A n n o t a t i o n s r e l a t i v e s a u t a b l e a u g é n é r a l
DES CARACTERES MINERALOGIQUES.
Caractères physiques.
i. Pesanteur spécifique. Supposons une'suite
de corps de différentes natures, qui aient des
volumes égaux. Si l’on pèse successivement tous
ces corps, à l ’aide de la balance ordinaire, il
faudra pour établir l ’équilibre employer des
poids plus ou moins considérables , suivant que
ces mêmes corps seront plus ou moins denses.
Supposons de plus qu’ayant, pris pour terme de
comparaison l’un de ces corps, par exemple le
plus lég e r, on représente son poids par l’unité,
et que l ’on exprime les poids de tous les autres
corps par des nombres proportionnels à cette
unité. On aura les rapports entre les poids des
différens corps, à égalité de volume, ou les pesanteurs
spécifiques de ces corps.
Mais l’hypothèse que tous les corps dont on
se proposeroit-de déterminer les pesanteurs spécifiques
aient des volumes égaux , ne pouvant
être réalisée, il a fallu chercher une autre méthode
pour arriver au même but. On réussiroit
également, si l’on pouvoit estimer exactement
le volume de chaque corps , après quoi il seroit
facile de ramener les résultats des différentes
pesées , à ce qu’ils auroient été dans l ’hypothèse
de l’unité de volume. Mais comme ce moyen
présente des obstacles insurmontables dans la
pratique, on y a suppléé par un procédé ingénieux
, qui consiste à chercher le rapport entre
le poids de chaque corps pesé dans l’a ir, et la
perte que ce corps fait de son poids, lorsqu’on
le pèse ensuite dans l’eau, que nous supposons
ici respectivement plus légère que lui. Cette perte
provient de l’effort que l’eau exerce pour soutenir
en partie le corps, et cet effort étant égal
à celui qu’elle exerçoit pour tenir en équilibre
le volume du même liquide déplacé par le corps,
il en résulte que la perte dont il s’agit représente
le poids d’un volume d’eau égal à celui du corps.
On a donc le rapport entre le poids du corps
et celui de l’eau, à volume égal, et ce liquide
sert ainsi de mesure commune , pour comparer
entre elles les pesanteurs spécifiques des différens
corps.
C’est de cette manière qu’ont été construites
les Tables des Pesanteurs spécifiques publiées
par divers auteurs, et parmi lesquelles aucune
n’est aussi étendue et n’a été faite avec plus de
soin que celle du citoyen Brisson.
La balance destinée pour les recherches de ce
genre se nomme balance hydrostatique. Le corps
sur lequel on opère est suspendu, au moyen d’un
çrin, à un petit crochet fixé sous l’un des bassins ,