qui répondent à ce degré va en diminuant; et
cètoit cette manière d’envisager l’ordre .méthodique
que l’illustre BaCOn avoit en vue-, lorsqu’il
comparoit la nature à une pyramide, dont la hase
étoit occupée par les individus en nombre presque
infini; au-dessus de cette base' s’élevoient les
especes formées de la réunion des individus, et
qui S étendoient par conséquent sur’ un' espace
moins large que la base : venoient ensuite successivement
les genres composés d?espèces, puis
d autres genres supérieurs , ( ce qui répond à nos
ordres et à nos classes ) , jusqu’à ce que la nature
après s’être retrécie de plus en plus, se terminât
à un point ou à l'unité (i):
Qn a pu voir encore que le caractère qui ser-
voit à lier entre elles les productions d’une même
division les distinguoit de celles d’une autre division.
De là et de tout ce cpii préfcède résultent
deux avantages marqués de la méthôde. Le premier
est de nous faire connoître les: objets non-
seulement en eux-mêmes, mais aussi par comparaison*,
chacun d’eux étant tellement placé dans
la méthode qu’il tourne en quelque sorte vers, les
autres le côté par lequel-il leur ressemble , et présente
en sens opposé celui par lequel il en est
( i ) Bacon, de Augment. scient, t. II, c. i 5. Y oyez l’ouvrage
qui a pour titré le Christiàniimé de Fr'ari-çois Bâ'con,
Paris, an 7, t. I, p. 1..
distingué. Le second avantage est qu’après nous
être exercés à faire des applications de la méthode
à un certain nombre d’objets déjà connus, nous
pouvons parvenir à connoître même celui qui
seroit nouveau pour nous, en consultant successivement
les caractères qui accompagnent chaque
division, et en nous en servant comme pour interroger
cet objet, et apprendre de lui-meme la
place qu’il occupe dans la méthode’.
La série des divisions et soudivisions, dans les
distributions minéralogiques, est à peu près la
même que dans celles qui concernent les etres
organiques. Cette série, prise en descendant du
général au particulier, donne la gradation suivante
: classes, ordres, genres , espèces, variétés.
Mais il y a une différence sensible entre les méthodes
de part et d’autre, relativement à la manière
dont ou y envisage les êtres, ou au choix
des moyens employés pour classer ces etres et les
caractériser.
Ainsi en botanique, on nomme espèce la succession
des plantes qui se reproduisent l’une
l’autre. En minéralogie , il n’y a ni reproduction,
ni espèce , si l’on prend ce dernier terme à la rigueur.
Rien n’empêche Cèpendant de suivre
l’exemple de Linnæus, de Bergmann et de plusieurs
autres naturalistes célèbres, en appliquant
le" nom ¿espèce, dans un sens plus lâche , à un
assemblage d’êtres inorganiques qui ont un fonds