L ’ours blanc terreftre, qui paroît ctre une variété
de l'ours brun , ( Buffon. ) a le nez & les
ongles noirâtres -, fes yeux ont une couleur cendrée,
& ils deviennent bleus lorfque l’animal eft en
co èr (. Daubenton. )
883. Les divzrfts fortes de poils. Ils font de deux
efpèces ; les uns l'ont très-longs, fermes ôc luisans
à l’extrémité : les autres font plus courts, plus doux
& femblables en quelque forte à un duvet.- Ces
derniers font cachés par les précédens : ils ont à-peu-
près deux pouces de longueur. Les grands poils font
longs de trois ou quatre pouces. (' Daubenton
& V. D. )
Les ours bruns., roux, ou rougeâtres, diffèrent
beaucoup entre eux par la couleur du poil ; les
uns font d’un brun-noirâtre ; d’autres ont une teinte
de fauve plus ou moins claire ; quelques - uns font
entièrement blancs, ôc plufieurs ont le poil mêlé
de brun & de blanc. ( Buffon & Daubenton. ) Ces
ours blancs terreftres-Je trouvent principalement
en Norvège, dans la grande Tartane j en Mofcovie,
en Lithuanie ôc dans les autres contrées dn Nord.
Ce n’eft pas la rigueur du climat qui les fait blanchir
pendant l’h iver, comme les hermines ou les
lièvres ; ils naiffent blancs , 6c demeurent blancs en
tout temps.
Les petits de l’ours brun , en venant au monde,
ont une couleur fauv e, avec du blanc autour du
cou. Cette couleur blanche s’efface peu-à-peu pendant
leur accroiffement , ÔC de fauves ils deviennent
bruns. (B uffon.)
884. Les ongles. Us font attachés aux dernières phalanges
des doigts , comme dans le lion , de forte que
l’ours peut, de même , tenir les ongles élevés en
marchant. Ces ongles font très-grands & crochus ,
mais ils font moins épais à leur bafe que’ ceux du
lion : ils font auffi d’une fubftance plus compare
& plus homogène ; car ils s’ufent à la manière du
fe r , au lieu que ceux du lion fe détruifent comme
du bois fibreux, parce qu’ils font formés de fibres
féparables. ( Perrault. )
vifcére a environ une ligne & demie d’épaiffeur. I
( Daubenton. )
942. La voix ; fes nuances & fes particularités. I
La voix de l ’ours eft un grondement , un gros I
murmure, fouvent mêlé d’un frémiffement ce dents, I
qu’il fait fur - tout entendre lorfqu’on l’irrite, I
( Buffon. )
F O N C T I O N S I X I E M E .
D i g e s t i o n .
S e c t i o n p r e m i è r e .
944. Les livres. L ’inférieure eft repliée ôc dê- !
coupée vers les deux angles , en forme de c-rête de |
coq. ( Perrault. )
954. Le palais 6» fes rides. Le palais eft traverfé I
par dix ou douze filions convexes en avant ; il eft I
couvert de tubercules dans la région poftérieure, I
entre les dents molaires. ( Daubenton. )
S e c t i o n d e u x i e m e .
959,.961 , 965 & 966- La langue en général $ I
fes papilles , fes glandes , &c. La langue reffemble I
beaucoup à celle du chien , fur-tout par fa forme I
& parce qu’elle eft couverte , en deffus, de pc- I
pilles molles , comme dans cet animal ; ( Dau- I
benton & Perrault) mais elle en diffère par plufieurs E
glandes environnées d'un calice ; ces^ glandes font I
fur la partie poftérieure de cet organe, ÔC elles I
font rangées en une forte de demi-cerçle , dont la I
convexité regarde en arrière. On trouve dans le I
milieu une glande plus vojumineufe que les précé- I
dentes ; elle eft placée de manière qu’elle forme un |
angle dans le cercle. (Daubenton.)
Dans le fujet que Daubenton a examiné, la I
langue avoit fépt pouces, de longueur dans fa tota- I
lité, & trois pouces depuis le filet jufqu’à la pointe. I
Sa largeur étoit de deux pouces & demi.
C 1 N Q U I E M E . • S e c t i o n s i x i è m e .
R e s p i r a t i o n .
916, 917 & 918. Les poumons droit & gauche;
leurs lobes ou div'ifions. Les poumons font à-peu-près
conformés comme ceux du chien. 11 y a quatre lobes
à droite , 6c deux à gauche. ( Daubenton. )
Suivant Perrault, le poumon droit eft feulement
compoféde trois lobes ; les deux lobes fupérieurs T
dit cet anatomifte, font très grands; le troifième eft
partagé en trois pointes à fon extrémité.
996, 997 , 998 , 1004 6c 1006. L ’ ejiomac en
général y fa fituatton , fa forme , fa grandeur , le
nombre & la forme intérieure, de fes cavités , fa
membrane intérieure. L’eftomac fe trouve placé plus
à gauche qu’à droite. ( Daubenton. ) Il eft
petit, eu égard au volume de l ’animal. ( Perrault
& Daubenton. )
Il reffemble à l ’eftomac du chien , fur-tout
par fa partie droite. Le grand cul-de-fac eft prefque
nul. L ’étranglement qui forme le pylore eft oblique
fur l’inteftih , de forte que le duodénum
forme une efpèce de coude auprès du pylore,
du côté de la petite courbure de l’ eftomac.
( Daubenton. )
Septième Clafle. U Ours. 89
•La partie la : plus large /de c e vilcère^eft à
fauche , dans la région qui répond a 1 oefophage .,
T Daubenton & Perrault ) y mais en s étendant
à droite, il diminue de volume , a-peu-
près comme Teftomac du chien 6c des autres
animaux (Daubenton) j de forte que, toutefois ,
fuivant Perrault , fa . partie moyenne eft pins
étroite que fe* parties droite ôt gauche. Daubenton
n’a pas trouvé ce retréciffement dans i estomac
de l’ours qu’il a examiné. • A ,
Prefque la moitié de cet organe, du cote
droit eft revêtue , intérieurement, d’une membrane
auffi liffe que celle du duodénum. ( Dau-
! benton & V. D . ) . . ,
En ded ans, 1 eftomac-. prefente deux rehords
dans la région du pylore , du cote de la petite
[ courbure. (Daubenton). Ses membranes" font
i îrès-épaiffes dans cef endroit ; elles avoient cinq : lignes d’épaiffeur dans les fpjets que Perrault a
examinés , 6c prefque un pouce dans celui que
Daubenton a décrit. .
Toute la portion gauche de la cavité de ref-
tomac eft couverte de plis affez confidérables,
qui fe traverfent en différentes direétions, en
ferme de réfeau Irrégulier, mais bien différent de
celui du bonnet des ruminans. Cés plis reffem-
bleroient plutôt à ceux de la caillette , s’ils étoient
plus faiilans. ( Perrault , Daubenton & V. D . ) ^
Dans l’individu que Daubenton a examiné,
Peftoraac avoit deux (pieds 8c demi d’étendue dans
fa grande circonférence , , ôc feulement un pied,
neuf pouces 6c demi dans fa petite circonférence.
Sa petite courbure avoit' fix pouces 6c demi depuis
l ’oefophage jufqu’à l’angle que forme la partie
droite de l’eftomac , 6c un pouce 6c demi, depuis
Toefophage jusqu’au fond du grand cul-de-fac.
Cette courbure étoit très-profonde dans le fujet
que j’ai obfervé. (V . D . )
S e c t i o n s e p t i è m e .
1012. Le canal intlflinal en général. Le conduit
inteftinal fe trouve à peu-près de la même gr®f-
feurdans tou te-fon étendue , excepté près de l ’anus,
( PerraultJ, Daubenton & V. D. ) 6c de l’eftomac,
ou ‘il eft plus volumineux ( V. D . )
Dans les ours que Perrault a décrit , la longueur
du canal inteftinal étoit de quarante-cinq
pieds ; ce qui eft prefque le double de l’étendue
qtte ce canal a dans le lion.
Dans l ’individu que Daubenton a examiné,
les inteftins avoient feulement trente-trois pieds de
longueur , depuis le pylore jufqu’à l’anus. Us avoient
fept pouces ôc demi de circonférence dans les parties
les plus volummeufes, 6c trois pouces dans les plus
minces.
1013 ÔC 1016. Vintejlin grêle. Le duodénum fe
replioit en dedans à une petite diftance de l’eftomac,
ôc paffoit à gauche.
Syjl. Anat. Tome III.
La membrane intérieure de cet inteftin offroit
un velouté, compofé de filets très-fins ôcaffezlongs,
qui'' ftciitoient d’une manière très-apparente dans
1 eau que l’on jetoit deffus pour le nétoyer.
Le jéjunum avoit fes circonvolutions dans le
milieu de l’abdomen, 8c -dans le côté droit.
Les circonvolutions de l’ileum fe trouvoient auffi
dans le opté droit ; elles s’étendoient dans la région
épigaftrique, 6c dans le côté gauche ; enfui te cet inteftin
fe prolongeoit derrière l’eftomac , dans l’hy-
pocondre gauche , ayant de fe joindre.au colon.
( Daubenton. )
1022, 1025 ÔC 1026. Le coecum , le colon & le
reElum. Il n’y a point de coecum. ( Perrault, Dau-
benton & V. D .) . . r
Dans la région qui répond âu colon,le canal iri~
teftinal eft très étroit ôc dépourvu des bandes musculaires,’
qu’on trouve ordinairement dans cet inteftin
, dans la plûpart des animaux. '
Un peu au-deffus défaillis., le. conduit inteftinal
a un rétrétiffement, ôc entre ce retréciffement ÔC
l’anus , l’inteftin a une largeur affez conftdérable ;
mais fon diamètre n’eft pas plus grand dans cette
région , qu’auprès de l’eftomac. ( V. D . ) ?
S e c t i o n h u i t i è m e .
1032. Le grand épiploon, en général y fon étendue
, &c. L ’épiploon avoit une étendue confidéra-
b le , principalement du côté droit. Dans l’ours
brun que Daubenton a examiné, cet organe
s’étendoit à droite jufqu’au milieu de l ’abdomen ;
il ne fe prolongeoit pas au-delà des côtes du côté
gauche ; il étoit replié entre les inteftins , de forte
que lorfqu’on l ’étendoit, il paroiffoit très-ample.
Cet organe avoit trois lignes d’épaifleur dans les
régions où il étoit le plus gras , mais il fe trouvent
autant d’efpace tranfpàrent dans l ’éténdue de fes
membranes , qu’il y en avoit de chargé de graiffe.
( Daubenton. )
S e c t i o n n e u v i è m e .
1046 ÔC 1047* Le foie en général, fes divifions,
feslo b es, fa couleur, fon poids, ôcc. Le foie eft c©m-
pofé de fix lobes, deux à droite, deux à gauche
6c deux dans le milieu. Celui de ces deux derniers
lobes qui fe trouve: le plus à droite, eft creufé
pour loger la véficule du fiel. ( V. D. )
En général, le foie reffemble à celui du chien i
pour le nombre 6c. la fituation des lobes ; mais il
en diffère par la forme. Se^ bords font moins arrondis
6c plus tranchans ; ils n’ont que peu d’é-*
chancrure. Le lobe droit fupérieur e ft, à‘ proportion
, beaucçup plus petit qu,e dans le chien ; de
forte qu’il ne le trouve, daps fo u r s , guères plus
gros que le lobe gauche fupérieur.
Le foie a au-dehors une couleur rouge livide, 6î
celle du dedans n’eft guère plus foncée.
M