d’un principe étranger, qui est souvent le fe r, et
quelquefois le chrome ou le manganèse, disséminé
entre les molécules propres du corps coloré*
Delà vient qu’une même substance, par exemple
la chaux fluatée, est sans couleur dans certains
morceaux, et dans d’autres offre alternativement
le rouge, le jaune , le ve rt, le violet, etc. Alors •
la couleur n’est qu’un accident fugitif, qui peut
seulement servir à la distinction de certaines va-
riété^.
Mais dans d’autres minéraux, tels que les substances
métalliques, le soufre,le succin, quelques
substances salines , la réflection des rayons qui
produisent la couleur, se fait sur les parties propres
du corps coloré ; elle dépend de son tissu
et du degré de ténuité de ses molécules. Elle peut
être mise alors au rang des caractères spécifiques.
On trouve quelquefois la soude muriatée colorée
en rouge. Si vous la faites dissoudre dans cet
état, elle se dépouillera de son principe colorant,
et les nouveaux cristaux qu’elle formera ne réfléchiront
plus que de la lumière blanche. L ’opération
n’a fait que la débarrasser d’un superflu sans
lequel elle n’en est que plus ce qu’elle est. Au
contraire le cuivre sulfaté soumis à la même expérience
, tant de fois que l’on voudra, reparoîtra
toujours b leu , parce que cette couleur est inhérente
à sa nature.
Ainsi ceux qui ont dit que la véritable couleur
du
du rubis spinelle, par exemple, étoit le roùge
mêlé d’orangé, n’ont désigné que la variété de
cette pierre qui plaît le plus aux amateurs. Mais
dire que la véritable couleur de l ’or est le jaune
pur relevé par l’état métallique, C’est parler le
langage du naturaliste. Si Cette couleur est altérée
dans quelques morceaux d’o r , ce ne pourra être
que par l’effet d’une cause étrangère qui aura
altéré le métal lui-même.
Cependant j’ai vu des naturalistes, qüi tout en
convenant des: variations dont la couleur est sus-*
ceptible, à l ’égard d’une partie des minéraux, ne
laissent pas d’attacher beaucoup d’importance au
caractère qu’elle fournit, tant parce que c’est celui
qui parle d’abord aux y eu x , que parce qu’il y a
toujours, Selon eux, relativement à chaque sub-*
stance, une couleur qui est comme dominante ,
et qui convient au plus grand nombre des variétés.
Mais plus les observations se multiplieront, et
plus souvent il arrivera que ce caractère ne parlera
à l’oeil que pour le tromper et lui faire prendre
le change. 11 n’en faudroit point d’autre preuve
que ce qui est arrivé par rapport à l’émeraude. L e
vert de pré parut pendant long-temps pouvoir
être rangé parmi les caractères généraux de cette
substance, et en effet il n’étoit pas étonnant que
tout ce qui étoit émeraude se trouvât de cétte
même couleur. On ne connoissoit proprement
sous ce nom que des cristaux venus du Pérou *
T om ï I. P