propre poussière. Le schéelin ferruginé ou wolfram
cède très-aisément à la lime, qui a beaucoup
moins de prise sur l’étain oxidé noirâtre que l’on
trouve quelquefois dans la même gangue, etc.
3. Corps fragiles. Il ne faut pas confondre ces
corps avec ceux qu’on nomme tendres. Le talc
est plus tendre que la chaux carbonatée dite
spath calcaire , puisque celle-ci le raie. Mais il
est moins fragile , en ce qu’il résiste davantage à
la percussion.
4* Corps élastiques. On appelle ainsi les corps
qui ayant été comprimés ou forcés de fléchir,
reviennent d’eux-mêmes à leur première figure.
Le caractère fourni par cette propriété n’est employé
en minéralogie que relativement aux corps
qui se présentent ou peuvent être mis facilement
sous la forme de lames minces ou de filamens. Il
ne convient d’ailleurs qu’à un petit nombre d’espèces.
5. Corps ductiles. Ce sont ceux qui s’allongent
ou s’aplatissent par la percussion ou par la pression,
de manière à conserver la figure qu’ils ont
prise en vertu de l’une ou l’autre de ces deux
forces. De ce nombre sont plusieurs substances
métalliques, l’or, l’argent, le cuivre, etc. Au lieu
q u e d’autres telles que l’antimoine, le bismuth, etc.
se brisent plutôt que de s’aplatir ou de s’allonger.
6. Corps doués de ténacité. C’est la propriété
qu’ont certaines substances, et particulièrement
les métaux, de résister, sans se rompre, à l’action
d’une force qui les tire par une extrémité , tandis
qu’ils sont fixes par l’extrémité opposée. Telle est
la résistance qu’oppose à sa rupture une corde de
clavecin que l’on bande. Cette propriété n’est
guères susceptible d’être employée comme carac-
• tère. Mais il est bon de faire connoitre, dans la
description d’un minéral, à quel degré il la possède
, par comparaison aux autres.
7. Happement à la langue. On nomme ainsi
l ’adhérence que certains corps placés sur l’extrémité
de la langue contractent avec e lle , en sorte
qu’on éprouve une petite résistance, lorsqu’on
veut les en séparer. Cet effet provient de la faculté
qu’a le corps d’absorber la salive qui humecte la
langue, et de se mettre par là en contact plus immédiat
avec cet organe. Si l’on pose avec le bout
du doigt un peu d’eau sur un de ces mêmes corps,
on remarquera qu’il s’en imbibe en un instant, et
cette épreuve pourra tenir lieu de l ’autre.
8. Couleurs. Pour fixer le degré de confiance
que méritent les caractères empruntés de cette
modification, trop déprisée par les uns, et mise
par les autres au-dessus de sa valeur, on doit la
considérer sous deux points de vue très-différens,
suivant les diverses natures des corps qui en sont
pourvus. Dans un certain nombre de ces corps,
et en particulier dans les substances terreuses et
aeidifères, les couleurs sont dues aux molécules