vin sujet d’une aussi grande difficulté, tout est
admissible, excepté ce qui est inexcusable.
Or il faut l’avouer,notre langue n’est pas propre
à fournir des noms significatifs, sans le secours
des périphrases, qui sortent du cadre étroit dans
lequel les véritables noms doivent être renfermés^
Que cette langue répande dans les descriptions
des objets la clarté et la justesse qui la caractérisent
; mais que les noms spécifiques soient
fournis par la langue grecque, qui a éminemment
l’avantage de pouvoir fondre ensemble plusieurs
mots, pour en composer un mot unique ,
qui peint en raccourci l’objet qu’il sert.à dénommer.
L ’est ainsi qu’ont été formés une foule de
noms employés par les sciences et par les arts.
Tous les jours ces noms se multiplient; l’instrument
qui transmet au loin en un clin d’oeil les
signes de la pensée est le télégraphe ; l’art d’écrire
avec la rapidité de la parole est la sténographie
y etc. Pourquoi voudroit-on bannir la
langue grecque du pays des sciences , où elle est
comme naturalisée depuis long - temps, et où
chaque nouvelle expression amenée par le besoin,
se trouve, pour ainsi dire, en famille avec mille
autres qui l’ont précédée ?
C’est dans cette même source qu’ont été puisés
les noms que j’ai ajoutés à la nomenclature de la
minéralogie. Différens motifs en ont sollicité la
formation, et il se présentoit surtout deux circonstances
où il étoit indispensable d’en composer
de nouveaux ; savoir lorsqu’il s’agissoit d'une
espèce jusqu’alors inconnue, et lorsqu’on avoit
confondu ensemble plusieurs espèces différentes,
Dans ce dernier cas, je laissois ordinairement à
l ’une des espèces le nom qu-’elles avoient porté
en commun, et je désignois les autres par des dénominations
particulières.
Je m’étois presque borné à ces changemens
d’une nécessité absolue, dans l’extrait qui a paru
de ce traité, et j’avois laissé subsister d’ailleurs
tous les noms déjà imprimés, quelqu’impropres
qu’ils fussent. Mais depuis on m’a fait observer
qu’il conviendroit de faire subir la même réforme
à plusieurs noms que j’avois épargnés, comme
leucite et leucolithe, dont l’un signifie corps
blanc, et l’autre pierre blanche, smaragdite,
qui est à peu près un synonyme d’émeraude
oisanite, andréolithe , thallite , et quelques
autres empruntés des localités ou des couleurs.
On trouvoit ces noms doublement vicieux , soit
par leur impropriété, lorsqu’on les considéroit
isolément, soit par la monotonie de leurs terminaisons
, lorsqu’on les rapprochoit les uns des
autres. D’ailleurs ils étoient en assez petit nombre,
et ne se trouvoient que dans des ouvrages très-
modernes. En un mot, on jugea que l’intérêt de
la science, qui avoit déterminé les premiers changemens,
sollicitoit encore ceux que l’on me pro