
55a Qifeaux•
donne au cou des oifeaux la forme de la lettre S ] J
& c’éft en rendant les deux arcs qui compofent
cette courbure plus convexes ou plus droits* qu'ils
raccourcirent ou qu’ils alongent leur cou. ( C u v
i e r . }
La face antérieure du corps des vertèbres de la
partie moyenne de cette région de la colonne
épinière* offre deux crêtes qui forment un demi-
canal.
Les apophyfes articulaires des vertèbres fupé-
rieutes regardent en haut & en bas j les autres
font tournées en avant & en arrière.
Les apophyfes tranfverfes font remplacées par
un bourrelet placé à la partie fupérièure* de chaque
vertèbre, & dont l’extrémité antérieure fe
prolonge en un ftylet. qui defeend parallèlement
au corps de la vertèbre à laquelle il appartient
, & qui eft beaucoup plus grêle dans certains
oifeaux que dans d ’autres. Dans la plupart des
gallinacés, la perdrix rouge ( te tra o r u fu s , Linn.) en
particulier, le ftylet dont il s'agit eft long* conique
3 pointu & détaché entièrement du refte
de l’ os , dont il fe rapproche davantage dans l’é-
pervier ( f a l c o n i fu s \ y Linn. ) &f dans la pie ( cor-
v u s p i e u y Linn.), oifeaux chez lefquels d’ailleyrs il
paroît plus court & plus obtus proporcionué-
ment.
Dans la région cervicale, les vertèbres les plus
fupérieures & les plus inférieures ont feules des
apophyfes épineufes marquées ; mais elles en ont
en avant comme en arrière. Les intermédiaires
offrent, en arrière, un tubercule fouvent fourchu,
ou feulement deux lignes âpres lorfqu’elles
fonp plongées,
Çn général, le nombre des vertèbres cervicales
eft bien plus confidérable que dans les mammifères.
; il n’eft point fixé d’a.illeurs d’une manière
uniforme, comme chez ceux-ci, où il eftprefque
conftamment de fept. Dans les oifeaux , en effet,
j.1 varie de neuf à vingt-trois. Nous allons le faire
connoîpre chez quelques efpèces en particulier.
Dans l’aigle commun ( fa lc o . f u / v u s ) , dans le
vautour fauve, & dans le grand-duc, parmi les
oifeaux de l’ordre des rapaces, on compte treize
vertèbres cervicales.
Il y en a autant dans la corneille (^corvus co r o n e t
îiinn.)-& dans la pie ( p i c a v u lg a r i s , Cuv. ) , qui
appartiennent à la divifion des paffereaux.
■ Dans les gallinacés, on trouve auffi quelques
efpèces qui ont treize vertèbres au cou ] tels font
le pigeon ( c o lum b a p a lum b u s t Linn.) & le faifan
(p k a fîa n u s c o / ch icu s > Linn.).
Dans les échaftiers , le courlis ( m m e n iu s arcua-
pus y C u v ., fco lp pQ X areu a t a , Linn.) & le raie
( r a l lp s a q u a iL ç u s , Linn.) font dans le n ême cas.
Mais beaucoup d’oifeaux ont un plus grand nombre
de vertèbres dans la région que nous examinons.
D’autres çq ont moins.
^.infe lé bafouzard h a lis .tu .s , Linn. ) ,
parmi les rapaces j le paon ( p a v o c r i j la tu s , Linn. ) ;
parmi fes gallinacés ] l’avocette ( r e cu rv iro fira a v o -
c e t ta » Linn..), le vanneau ( t r in g a v a n e llu s , Linn.)
& le jacana ( p a rra ja c a n a , Linn. ) , parmi lçs
échafliers ; de même que l'hirondelle de mer
( f ie r n a h iru n d o , Linn. ) , ie pétrel, le canard
( a n a s b o f ç h a s , Linn.) & le grèbe huppé ( c o lym *
b u s c r i f i a t u s 3 G m e l.) , parmi les palmipèdes, ea
poffèdent quatorze.
Il y en a quinze dans le dindon ( m e leag ris g a l-
lo p a v o 3 Linn. ) , le hocco ( c r a x a le t t o r , Linn.) 8c
le cafoar de Java, qui appartiennent à l'ordre des
gallinacés, de même que dans le pluvier ( chara-
d r iu s p lu v ia l i s , Linn. ) & le foulque ( f u l i c a a t r a ,
Gmel. ) qui font des éçhaflîers j de même encore
que dans l ’oie ( a n a s a n f e r , Linn.) , la macreufe
( a n a s n ig r a , Unn.) & le harle ( mergus mer«■
g a n f e r , Linn. ). qui font des palmipèdes. On en
compte feize dans le cormoran & dans le tadorne
( a n a s ta d o r n ia , Linn ) , aufli de ce dernier o/dre.
Il en exifte dix-huit dans l’autruche , le flam-
mant, le héron, la becaffe ( fcoL op a x r u f tico la ,
Linn. ) & la bernache ( a n a s e r y t h r o p u s , Linn. ) ,
oifeaux qui doivent être rangés dans les ordres
des gallinacés , des échaflbrs & des palmipèdes.
Enfin, l'on en trouve dix-neuf dans la cigogne
& la grue, de l’ordre des échafliers, & vingt-trois
dans lë cygne, de celui des palmipèdes.
Remarquons auffi | comme une particularité
affez notable , que le cafoar de la Nouvelle-Hob
lande en a égiemeM: dix-neuf, fuivant M, de
Frémery, tandis que nous n'en n’avons comité
que quinze dans celu.i de Java ,. nombre indiqué
également par M. Cuvier.
Parmi les efpèces d’oifeaux qui ont moins de
treize vertèbres cervicales , nous citerons :
i°. Dans les rapaces, Tépervier ( f a l c o n i fu s ) 3 la
bufe ( f a l c o b u te o y Linn.) 8< la chouette ( f t r i x u lu la ,
Gmel.) qui en ont chacun onze;
2°. Dans les paffereaux, le. geai ( g a r r u lu s g la n -
d q r iu s ) 3 le colibri ( t r o ç h ilu f p e l l a ) , la huppe
(upup.a epops) & le martin-pêcheur (alce.d o ifp id a )3
auxquels on ep trouve douze } le merle ( turdus
m e r û la , Linn.) , l’engoulevent ( cap r im u lg u s eu ro-
p&u s 3 Linp. ) & le chardonneret ( f r i n g i l la ca r -
d u e lis 3 Linn.) , qui en préfentent onze j le tan-
gata ( ta n a g r a ta lf t o ) t le gros-bec ( lo x ia cocco-
th ra u fif s 3 Linn.) & le. bouvreuil ( lo x ia p y r r h u la ,
Lin n .), chez, lefquels on en compte dix feulement]
& enfin ie moineau ( f r i n g i l la d om e fiic a ,
Linp. ) , qui n’ en a que peuf ;
3°. Dans les grimpeurs, le perroquet ( p fua cu s
e ry ih a eu s ) , qui en offre onze.
Parmi les échaftiers, les gallinacés. & les palmipèdes
, je ne connais point d’efpèce qui ait rnoins
de treize vertèbres ap cou.
En réfumé, le moineau eft , de tous les oifeaux
examinés jufqu'à cette heure, celui qui
pefféde le moins de ces vertèbres, & le cygne
eft celui qui en offre le plus grapd nombre, Remarquons
O i f ,
quons aufti que, très-généralëment, ce nombre
eft moindre dans les rapaces , les paffereaux & les
grimpeurs, que dans les échafliei\s & les palmipèdes.
29. L e s v e rtèb re s c e r v ic a le s en p a r t i c u lie r . Dans
tous les oifeaux, l’ atlas a la forme d’un petit anneau
& rie s’articule avec la tête que par une feule
facetté, dont la figure correfpond à celle du con-
dyje unique de l’occipital. ( V o y e£ n°. 7. ) ‘
Cette facette eft placée à la partie antérieure
de la vertèbre, qui eft conftamment un peu plus
ëpaiffe que la poftérieure.
En deffous, l’atlas préfente une facette plane
pour fon union avec la fécondé vertèbre. Cette
facette eft arrondie dans le cafoar de la Nouvelle-
Hollande. ( D e F r ém e r y .)
L’apophyfe odontoïde de l ’axis eft très-
courte, & proportionnée au peu de hauteur de
l’anneau de l’atlas. Son apophyfe épineufe eft très-
prononcée dans le cafoar de la Nouvelle Hollande.
30. L e s v e rtèb re s du d o s en g én é ra l. Autant,
comme nous l’avons déjà annoncé, le cou des oifeaux
eft mobile, autant leur dos eft fixe. Les
vertèbres qui le compofent ont des apophyfes
épineufes, qui fe touchent , qui fon t, pour la
plupart, foudées en une pièce unique , ou au
moins liées enfemble par de forts ligamens, & toujours
de manière à repréfenter une crête qui règne
tout le long du dos.
Les apophyfes tranfverfes donnent ic i, par leurs
extrémités, deux pointes, dirigées l’ une en avant
& l’autre en arrière. Ces pointes vont joindre
celles des deux vertèbres les plus voifines, & quelquefois
même fe fondent entièrement avec elles.
Une pareille difpofition étoit néçeffaire pour,
que le tronc demeurât fixe dans les violens
mouvemens que le vol exige. Auflî, dans les oifeaux
qui ne volent point, exifte-t-il une certaine
mobilité dans la colonne dorfale, comme on peut
s’en convaincre en examinant un fquelette d’autruche
ou de cafoar.
Les dernières vertèbres doifiles fe trouvent
fouvent placées fous la crête de l’ os des îles, &
alors elles fe fondent, comme les lombaires, dans
la grande pièce des hanches j ce qui fait que ce
n’eft fouvent que par les trous des nerfs qu’on
peut eftimer le nombre des vertèbres qui y
entrent. ( C u v ie r . )
D’après les obfervations de Camper, d’après
celles de plufieurs anatomiltes modernes & d’après
les nôtres propres, il eft démontré aujourd’ hui
que les vertèbres dorfales des oifeaux font creufes,
fans moelle, & reçoivent dans leurs cavités l’air
qui eft introduit par la trachée-artère, dans JflJ&S
de la refpiration.
Le nombre des vertèbres dorfales eft bien moins
fujet à varier fuivant les efpèces que celui des
vertèbres cervicales. Il fe balance entre fept &
onze conftamment.
S y j l . A n a l . T om e 111.
iux. , 553
Ainfij le vautour, la bufe, le grand-duc, parmi
les rapaces; le geai, le gros-bec, la huppe, le
martin-pêcheur, parmi les paffereaux} le pigeon,
le paon, le faifan , lé dindon , le cafoar de la Nouvelle
Hollande ( d e F r ém e r y ) , parmi les gallinacés]
le flammant, le héron, la c ig o gn e , la
fpatule, la bécaffe, dans l'ordre des échafliers] le
pélican, dans celui des palmipèdes, en ont chacun
fept. .
. L’aigle, le balbuzard, l’épervier & la chouette,
dans les rapaces.] le gobe-mouche, le merle, le
tangara, la corneille, la pie, l’étourneau, le chardonneret,
la méfange, le rouge-gorge, l'hirondelle,
l’engoulevent, parmi les paffereaux] le pic
& le toucan, dans l’ ordre des grimpeurs] le hocco
& l'autruche, dans celui des gallinacés ; le pluvier,
le vanneau , le courlis, le râle & le jacana,
dans celui des échafiïers; & enfin, l'hirondelle
de mer, le goéland, le pétrel, le canard & le
harle , parmi les palmipèdes, en offrent tous huit.
On en compte neuf, au contraire, dans le moineau,
l’alouette & le colibri, parmi les paffereaux
j dans le perroquet, parmi les grimpeurs]
dans la grue, l’avocette & le foulque, chez les
échafliers j dans le cormoran & la macreufe, chez
les palmipèdes. Aucun pifeau de proie, jufqu’ à
préfent, n’a encore offert un nombre de.vertèbres
dorfales égal ou fupérieur à celui de neuf.
Il en exifte dix dans plufieurs palmipèdes ,
comme l’oie, la bernache & le grèbe. C e nombre
ne paroît fe retrouver dans aucun des autres
ordres.
Mais il s’en préfentê onze dans le cafoar de
Java ( C u v i e r ) 3 parmi les gallinacés, 8ç dans le
cygne & dans le tadorne, parmi les palmipèdes.
Les oifeaux qui offrent le plus dè vertèbres au
dos , appartiennent donc à ces deux derniers-
ordres] celui qui en a le moins eft un paffereau ;
le bouvreuil. Il n’en poffède que fix.
32, 33 & 35. L e s v e rtèb re s d e s lom b e s & l ’o s
fa c ru r ri. Les vertèbres des lombes & le facrum ne
forment qu’un feul os avec les os coxaux, dans les
oifeaux. Cet os eft une large pièce où l’on dif-.
tingue cependant, dans les individus jeunes encore,
& fur la portion qui correfpond au facrum,
des trous pratiqués entre les apophyfes tranfverfes
des vertèbres qui ont formé cet os dans fon prin-
.cipe.
Dans certains oifeaux, comme dans la,perdrix
rouge, la face fupérieure ou dorfale du facrum
offre deux gouttières longitudinales , profondes en
avant, plus fuperficielles en arrière, & féparéespar
une crête Taillante & très-tranchante antérieurement.
Dans la pie & dans l’épervier, au contraire,
les deux gouttières font à peine fenfibles & la
crête eft moufle.
Le nombre de ces vertèbres eft, d’après ce que
nous venons de dire, très-difficile apprécier. Il
paroît néanmoins, diaprés les différions des zoo-
A a a a