rorquals & la baleine à bec. Certaines relations
cependant pourroient faire croire que cette poche
fe rencontre dans le cétacé qui nous occupe j
on a écrit que les Groenlandais retirent de fon
gofiej- plufieurs veflàes utiles pour la pêche ( i ) .
F O N C T I O N N E U V I È M E .
L A N U T R I T I O N .
Si les cétacés de ce genre n’ont qu’une défenfe
lorfqu'ils font devenus adultes, c’eft parce que
les chocs violens ou d'autres caufes accidentelles,
comme lés efforts qu’ils font pour caffer les blocs
de glace dans lefquels ils fe trouvent engagés,
ont brifé une défenfe encore trop fragile, cotr-
primé , écrafé , déforganifé l’alvéole au point
d’y tarir les fources de la production de la dent,'
& d’en déterminer l’ oblitération.
Section p r em iè r e .
i ’ iS. Les a/imens en général. Quelques naturalises
ont penfé que les narwhils avoient une forte
de haine naturelle contre les baleines , qu’ils
étoient très-av des de la langue de ces cétacés,
qu’ ils la ciévoroient avec avidité , lorfque la mort
ou la foibleffe de ces baleines leur permettoit
de l’arracher fans danger. Ces diverfes aliénions
ne font rien moins que prouvées i le plus habituellement,
au lieu d’affouvir fa rage ou fa vengeance
, au lieu de défendre fa yie contre les requins
& les autres tyrans des mers, le mtwhal,
ne cédant qu’ au befoin de la faim, cherche'feulement
une proie faciles il aime, parmi les mol-
lufques, ceux qu’on a nommés planorbes; il pa-
roït préférer, parmi les poilfons, les pleuroneétcs
pôles (ï) s Whillughby, Worms, Klein & quelques
autres auteurs ont avancé qu’il n’étoit point rebuté
par les cadavres des animaux pélagiens, que
leurs reftes lui.convenoient & qu’ il les recherchoit
comme alimens.
S e c t i o n s e c on de .
15 i l . Le tijfu cellulaire & le corps graijfeux. On
retire des narwhals une huile que l’on préfère
Couvent à celle de la baleine. ( Fabricius.)
S e c t io n t r o is iè m e .
1327. La dentition. Nous ignorons à quel âge
au jufte piroiifent les défenfes du narwnal 5 mais
il eft probable, ainfi que l’ a penfé le profeffeur
Gmelin, que, dans la première jeuneffe, elles
font coriftammentau nombre de deux.
Ànderfon nous apprend, au refie, fur Ia^ foi
d’un témoin oculaire, pêcheur expérimenté &
pbfervateur inftruit, qu’on avoit pris une femelle
de cette efpèce d’animal, dans le \entre de laquelle
on avoit trouvé un foetus qui ne prefentoit
aucun commencement de dents, Blumenbach,
d’un autre côté , a eu occaüon de voir un jeune
narwhal dont la défenfe gauche excédoit déjà la
lèvre d’un pied ou environ, & dont la défenfe
droite étoit encore cachée dans fon alvéole ($).
- (i) Duhamel, Traité des Pèches.
(ï~) Voye^ la Faune du Groenland, a l endroit cite.
(3) Abbildungen naturhifiorifeher gegenfiund, & c . , von
J. L?r. Çlumenbaçh. Gotfinguç , q% â4 *
ESPÈCE SECONDE.
Le uarwhal microcéphale, Nurwhalus
microcepkalus, Lacépede.
G É N É R A L I T É S .
C’ est à M. le comte de Lacépède, appuyé de
l’autorité du chevalier Banks, que nous devons
l’établilTement de cette efpèce de narwhal, très-
différente du narwhal vulgaire.
Le peu de volume de fa tête la rend remarquable
; nous avons dit que celle du narwhal vulgaire
repréfentoit le quart ou à peu près dé la longueur
totale; dans l’animal dont nous parions, el e nen
eft que le dixième. Elle eft d ailleurs di fl i n été du
corps, au-deflus Je la furface duquel elle s'élève
un peu en bolîe. Vue par-devant, elle reffemble
à une boule.
L’enfemble de ce narwhal, au lieu de repré-
fenter un ovoïd e, forme un cône très-alongé.
Le mufeau eft très-arrondi.
La mâchoire fupérieure eft un peu plus avancée
que celle d’en tas.
Les nageoires pt florales font à une diftance du
bout du mufeau égale à trois fois ou environ la
longueur de la tête.-
La faillie longitudinale que l’ on remarque fur
le dos, s’élève affez vers le milieu de la longueur
totale & auprès de la nageoire caudale, pour imiter,
dans ces deux endroits, un commencement
de fauffe nageoire. <
La nageoire caudale fe divife en deux lobes arrondis
& recourbés vers le corps, de manière à
repréfenterune ancre. .
C e cétacé ne parvient qu’ à des dtmenfions bien
inférieures à celles du narwhal vulgaire. On en a
pris, non loin de Bofton, un individu qui avoir
vingt-quatre pieds feulement de longueur.
L’ animal dont Tulp a fait mention, & dont le
cadavre fut trouvé en 1648, flottant fur la mer,
près de file Maja, étoit probablement de l’efpèce
que nous décrivons. Sa longueur étoit de vingt-
deux pieds environ (1 ). . ’ ' '
L ’anatomie du narwhal microcéphale eft encore
moins connus que celle de l’efpèce précédente.
I (1) Tulp, Qbfirvat. ptedic. , cap. 5<). __,
1 V ■ ' f o n c t io n
F O N C T I O N P R E M I È R E .
L a l o c o m o t i o n .
S e c t i o n p r e m i è r e . .
Squelettologie.
21. Les dents incifives. Quoique le narwhal microcéphale
foit d’un volume bien inférieur au
narwhal vulgaire, fes défenfes ont quelquefois
cependant une longueur prefqu’égale au tiers de
la longueur totale de l’animal. Cette proportion
dms les dimenfîons des défenfes rend la petiteffe
de la tête encore plus fenfible.
Dans l’ individu pris dans la mer de Bofton, on
ne voyoît qu'une feule défenfe ; cette arme étoit
placée fur le côté gauche de la mâchoire fupérieure.
La fpirale formée par les ftries affez profondes
de cette dent, alloic de droite à gauche.
Sa longueur étoit des huit vingt-cinquièmes de
la longueur du cétacé.
Celle de l'animal obfervé par Tulp étoit de
neuf pieds. Elle étoit duretrès-blanche, & placée
du côté droit.
22. Les dents canines. Elles manquent, comme J
dans l’efpèce précédente.
23 &-24. Les dents molaires. es font abfolu-
ment dansie même cas.
F O N C T I O N P R E M I È R E .
S e c t i o n s e c o n d e .
Myologie.
22'Ji. Phénomènes de la contraâiion mufculaire.
La viteffe que le narwhal microcéphale développe
en nageant, eft beaucoup plus grande que celle
du narwhal vulgaire.
F O N C T I O N T R O I S I È M E .
L es sensat ions et l ’a ct ion nerveuse.
S e c t i o n s e p t i è m e .
785. Les yeux en général, Ils font très-petits , &
placés affez loin de l’angle que forme la réunion
des deux mâchoires, mais à peu près aulfl bas que
cet angle. ( Lacépède. )
S e c t i o n n e u v i è m e .
868. Le ne% en général. L’ouverture des deux
évents réunis a la forrne d’un croiffant.
Svd. Anat. Tome III.
S e c t i o n o n z i è m e .
877, 878 & 879. La peau en général, le corps
muqueux, fa couleur. L’individu pris vers Bofton
étoit d’ un blanc varié par des taches très-petites,
nuageufes, bleuâtres, plus nombreufes & p'us
foncées fur la tê te , au bout du mufeau, fur la
partie la plus élevée du dos, fur les nageoires
peétorales & fur la nageoire de la queue. ( La-
cépède. )
F O N C T I O N C I N Q U I È M E i
L a d i g e s t i o n .
S e c t i o n p r e m i è r e *
94;. La bouche. Son ouverture n’a qu’un petit
diamètre. ( Idem.)
Q U A T R I ÈME G E N R E .
C a cha lot , Pkyfeter, Linnaeus; Catodon,
Lacépède.
Mâchoire inférieure armée de fortes dents ; orifices
des évents réunis,. & fitués a la bafe du mufeau ;
dos fans nageoire.
G É N É R A L I T É ^ .
Les cachalots n’ont de reffemblance avec
les baleines que par les proportions du volume ;
mais la forme du crâne, celle de la face, l exif-
tence d; s dents, leur emplacement à la mâchoire
inférieure feulemenr, l’ouverture impaire des fof-
fes nafales, la ftruéture différente des vertèbres
cervicales, voilà autanr de raifons pour ne point
les confondre avec elles dans un même genre.
E S P È C E P R E M I È R E .
L e c a c h a l o t m a c r o c é ph a l e , Catodon
macrocephalus s Lacépède, X.
Phyfeter macrocephalus. P. dorfo impinni, dentibus
infiexisy apice acutiufculo.... Oth. Fablicius, Faun.
Groenland., pag. 4 1, n°. 25.
G É N É R A L I T É S .
N o u s devons commencer l’hiftoire da ce cé*
tacé , en prévenant nos lecteurs qu’il n’ eft point
du tout le même animal que celui qui eft défîgné
par Linnaeus fous le nom de phyfeter macroce-
phalus. Ce dernier forme un genre particulier,
Mm m