.chaque cristal. Par une suite necessaire, le naturaliste
qui s’est familiarise avec la marche de ces
lois , n’a souvent besoin que d’avoir sous les yeux
la forme primitive et l’exposé des décroissemens
que subissent ses angles ou ses arêtes, pour se
représenter le polyèdre qui en résulte, et voir en
quelque sorte par la pensée s’opérer la métamorphose
du noyau dont ce polyèdre dérive.
Ces considérations m’ont fait naître l’idée de
traduire dans usa© langue très-abrégée, analogue
à celle de l’analyse algébrique, l’énoncé des diverses
lois qui déterminent les cristaux secondaires
, et de composer ainsi des espèces de formules
représentatives de ces mêmes cristaux. Il
suffît, pour y parvenir, de désigner par des lettres
les angles et les arêtes de la forme primitive ,
et de faire accompagner ces lettres de chiffres qui
indiquent les lois de décroissemens que subissent
tels angles et telles arêtes, et dont le résultat est
telle forme secondaire. J’ai tâché d’assujétir l’arrangement
des lettres à une marche réglée, qui
fût en rapport avec l’ordre alphabétique, en sorte
que cet arrangement se présentât comme de lu i-
même.
Au moyen de cette attention et de quelques
autres qui concernent la manière de poser les
chiffres, il ne faudra, ce me semble, que quelques
instans pour avoir la clef de la méthode ; et les
• principes qui doivent servir de règ le, pour ea
faire l ’application, resteront aisément empreints
dans la mémoire.
Lorsque l’on aura ainsi tracé et réuni dans un
Espace très-resserré les différentes formules qui
seront comme les images théoriques des cristaux
relatifs à une même substance, il sera également
facile de les comparer, soit entre elles, soit avec
la forme primitive qui aura aussi son expression,
de suivre les passages des formes plus simples aux
plus composées, de distinguer ce qu’elles auront
de commun et ce qui sera particulier à chacune
d’elles; en un mot de saisir comme d’un coup
d’oeil la diversité des détails et l ’unité de l’ensemble.
Supposons que la fig. 48 représente un parallé-
lipipède obliquangle dont les faces aient des angles
de différentes mesures, et qui soit la forme
primitive d’une espèce particulière de minéral,
telle que le feld-spath (1).
Ayant adopté les voyelles pour désigner en
général les angles solides, placez les quatre premières
A , E , I , O , aux quatre angles de la base
Supérieure, en suivant l ’ordre alphabétique et en
même temps celui de l’écriture ordinaire, qui est
de commencer par le haut et d’aller de gauche à
( 1 ) Le parallélipipède est censé être représenté de ma- .
nière que l’angle B A C qui est le plus éloigné de l’observateur
soit un des angles obtus de la base supérieure.