
 
		qui  leur etoient associées, et  qui n’étoient entrées  
 pour  rien  dans  leur  composition.  De  même  les  
 principes d’où dépendent les  différences  entre  les  
 analyses des divers morceaux d’un même minéral,  
 ne  forment  avec  la  substance  propre  de  celui-ci  
 qu’un  simple  mixte,  dont  les  molécules  intégrantes  
 sortiroient intactes ,  s’il  nous étoit donné  
 d’en  faire, pour  ainsi  dire,  le  départ(i). 
 D’après  ces  considérations, il me  semble  que  
 l ’on  peut  définir  l ’espèce,  en  minéralogie,  une  
 collection  de  corps  dont  le s   molécules  intégrantes  
 sont  semblables,  et  composées  des  
 mêmes élémens unis  en même proportion. Cette 
 (i)  Ce  sont  ces  principes  accidentels  qui  font  varier  certains  
 caractères  extérieurs,  tels  que  la  couleur, l’éclat  de  la  
 surface extérieure, celui de  la cassure, etc. Ainsi  l ’ontrouvé  
 au Vésuve  des  cristaux  de  pyroxene  (A u g it   de Werner  )  
 dont  la  surface  et  la  cassure  ont  un  éclat  très-vif,  tandis  
 que  parmi  ceux  de  N o rw è g e ,  beaucoup  ont  leur  surface  
 raboteuse  et  terne  ,  et  leur  intérieur  très-peu  éclatant.  Cependant  
 ,4 es  uns  et  les  autres  se  divisent  sous  les  mêmes  
 angles, et ont  des  formes ou semblables  ou qui  peuvent  être  
 »'amenées  à  la même molécule,  en  sorte que  l’espèce  à  laquelle  
 ils  appartiennent  conserve  son  unité,  au  milieu  des  
 differences A’aspect  dont nous venons  de parler ;  et  par  conséquent  
 ces  differences  sont  tout  au plus  l’indice  d’une  variation  
 dans  les  principes  qui  concourent  d’une  manière  
 quelconque  à  la  composition  de  la  substance, mais  ils  n’en  
 annoncent  pas  une  dans  les  principes  essentiels et  vraiment  
 constitutifs. 
 dernière  condition  généralise  la  définition,  et  
 l ’étend  aux  substances  qui  ayant  leurs  molécules  
 configurées de  la même manière,  diffèrent  essentiellement  
 par  les  principes  qui  composent  ces  
 molécules. 
 Quelques minéralogistes  pensent  que  ces  collections  
 que  je  nomme espèces devroient  plutôt  
 être regardées comme des genres. Mais où seroient  
 alors  les  espèêes  qui  soudiviseroient  le  genre  ?  
 Seroient-ce  les  cristaux de différentes  formes ?  Il  
 me paroit  que  ces modifications  qui, à la  vérité  
 sont  les  résultats  d autant  de  lois  déterminées  
 mais  qui après  tout  ne  tiennent  qu a des  circonstances  
 locales, telles que  la  densité ou  les  autres  
 qualités du  liquide,ne fournissent pas une raison  
 suffisante, pour établir entre elles des distinctions  
 spécifiques. Elles ne touchent point à la substance  
 et  se bornent à donner différentes enveloppes à un  
 même  noyau.  D’aiÎleurs,  dans  l’opinion  dont  il  
 s’agit,  on  seroit  embarrassé  des  morceaux  informes  
 qui  sûrement ne méritent pas d’être érigés  
 en especes. La meme  réponse s applique a  l ’hypothèse  
 dans  laquelle  les  espèces  formeroient  des  
 groupes,  dont l’un  comprendroit, par  exemple ,  
 les  corps  régulièrement  cristallisésfun  second,  
 les  concrétions, etc. Mais  concevez que  les molécules  
 qui ont produit la  concrétion aient été librement  
 suspendues dans un  liquide  tranquille;  elles  
 auroient  pris  un  autre  arrangement,  et auroient