entre le cristal et quelqu’objet familier ( i ) ,
c’étoit avec si peu de fondement, qu’il eût été à
désirer, pour l’honneur de là comparaison , que
cet objet fût moins connu.
Convaincu de la nécessité de porter aussi la
précision dans cette partie du langage minéralo-
gique , si négligée jusqu’alors, j’ai essayé de désigner
les formes cristallines par des noms simples
et signiilcatiis, puisés dans les caractères de ces
formes, ou dans les propriétés qui résultent de
leur structure et des lois de décroissement dont
elles dépendent. Je vais présenter ici la série de
ces noms, sous la forme d’une méthode raison-
née. J’espère que ceux qui voudront bien la parcourir
avec attention, y trouveront un secours
pour graver ces noms dans leur mémoire, en les
liant à des considérations qui se classent aisément
dans l’esprit. Ils y verront que par une espèce
d’économie de langage, très - utile surtout en
pareil cas , le même nom est souvent applicable
à des variétés prises dans différentes espèces. Il
est vrai que d’une autre part le nom qui sert à
désigner telle variété, pourrait convenir aussi à
une autre variété de la même espèce. Par exemple
, j’appelle binaire une forme qui dépend d’un
decroissemertt par deux rangées ; or en suppo—
(i) En voici des exemples, spath calc,aire à tête de clou ;
spath calcaire à dent de Cochon ( suivant les Français), à
dent de chien ( suivant les Anglais ). /
D E M I N É R A L O G I E . i 8 3
sant que ce décroissement se fasse sur les bords,
il est possible qu’une autre variété de la même
substance soit due à un décroissement qui aurait
lieu par deux rangées sur les angles. Mais alors
la méthode offrira pour, celle-ci un autre nom
emprunté d’une considération différente. L inconvénient
dont nous parlons est commun à
toutes les nomenclatures et paroît inévitable.
Ainsi, dans la langue de la botanique, telle variété
portera le nom de crassifolia ( à feuilles
épaisses), ou de rotundifolia (à feuilles rondes),
tandis qu’une autre variété de la même
espèce partage avec la première le caractère qui
a servi à désigner celle - ci. L ’essentiel est que
la méthode soit assez féconde pour fournir au
moins à tous les besoins connus de la science.
J’espère même qu’à l’aide du travail que j’ai exécuté
, une grande partie des formes que 1 on découvrira
par la suite se trouveront nommées
d’avance ; et quant à celles qui exigeraient de
nouveaux noms, on aura du moins une méthode
de nommer. Dans tous les genres de recherches ,
il est plus facile d’aller en avant, lorsque la route
est tracée.
Principes de la nomenclature.
La forme primitive d’une substance quelconque
est toujours désignée par le mot p rimitif ( pu