
Il y a loin de cette grande multiplication au
produit de nos mammifères même les plus féconds
(1).
La difette, les foins, les inquiétudes, le travail
forcé, a-t-on dit avec jufte raifon , diminuent
dans tous les êtres les effets & la puiffancè de la
génération. Cela eft furtout évident dans les oifeaux
: ils produifent d’autant plus qu’ils font
mieux nourris & plus tranquilles. £/a£tivité de la
ponte femble proportionnée, en eux , aux cir-
conftanc^s de leur fituation. Un oifeau, après
avoir conftruit fon nid, ceffe de pondre & ne
s’occupe que de la confervation de fes oeufs ; tout
le refte de la faifon eft employé à l’incubation & à
l’éducation des petits, 8c il n’y a point d’autre
ponte ; mais fi l’on brife les oeufs , fi l’on renverfe
le nid, il reconftruit celui-ci , il remplace en partie
ceux-là, par un aéte dépendant en quelque
forte de fa volonté.
On remarque aufii, en règle générale, que,
parmi-les oifeaux, l’attachement d’amour entre
les fexes eft d’autant plus grand que le nombre
des mâles eft égal à celui des femelles, & que la
monogamie eft fidèlement obfervée. Lors même
que l’âge a glacé leurs fens, on voit encore , dans
ce cas, régner chez eux une tendre amitié. Des
perroquets mâles ont foin de mâcher un aliment
trop dur pour leurs femelles affoiblies par les ans ,
& de le dégorger tout préparé dans leur bec (2) ,
& Charles Bonnet cite un touchant exemple des
foins que les perruches mâles à tête rouge prodiguent
à leurs compagnes (3).
Il eft auflï d’obfervation que les efpèces monogames
ont beaucoup plus d'attachement & montrent
bien plus de foin pour leur famille que les
polygames, qui, en effet, ne lui préparent jamais
de nourriture.
1131. La faifon des amours. De même que les
mammifères fauvages, les oifeaux libres 8c qui ne
[2ï)) RVoayye, ^ ci-après, n°. 1257. Synopfis avium, pag. 3a.
3) Contemplation de la Nature} com. I l l , parc. 2, pag. 11.
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