commun, et dont ies différences doivent être regardées
comme purement accidentelles.
Mais ceci nous conduit à une question importante,
à laquelle il ne me paroît pas que l’on ait fait
jusqu ici assez d’attention. En quoi consiste dans
le cas présent le type de l’espèce, et quand est-ce
que 1 on est fondé a regarder plusieurs minéraux
comme appartenant à une même espèce ( i ) ? Il
semble d abord que la base de ce rapprochement
soit la composition chimique; en sorte que la
véritable notion de l ’espèce consiste à concevoir
un assemblage de minéraux formés des mêmes
principes unis entre eux suivant les mêmes rapports.
Mais on va voir combien cette idée est
susceptible de restriction, et à quel point même
on s écarteroit du but , dans une multitude de
en constances, en la prenant pour guide, dans la
îéunion des variétés qui doivent porter un même
nom spécifique.
Pour me faire mieux entendre , je prends un
( i ) Je reviendrai plus bas sur les raisons qui m’ont porté
à appliquer ce mot plutôt que celui de genre, aux différais
êtres qpi dans la langue reçue parmi les naturalistes
ont; un nom commun, comme celui de topaze, à'émeraude,
de grenat, etc. ou s’il s’agit d’une substance acidi-
f t ié, celui de chaux carbonatée, de barjte sulfatée, etc.
Il me suffit pour le présent d’indiquer celle des divisions
et sondivisions de la méthode à laquelle je rapporte la
dénomination d’espece.
D E M I N É R A L O G I E . i 53
exemple tiré du feld-spath. M. Kirwan auquel
nous sommes redevables d’un traite de mineralogie
, où ce savant célèbre a fait concourir au développement
de la science, les caractères extérieurs
des minéraux avec les résultats de ses
propres recherches et de celles des autres chimistes
sur la composition de ces corps, cite treize analyses
de la substance dont il s’agit ( i ) , auxquelles
il faut en ajouter une quatorzième faite par le
citoyen Yauquelin. Or non-seulement les produits
varient entre eux par les proportions des
mêmes principes, mais il y a tel principe qui se
trouve en quantité sensible dans certains produits
et qui est nul dans les autres. Ainsi M. Kirwan a
retiré d’un feld-spath rougeâtre onze pour cent
de baryte et huit de magnésie ; tandis que le résultat
obtenu par Wiegleb sur un autre feldspath
de couleur rouge, n’a donné ni l’une ni
l ’autre de ces terres, mais seulement de la silice
et de l’alumine, avec une petite quantité d’oxide
de fer et d’acide fluorique. Yauquelin a trouvé
environ un septième de potasse dans le feld-spath
nommé adulaire, et dans le feld-spath vert de
Sibérie, et aucune autre analyse n’a offert cet
aitali. De plus, cet habile chimiste n’a reconnu
ni magnésie ni baryte dans le même minéral.
(i) Elements of Mineralogy, seconde édition, t. I , p. â iÿ
et suiy.