substance que nous nqmmons axinite. Mais il y
a des cristaux de cette substance qui sont verts ,
et dans ce cas le nom dyanolithe verte n’exprime
plus qu’un être de raison.
On doit encore éviter de faire rentrer le nom
d’un minéral dans celui d’un autre, avec une inflexion
différente, comme lorsqu’on a nommé
hyacinthine la substance que nous appelons ido-
crose y sans doute pour rappeler les rapports
qu’on lui attribuoit avec l’hyacinthe ( zircon de
notre méthode ) à laquelle on l’avoit d’abord
réunie. La vérité est qu’elle en diffère très-sensiblement,
soit par ses principes composaris, soit
par sa structure, ¿oit même par les angles de ses
cristaux ; et qu’il suffisoit d’y regarder un peu pour
prononcer , ainsi que l’a fait Romé de l’Isle ( i) ,
qu’elles devoient être séparées l’une de l’autre.
Loin donc d’indiquer par la ressemblance des
noms un prétendu rapport qui est nul pour de
bons y eu x , il falloit plutôt marquer entre les
deux substances une ligne nette de séparation,
par un nouveau nom qui n’eût rien de commun
avec le premier , et qui fit oublier, s’il étoit possible
, une erreur que les minéralogistes n’au-
roient jamais dû commettre.
A l’égard des noms insignifîans, auxquels plusieurs
naturalistes donnent la préférence, rien ne
( i ) Cristailogr. t. I , p. 291.
s’oppose
«’oppose à leur adoption. De ce nombre sont les
• #
noms tirés de la fable, comme T ita n e , £7rar-
niurrt, etc. Le sens qu’ils présentent est si éloigné
de se rapporter aux objets qu’ils servent à désigner
, qu’ils ne peuvent occasionner ni méprise *
ni équivoque ; en sorte qu’ils sont dans le même
cas que s’ils étoient faits de pure imagination. On
attribue aussi quelquefois à une production naturelle
le nom de celui qui l’a découverte ; et il
faudroit être bien sévère pour condamner cette
manière de payer, par une sorte d’hommage, uni
présent fait à la science.
Cependant il me paroît y avoir plus davantage
à employer des noms significatifs, qui rappellent
quelque propriété caractéristique du minéral à
dénommer, ou quelque circonstance relative à
son histoire. Mais parce que ce minéral n’est souvent
distingué des autres que par l’ensemble de
ses caractères , on ne doit pas exiger que le nom ,
qui 11e peut porter que sur un seul caractère ,
fasse ressortir sans équivoque l’objet qu’il désigne.
De plus, si l’on considère que les caractères des
minéraux sont susceptibles de variation, on conviendra
que le nomenclateur doit se donner ici
une grande latitude, et qu’il suffit que chaque
nom repose sur quelque idée qui soit liée à la
connoissance de l’objet. Sans cette latitude, il
seroit presque impossible de faire des noms significatifs
, c’est-à-dire des noms raisonnables. Dan?
T ome 1. M