
La poulie formée par tes condyles fémoraux
Itmble être le talon de celle-ci, & les attaches
fupérieures des ligamens latéraux indiquent la
pofiuon de la cheville ou du pivot. Il n'y a de
différence que dans ta complication de la rainure
du condyle externe, qui force en même temps le
fémur à fe porter dans un fens déterminé, à me-
fure qu’il fe fléchit ou qu'il s'étend. Mais cette
difpoütion n’eft qu’acceffoire, 8c elle paroîtfubor-
donnée à la néceffité de tranfporter continuel-
ïementîe centré f e gravitation dans l'axe des os.
130. A r t i c u la t io n p é r b n é o - t ib io le fu p ê r ie u r e . Un
fort ligament fitué dans l'intérieur de l'articulation
du genou unit & maintient rapprochée
l’extrémité fémorale du rudiment de péroné
contre celle du tibia. C'eftdonc en éprouvant uqp
forte de torfion fur lui-même, que ceftylet offeux
fe meut en charnière latérale fur le tibia.
132. A r t i c u la t io n p ç r o n é o - t ib ia le m o y en n e . Au-
deffous de l'articulation du genou, le péroné
roule en partie fur une crête ou lame (aillante de
l'angle externe du tibia, 8c, plus intérieurement^,
jufqu'au point où il fe confond avec cet o s , rl
n'eft retenu que par un ligament membraniforme
très-étroit, qui lui permet d'éprouver l’efpèce
de torfion dont nous avons parlé.
133. A r t i c u la t io n tib io - ta r f ie n n e . L articulation
du tibia, chez les oifeaux, avec l’os unique du
tarfe & -du métatarfe, a beaucoup de rapports
avec celle du genou j mais fon reffort elt encore
plus marqué, moins compliqué, & , par fuite, plus
facile à étudier dans fon jeu.
m L'extrémité inférieure du tibia fe termine par
une poulie, dont le tiers poftérieur reçoit une
efpèce d’offelet fur-articulaire ou d'apophyfe épi-
neufe de l’os du tarfe, tandis que fes deux tiers
antérieurs font reçus dans les deux foffes glé-
noïdes de celui-ci. Cette articulation eft donc
abfolument oppofée à la précédente, & produit
un mouvement en fens contraire, c efl-a-dire,
qu'elle fe fléchit en devant & s’étend en arrière.
Les follettes & les parties latérales du tubercule
de l’extrémité tibiale de l’os du tarfe glHTent
fur les condyles de la trochlée du tibia. Le tubercule
lui-même fe meut dans la petite cavité fituée
au-devant de la rainure de cette trochlée , de forte
que l'articulation eft un véritable ginglyme.
Les ligamens qui maintiennent ici les furfaces
en rapport, font une capfule articulaire, mince
& lâche; trois ligamens latéraux, deux du côté
externe, un du côté interne ; enfin, un petit
ligament intra-articulaire.
Le premier ligament latéral externe eft le plus
long des deux, & defcend dire élément dans l’axe
des os lorfqu'Üs font étendus.
Le fécond eft caché en partie par l'extrémité
inférieure du premier. Il eft plus court & plus
large que lui. Il reçoit des fibrest ligamenteufes
qui viennent tranfverfalement de la partie antérieure
Sc interne de l'articulation, 8c qui paroiffent
deftinées à le maintenir rapproché contre les os.
Le ligament latéral interne eft analogue au ligament
court du côté externe. Il a la même largeur
, des attaches femblables, mais il ne reçoit
point de fibres acceffoires de l'intérieur de l'articulation.
Ce font les ligamens latéraux qui produifent
encore ici le mouvement de reffort :■ en effet,
dans l’extenfion & dans la flexion du pied fur la
ïambe, les extrémités antérieures 8c poftérieures
des fegmens de poulie, fe rapprochant davantage
du pivot repréfenté par les attaches de ces
ligamens , rendent plus courts les rayons que
ceux-ci forment, & leur donnent la facilite de ^revenir
fur eux-mêmes, ce qui a lieu auffitot. L articulation,
maintenue par ces brides, devient!
alors fixe jufqu'à un certain point. Quand, au
contraire, la circonférence de la poulie du tibia
eft en mouvement dans les cavités glénoïdes de
l’os du tarfe, les ligamens, confidérés comme des
rayons, font tirés & alongés, & tendent continuellement
à produire le mouvement force par
lequel la poulie doit aller fe fixer à l'une ou à
l'autre de fes extrémités. ,
Le nombre & la force des ligamens du cote
externe du tarie paroiffent deflinés à s'oppofet
au foulèvement du tibia du côté interne, lotfque
tout le corps porte fiar une feule jambe, dans
certaines circonftances.
F O N C T I O N P R E M I È R E .
S e c t i o n s e c o n d e .
M y o lo g ie .
141. L e s m u fc le s en g én é ra l. Cette-partie de
l’anatomie des oifeaux a été négligée par la plupart
des zootomiftes. Belon, qui a décrit le (que-
lette de ces animaux, 8c l'a comparé d'une manière
très-ingénieufe à celui de L’ homme, n entre dans
aucun détail fur le mécanifme des pièces qui le
compofent. On lit dans les M ém o i r e s de l ’ A c a d
ém ie r o y a le d e s f c i e n c e s , des deferiptions très-
bien fartes de l'aigle, de l'autruche, du cafoar,
de la demoifelle de Numidie, de l'outarde, de la
pintade, du coq d'Inde 8c du cormoran ; mais les
, vifeères font les feules parties dont la ftruClure y
foit développée, & l’on n'y trouve aucun détail
fur les mufcles, fi l'on en excepte ceux des poumons
de l'outarde 8c du cafoar. Plufieurs anato-
milles célèbres fe font livrés au même travail, 8c
n’ont également donné que la defeription des |
vifeères. Conrard Peyer 8c Laurent Strauls ont
difféqué l'oie, la poule 8c la cigogne ; Wolfang
Vedel a examiné ,1e cygne; M. A. Séverino, le
canard, la corneille 8c la pie; Thomas Barthoun 8c
Sténon ont décrit l’aigle ; Gafpard Bartholin a
parlé du paon» Jean de Muralxo, du ferin, du
T
milan 8c de la chouette; Olaus Borrich, de la j 147. L e s m u fc le s d e la région n a fa le . On n
colombe, 8c Bernhard Valentin, du geai; mais trouve point chez les oifeaux.
peu de ces auteurs ont traité des mufcles; J. de I - -• • * ' '
Muralto eft le feul qui ait fait quelques remarques
fur le péétoral 8c fur les tendons des mufcles de
la jambe, _
Les travaux récens de Daubenton, de Vicq-
,d’Azyr, de MM. Cuvier, Duméril, Tiedemann,
8c nos propres recherches, nous fourniront cependant
les moyens de remplir cette lacune,
141. L e s m u fc le s d e la région ép ic r â n icn n e . Les
m u fc les f r o n t a l 8C o c c ip i ta l font affez prononcés
dans certaines efpèces d’oifeaux, dans celles
en particulier qui font mouvoir à volonté les
plumes de la huppe, comme les kakatoès, le
héron, l'aigreite (a r d e a e g r e tta ) , la huppe elle-
même Qupupa ep o p s )’ , 8cc.
14J. L e s m u fc le s d e s p a u p iè r e s . L e m u fc le r e lev eu r
d e là p a u p iè r e fu p é r ie u r e ne s'infère que vers l'angle
externe de l'oeil ; fon attache fixe eft à la voûte de
l’orbite. . .
La paupière inférieure a un a b a iffeu r particulier
qui vient du fond de cette foffe ofleufe.
Dans la même paupière inférieure, le m u fc le
o rb icu la ir e pafle fous une plaque cartilagineufe 8c
liffe, qui tft placée à fa face interne ; mais dans la
paupière fupérieure, il touche immédiatement
le bord.
La troilième paupière, ou la membrane nycti-
tante desoifeaux, eft mife en mouvement par deux
mufcles qui ont leur attache fixe au globe de
l'oe il, fur la partie poflérieure de la fclérotique.
L’ un de ces deux mufcles, nommé pat les
zootomiftes m u fc le c a r r é , eft fixé vers le haut de
l’oeil 8c un peu en arrière; fes fibres defeendent
vers le nerf optique, 8c fe teiminent par un tendon
d’une efpèce tout-à-fait particulière. Il ne
s'infère, en effet, nulle part, mais il forme un
canal cylindrique qui fe recourbe un peu autour
du nerf optique, en traverfant la direètion des
fibres des mufcles.
Le fécond mufcle, appelé p y r a m id a l , eft fixe un
peu vers le bas de la partie poftérieure 8c interne
du globe de l'oe il, 8c du coté du nez. Ses fibres
fe ramaffent en un tendon, fous la forme d'une
longue cordelette, qui traverfe tout .le canal du
mufcle précédent, comme dans la gorge d une
poulie. .
Après avoir décrit ainfi plus d'un demi-cercle,
il fe porte dans une gaine cellulaire de la fcléro-
tique, par-deffous l’oe il, jufqu a la partie infé-
rieure du bord libre de la troilième paupière, où
il s'infère.
L'aftion fimultanée de ces deux mufcles tire
avec force le cordon donc il s agit, 8c, par ce
moyen, amène fur l'oeil la troilième paupière,
qui, par fa propre élatticité, retourne dans l’angle
dés deux autres paupières, lorfqu'elle eft abandonnée
à elle-même.
149. L e s m u fc le s d e la m â ch o ir e in fé r ieu r e & d e
f o s car ré . Ces mufcles font bien caraélérifés dans
les oifeaux palmi pèdes ; le canard, l’oie , le cygne ,
font ceux où furtout on les obferve le mieur.
C'eft fur le fécond de ces animaux que nous les
avons fpécialement difféqués. C ’eft donc d après
lui que nous les décrirons plus fpécialement.
On obferve d’abordj de chaque coté, trois
m u fc le s a ba ijfeu rs de la m â ch o ir e in fé r ie u r e .
Le premier, qui eft le plus grand, a été appelé
par Hériffant, le g r a n d p y r am id a l. Il occupe toutes
les parties latérales de l’occiput, 8c vient envelopper
l'apophyfe falciforme par laquelle la mâchoire
inférieure fe termine pottérieurement. Il a
à peu près la forme d’une pyramide, dont le fom-
met feroit tourné en bas.
Le fécond eft le plus petit, 8c recouvert par le
précédent. Implanté fur l’apophyfe maftnide, il
vient s'inférer dans la foffette que l'on voit derrière
l'articulation de la mâchoire inférieure.^
Le troilième, né de la face interne de l'apo-
phyfe maftoïde, vient p r e f q u e horizontalement
s’ inférer à la mâchoire inférieure dans tout 1 intervalle
compris entre les apophyfes interne 8c
falciforme.
Il eft féparé du précédent par un petit ligament.
Ces trois mufcles abaiffeurs femblent deftinés à
remplacer le mufcle digaftrique. En s'inférant à
l'os maxillaire fupérieur, au-delà 8c en arrière
de fon centre de mouvement, ils doivent non-
feulement le transformer en un levier intermobile
ou du premier genre, mais encore le ramener
en arrière, 8c même le faire mouvoir de droite à
gauche quand ils agiffent ifolément ou d’ un feul
côté. On conçoit facilement que le premier effet
a lieu, parce qu’en même temps qu'ils élèvent
l’os en arrière, ils l’abaiffent en devant ou font
ouvrir le bec.
Les trois mufcles que nous venons de faire don-
noître dans l’o ie , exiftent pareillement dans le
canard (Cuvier), mais on ne les rencontre pas
généralement dans tous les oifeaux. Plufieurs gallinacés,
le coq 8c le dindon, par exemple, n’en
ont qu’un feul qui en tient lieu. Le fécond manque
dans la chouette.
Dans l'oie encore, on trouve pareillement trois
paires de mufcles élévateurs de la mâchoire inférieure.
. . . , , , , ,
Le plus extérieur 8c le plus conudérable de ces
trois mufcles élévateurs , paroît l’analogue du
mafféter 8c du crotaphite. Il eft partagé, par des
aponévrofes 8c par la direétion de fes fibres, en
quatre portions affez foiblement unies par du tiffu
cellulaire en certains endroits, mais intimement
adhérentes en d’ autres. Toutes paffent fous l’arcade
zygomatique de l'os du bec fupérieur fans
s’y attacher.
' B b b b ï
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