
5gQ Oifeatcx.
J. F. Meckel l’a démontrée depuis long temps, acquiert
déjà une grande force par 1 examen de la
ftruêture des oifeaux.
Chez les animaux de cette claffe, en effet , le
fyftème du grand fympathique a des connexions
déjà plus intimes-avecles nerfs pneumo-gaftriques,
car fes ganglions fe confondent prefqu avec les
nerfs du cou, des ailes 8c de la poitrine.il nepre-
fente d’ ailleurs point de véritable ganglion caelià—
que, 8c, au lieu des nombreux plexus vifcéraux
qu’ il fournit dans l’homme, on ne voit plus dans
les oi féaux que des filets prefque fimples, qui accompagnent
les artères fans former de ganglions
épars.
766 & 767. L e s g a n g lio n s n e rv eu x du cou. Le
g a n g lio n c er v ica l. Su p é rieu r eft de forme ovale ou
lenticulaire, très-petit, & quelquefois triangulaire.
Situé immédiatement fous le crâne, au milieu
des nerfs pneumo-gaftiique, gloffo-pharyngien 8c
fac ia l, qui lui font unis par du tiffu cellulaire, il
fournit quatre filets principaux.
L’ un de ceux- ci entre à côté du nerf facial dans
unerainure qui le mène dans la caille du tympan,
paffe fur l’offelet de l’ouïe, marche au fond de
l ’articulation de l’os carré avec le crâne, fe porte
vers l’orbite, & fe partage en plufieurs filamens
capillaires qui fe confondent peu à peu avec le
nerf maxillaire fupérieur ,J b us la gaîne duquel on
peut encore les pourfuivre durant quelque temps.
On a vu un de ces filamens fe rendre à la glande
lacrymale (1). .
Le fécond des filets fournis par le ganghon cervical
fupérieur entre dans le canal carotidien, où
il'fe réunit avec des filets des nerfs facial 8c gloffo-
pharyngien. Quoique, chez les oifeaux, les deux
canaux carotidiens fe confondent dans la. ligne
médiane, pour former une dilatation qui reçoit
le corps pituitaire,quoique ce çorps ait été que-
queïois pris pour un ganglion du même fyflème
nerveux que le ganglion cervical fupérieur., le
filet dont il s’agit ne communique nullement avec
cet organe. Mais, réuni aux filets des n;rfs que.
nous venons de citer, il fort du canal carotidien,
marche dans un petit conduit ofieux qui appartient
à la trompe d Eùflachi, & fort, par l’ouverture
antérieure de celle-ci dans le pharynx, où il fe bifurque.
Sa divifion externe paffe dans l'orbite erf
dehors de l'articulation de l’os omoïde avec le
crâne, fe rend à la glande de Harder, fe porte en
avant le long de la face interne de cette glande,
& fe réunit avec le premier rameau delà branche
ophthalmique du nerf trifacial au moment.de fon
entrée dans les foffes nafales. La fécondé divifion,
ou l’interne, paffe en dedans de l’ articulation,
gliffe fur l ’os palatin , & s’enfonce dans les cellules
poftérieufes des foffes nafales, où elle fe termine
en fe ramifiant. 1
(1) É. H. Weber, Anatomia comparata qcrvijympathici.
, Lipfiæ, -ï8 1É &
Le troifième filet du ganglion cervical fupérieur
defcend fur la carotide. Selon M. Emmert, il s’a-
naftomofe avec le nerf pneumo-gaftrique.
Le quatrième s’engage, entre les fécondé 8c
troifième vertèbres du cou , dans le canal vertébral,
dans lequel il defcend le long de 1 altère &
de la veine vertébrales, croifant, a leur fortie,
tous les nerfs cervicaux, depuis celui de la fécondé
paire, & fe renflant, au-devant de chacun
d’eux, fous la forme d’un petit ganglion triangulaire,
qui envoie en arrière un filet de communication
au nerf cervical fur lequel il repofe immédiatement.
Sorti du canal vertébral par 1 ouver-
ture qui laiffe entrer l’artère du même nom, le
rameau dont il s’agit va fe perdre dans le premier
ganglion nerveux thoracique. . • , ,
En tonféquence de cette difpofmon, on n ob-
ferve point dans les offeaux le g a n g lio n c erv ical
m oy en , ni le g a n g lio n c e r v ic a l in fe r ie u r , quelêSana-
tomiftes ont fignalés dans l’homme.
768 S i 7.69, L e s g a n g lio n s n e r v e u x th o r a c iq u e s ,
le s f i l e t s card ia q u es & le s f ile t s p u lm o n a ir e s . Le premier
ganglion nerveux thoracique eff couche fur
le premier nerf intercoftal 8c comme confondu
avec lui. Il envoie en dedans un très-gros filet au
plexus pulmonaire formé par le nerf pneumo-gaftriques
il en donne un fécond en dehors, lequel
va s'unir au plexus brachia! j il en reçoit un troifième
en avant 3c en haut, lequel defcend , comme
nous l’avons d it , du ganglion cervical fupérieur
par le canal vertébral, en avant & en bas, il en
fvjurnit un quatrième qui va fe jeter dans le plexus
cardiaque du pneumo gaftrique » dans le même
fens, il en émane encore trois autres, qui s’avancent
vers le corps des vertèbres 8c qui forment
l’origine du grand nerf fplanchnique. Enfin, pof-
térieuretaent, il communique par deux derniers
filets avec le fécond ganglion thoracique. L’un de
ceux-ci paffe au-défions', l’autre au-dellus de la
tête de la c ô te , qui eft ainfi reçue encr'eux comme
dans une forte d’ anfe de figure lozangique.
Chacun dés ganglions thoraciques fuivans, juf-
qu’ au dernier, communique avec celui qui le précède
ou qui le fuit, par quatre filets i deux fupé-
rieurs 8c deux inférieurs, lefquels offrent la difpo-
fition que nous venons d’indiquer, c’eft-à-dire>
qu’ils paffent l’ un au-devant, i’autre en arrière de
chaque côte. , , ’ c •
Chacun d’eux repofe aufli fur le nerf inter*
caftai corrcfpondant 8c lui envoie un filet.
Enfin, la plupart de ces ganglions laiffent
échapper en dedans un ou deux derniers filets
pour la formation nerf grand fplanchnique.
Dans Voie , les trois Crémiers ganglions font étrangers
à la formation de ce cordon nerveux, mais
! tous y concourent fimultanément.dans le pic-vert.
Dans le pigeon, dans la poule, dans la corneille,
les trois ganglions thoraciques lupérieurs fe con*
1 fondent en un fcul.
O i j e <
Dans l’o ie , chaque ganglipn eft divifé, par deux
rétréciffemens, en trois parties , dont la plus inté- ,
rieure fe confond avec le nerf intercoftal fur lé- .
quel elle repofe.
770. L e n e r f S p la n ch n iq u e . Les diverfes branches
émanées, en dedans, des ganglions thoraciques,
s’uniffent d’abord en manière de plexus, 8c donnent
naiffanceenfuite au nerffplanchnique. Celui-ci
defcend fur l’artère aorte, parvient au tronc cæ-
lia.que, fe confond là avec celui du côté oppofé,
& forme un, deux qu trois renflemens, defquels
émanent une infinité de filets qui enveloppent les
artères de toutes parts. Ce font ces renflemens
qui paroiffent tenir lieu des ganglions femi-luna-:-
rés décrits chez l’homme , tandis que les filets qui
en proviennent repréfentent le plexus folaire.
m W m m 7 7 f> 776 & 777- g | d iy ers
p le x u s n e r v e u x a b d om in a u x . Tous ces plexus lont
extrêmement fimples j les filets nerveux, en effet,
fe rendent aux organes, en accompagnant les artères
, fans s’anaftomofer les uns avec les autres &
fans rencontrer les ganglions fecondaires.
Les plexus rénaux & méfcntérique inférieur
font furtout très-évidens.
Dans le pic- vert, les nerfs méfentériques, ceux
qui vont le perdre fur les intefiins, ont une dif-
pofition toute particulière, celle de présenter,
par intervalles, dés renflemens ou des efpêces de
noeuds alfez confidérables.
, 778. L e s g a n g lio n s n e rv eu x d e s lom b e s . Ceux ci
font beaucoup moins volumineux que les ganglions
thoraciques, 3c ne font repréfentés que par
un petit renflement couché fur la fortie du nerf
lombaire.
De la partie interne de chacun d’eux, on voit
naître deux ou trois filets qui viennent former un
plexus particulier fur l’artère aorte, en fe confondant
avec ceux du côté oppofé.
780. L e s g a n g lio n s n e rv eu x d u fa c r um & du c o c c y x .
Les premiers de ceux ci font caches par les reins.
Tous font oblongs 8c ne communiquent entr’eux
que-par des filets très-grêles.
On aperçoit encore les derniers de ces ganglions
fur les dernières vertèbres de la queue. Dans le
cygne en particulier, il eft très facile de les diffe-
quer, au rapport de M. Cuvier.
S e c t i o n s e p t i è m e .
784. L i v u e en g én é ra l. Il ne faut pas une attention
bien fuivie pour reconnoître que, dans les oifeaux,
le fens de la vue eft plus étendu, plus v i f ,
plus net & plus diftinft, en général, que dans les
mammifères, à quelques exceptions près cependant
, comme celle que nous offrent les hibous,
au moins en apparence, car il faut fe rappeler que
fi ces oifeaux voient ma! pendant le jour, ils voient
très-bien pendant la nuit. Un épervier diftingue
d’en haut, & de vingt fois plus lo in , une alouette
fur une motte de terre, qu’un homme ou un chien
ne peuvent l’apercevoir. Un milan, qui s’élève a
une hauteur fi grande que nous le perdons de vue,
voit de-là les petits lézards, les mulots, les paffe-
reaux les plus foibles, & choifit ceux fur lefquels
il veut fondre.
Cette grande étendue dans le fens de la ^vue
eft d’ailleurs ici accompagnée d’une netteté, d’une
précifion tout auffi grandes, circonftance qui doit
influer d’une manièi e notable fur l'organe intérieur
du fentiment, & devenir une caufe de modification
dans l’ inftindl des oifeaux. Tandis que le quadrupède,
borné, pour ainfi dire, à la motte de
terre fur laquelle il a pris naiffance, r.e connoît
que fa vallée, fa montagne eu fa plaine, i'oi-
feau, planant au-deffus d’une vafte étendue de
pays à la fois, peut, d’un coup d’oeil, s’en former
un tableau, dont l’homme même ne fe fait une
idée qu’à force de raifonnemens & qu’en s’appuyant
des combinaifons de fon arc.
78c. L e s y e u x en g én é r a l. La ftruéture de ces organes
dans les oifeaux fémble propre a étayer
l'aflertion énoncée dans le précédent paragraphe.
La perfeétion du fens paroît démontrée, jufqu’ à
un certain point, par le foin que la nature a mis à
en travailler l'inftrument.
Du relie, les oifeaux, comme tous les animaux
vertébrés , fans exception , n’ont qu’une paire -
d’yeux, mobiles, logés dans des cavités pratiquées
fur le crâne & la face à la fo is , 8c compofes des
mêmes parties effenticlles que ceux de l'homme.,.
Aucun d’eux n’ en a ni plus ni moins.
Chez eux encore , comme dans les mammifères
& les reptiles, un très-grand oeil eft un figne quç
l'animal qui en,eft muni, peut voir dans l’obfcurité. .
Les chouettes, les ducs & tous les oifeaux de la
famille des nyéiériens,. peuvent être ici cités en
preuve.
Tous les oifeaux enfin , excepté ceux de cette
même famille des nyétériens, qui regardent en
'avant, ont les yeux dirigés latéralement. I.s ne
peuvent, par conféquent, contempler les objets
qu’avec un feul oeil à la fois.
786. L e s f o u r c i ls & le s p a u p iè r e s en g é n é r a l. Les
oifeaux n’ont point de fourcils, mais iis poffedent
trois paupières très-iiftin&es ; les deux ordinaires,
dont la commiffure eft horizontale, & une troifième
, verticale, firuée dans l ’angle nafal de l’oeil,
& pouvant le couvrir entièrement comme un
rideau»
787. L e m u f l e o r b ic u la ir e d e s p a u p iè r e s . ( V o y e [
c i -d e j fu s , n°. 145. )
788. L a p a u p iè r e S u p é r ieu r e . Elle a‘ un mufcle
élévateur propre (voyq; n°. 145) j mais, chez un
petit nombre d’oifeaux feulement, elle s’abaiffe
autant, que fa paupière inférieure s’élève. Les