
Les impreflïons des mufcles divifent la face
poftérieure de l’os en quatre folles. Le long de l’a-
pophyfe bafîlaire eft une arête Taillante qui s'élargit
& s'aplatit vers le bord inférieur du trou
occipital.
8. Les temporaux. En avant de chacune des
apophyfes • maftoïdes de l’occipital, les temporaux
en portent une fort grande qui contribue à
la formation de l’articulation temporo-maxillaire.
Elle empêche la mâchoire inférieure de fe mouvoir
beaucoup de droite à gauche, & elle corref-
pond â une échancrure fituée au côté interne du
condyle.
Entre cette apophyfe & la maftoïde, mais plus
en dedans, eft une autre apophyfe plus courte,
dont le bout eft creux & reçoit l’os ftyloïde.
( Cuvier. )
La folle glénoïde eft prefque plane, & bornée
en arrière par l’apophyfe dont nous avons parlé.
Le méat auditif a un axe prefque vertical*.
9. Le fpkénoïde. Il ne s'unit point au pariétal,
& fes grandes ailes n'occupent qu'un très-petit
efpace dans les foffes orbitaires & temporales.
Les ailes d'Ingraffias, quoique plus étendues que
les autres, ce qui e ft le contraire de ce qui arrive
dans l'homme, paroiflent peu en dehors.
Les apophyfes ptérygoides font lîmples & feulement
un peu fourchues vers le bout : leur étendue
en hauteur eft allez conlïdérable ; leur largeur
eft beaucoup moindre.
.Le corps du fphénoïde eft étroit & fe porte en
arrière bien au-delà ^de ces apophyfes : fon articulation
avec l’apophyfe balilaire forme une très-
forte faillie.
10. L'ethmoïde. Ses cornets ,& fes cellules ref-
femblent beaucoup à ces mêmes parties dans les
carnaftîers ( pag. 104, n°. 10 ) & dans les ru-
minans.
11 . La face en général. Le trou fous-orbitaire
eft petit-, plus haut que large, 6c voilîn du fond
de l'échincrure nafale.
Le trou incilif eft très-grand , & non divîfé en
deux.
La fente fphéno-maxiüaire manque, comme
dans tous ies animaux qui n’ont point de cloifon
entre l'orbite & la folfe temporale.
Les trous orbitaires internes font difpofes à peu
près comme dans l'éléphant.
L'orbite eft bornée en avant par un rebord of-
feux très-fai liant 6c en forme d’auvent (1 ).
12. Les os maxillaires fupérieurs. Ils s’avancent
fous l’ôibire, de manière à former un plancher à
cette cavité > ils conftituent en avant une efpèce
d'âpophyfe parallèle aux os du nez & fituée
fous eux, laquelle s’articule avec les os incififs.
( 1) C amp e r , du Rhinocéros à deux cçmes. —*■ P 4.LIA6 ,
Continent. Acad, Petropol., XJ.Il, 45o,
15. Les os incififs. Ils font très-petits & portent,
à leur bord fupérieur, une petite lame
carrée, qui s’élève vers le plafond formé par les
os propres du nez.
Dans le rhinocéros des Indes, les alvéoles des
dents incifives forment entr’eux un angle de plus
de quatre-vingts degrés dans l’adulte, mais qui
n’en a pas foixante dans le jeune âge. (Cuvier.)
Dans le rhinocéros d’Afrique, où il n'y a point
de dents incifives, les os inter-maxillaires font
beaucoup moins marqués encore que dans celui
d'Afie.
14. Les os malaires. Ils s'unifient obliquement
à l'apophyfe zygomatique du temporal, 6c de
manière à la fupporter.
16. Les os lacrymaux. Ils font petits 6c avancent
peu fur la joue. Leur gouttière lacrymale eft
très-large, & précédée antérieurement d'une petite
apophyfe pointue.
17. Les os propres du ne%. Ils ont un volume &
une épaiflîur dont il n'y a nul exemple dans les
autres mammifères. Au lieu de former avec les
os maxillaires fupérieurs un, canal continu, ils
conftituent une forte voûte fufpendue au- deffus des
os incififs, & qui porte la corne fur une tubéro-
fité grenue comme la tête d’un chou-fleur.
Dans l'éléphant d'Afrique, qui a deux cornes,
la fécondé de celles-ci eft foutenue par les frontaux
, & implantée dans une forte de concavité,
au lieu d'être fur une éminence.
On trouve dans la terre à l'état foflile les os
d’un rhinocéros qui' fa diftingue de tous les animaux
connu', en ce que la p-omte des os nalaux fe
réunit aux os inter-maxillaires. Aufli a-t-il le s
trous incififs féparés l'un de l'autre.
19. Le vomer. Il n’eft oflifié que dans le cinquième,
le plus reculé de fa longueur.
20. La mâchoire inférieure. Elle eft grande &
articulée de manière à n'avoir qu'un très-petit
mouvement latéral, que la difpoficion des dents
molaires contribue encore à empêcher, parce
que les fupérieures dépafient de beaucoup les inférieures
des deux côtes. Le condyle eft exceflî-
vement large de dedans en dehors.
Elle eft terminée pat une pointe beaucoup plus
aiguë dans le rhinocéros d’Afrique, qui eft dépourvu
de dents incifives, que dans celui d'Afie,
qui a de ces dents.
La lymphyfe du menton fe foude de fort bonne
heure.
La hauteur de fes branches montantes eft de
beaucoup plus marquée qu'elle ne l ’eft dans les
animaux carnivores.
L'apophyfe coronoï le , longue & effilée, eft à
peu près à égale diftance du condyle & de la dernière
dent molaire.
21. Les dents incifives. Il y en a deux à h mâ*
choire fupérieure 6c deux à l'inférieure dans le 1
rhinocéros des Indes. Ges dents font fortes, ro-
buftes, & inclinées en avant. Entre les deux
inférieures on en obferve confia minent deux plus
petites, & cachées pendant la vie par la membrane
des gencives. M. Cuvier a reconnu qu’il y en
avoit deux autres encore plus petites, en dehors
des fupérieures.
Le rhinocéros de Sumatra n’a point de petites
incifives.
Celui d'Afrique n’en a ni petites ni grandes.
11, Les dents canines. Elles manquent dans
toutes les efpèces de rhinocéros.
23 & 24. Les dents molaires a Dans toutes les
efpèces de rhinocéros, elles font au nombre
de vingt-huit, fept de chaque côté à chaque
mâchoire.
Les molaires fupérieures ont un coller quidran-
gulaire, un peu moins étendu en dedans & en
arrière, qu'en avant & en dehors. De ce çoliet
defeendent des-éminences dont le fomnu-t eft
tranchant 6c tout recouvert d’émail, tant que la
dent n’a point été ufée. L'une de ces éminences
fuit exaéfement le bord externe de la dent, ou
plutôt le forme ; elle a une côte verticale (aillante
Vers le tiers antérieur. La fécondé de ces éminences
eft vers le bord antérieur, 5c fe recourbe un
peu en arrière fur le bo'rd interne. La tro.fiè ne
part du tiers pcfterieûr de la première, fe porte
d’abord dire&ement ën dedans, puis fe bifurque j
une de fes branches fe rend en avant, l’autre
obliquement en arrière vers l’angle interne potté-
rieur. Toutes ces éminences, tranchantes 6c a (fez
éloignées les unes des autres par leurs fommets ,
ont des bafé's évafées qui fe touchent : le premier
effet de la détrition eft d’ ufer i'cmail du fommet,
& de découvrir partout une ligné dé matière of-
feufe bordée de deux lignes d’émail. A mefure
que la détrition augmente, la largeur de la partie
offeufe augmente, 6c les intervalles des crêtes diminuent.
Plus tard encore, le crochet antérieur de
la trolfième éminence fe joint à la fécondé, &
il refte un creux rond vers le milieu de la dent.
Enfin, à urçe époque reculée, l’autre branche de
cette rroifième éminence s’unit an bord poftérieur
delà dent, & il refte un ftcor.d creux en arrière,
enfuite de quoi ces deux éminences traniyerfaies
s’unifient par leur extrémité interne & lai fient
entr’elles un grand creux ovale 6c obhque en
avant de la dent. Enfin, quand la détrition eft
allée jufqu’à la bafe des collines, les creux eux-
mêmes diiparoifient, & la couronne n’offre plus
qu’une furface unie de matière offeufe entourée
d’un bord d’émail.
Les molaires inférieures font compofées de
deux collines contournées en fegmens de cylindre
& placées obliquement au-devant l’une de
l’autre. Leur concavité eft ainfi en dedans &
un peu en avant. L'ufure ne fait qu’élargir le$
croiffans de leurs fommets j mais cette figure
de double croiflant fe conferve jufqu’ à ce que les
collines foient ufées à leur bafe, époque où
la dent devient quadrangulaire 6c fimple. (Cuvier y
Dans les rhinocéros d’Afrique 6c d’Afie, les
dents molaires fe reffemblent chez les individus
du même âge.
Dans les premiers, les molaires avancent tellement
vers l’extrémité des mâchoires, qu'il ne ref-
teroit point de place pour les incifives} dans les
derniers, il exifte un intervalle marqué entre ces
deux ordres de dents.
16. Les os de Vépine en général. Il y a cinquante
- une vertèbres en tout j favoir, fept
cervicales, dix-neuf dorfales, trois lombaires &
vingt-deux coccygiennes.
Sur le rhinocéros des Indes dont M. Cuvier a
décrit le fquelette, les longueurs proportionnelles
des diverfes parties du rachis étoient les fuivantes :
La région cervicale.......... ............................0,5.
------------ dorfaie........................................ 1,3.
------------ lombaire......................................... 0,2.
------------ coccygienne............................. 0,7.
28. Les vertèbres cervicales en général. La face
antérieure de leur corps eft creufée par une gouttière
longitudinale pour loger l'oefophage.
29. Les vertèbres cervicales en particulier. L'at-
loide eft plus grande 6c plus large que dans aucun
autre animal. Ses apophyfes tranfverfes, très-di-
l.itées, ont un trou à la bafe de leur bord arvté«-
rieur. Son apophyfe épineufe n’eft qu'un gros tubercule
; on remarque fous le corps une petite
crête longitudinale.
Les apophyfes tranfverfes de i’axoïde font petites
& dirigées en arrière; celles des vertèbres
fuivantes. font très-larges 6c defeenient vers les
côtés 5 elles ont tçois angles, un antérieur & deux
poftérieurs.
Là feptième n'en a qu’ une petite qui touche à
la fixième & qui doit gêner beaucoup leur mouvement
refpêétif. (Cuvier. )
' Les apophyfes épineufes vont en cioifiant rapidement
des premières vers les dernières; la troi-
fieme n’a qu’ un fixième de la longueur de la
feptième.
30. Les vertèbres du dos en général. L’apophyfe
épineufe de la fécondé eft la plus longue de tout
le rachis ; les autres vont en diminuant de longueur
& en s’aplati flanc parles côtés jufqu’à la
treizième qui eft la plus bafle, puis elles s’alon-
gent de nouveau jufqu’ à la dernière. Toutes font
dirigées en arrière. Les apophyfes tranfverfes font
très-courtes & s’articulent avec les tubérofités des
côtes par des facettes prefque verticales.
32. Les vertèbres lombaires en général. Leurs
apophyfes épineufes font verticales, & les tranf-
yerfes font un peu plus longues que celles des vertèbres
dorfales.