.difficile de rapporter au type de l’espèce les va-
1 iètès qui Jui appartiennent. L ’une indique le premier
anneau de la chaîne, et marque le point où
il doit être attaché ; mais l’intervention de l’autre
est nécessaire pour continuer cette chaîne f et en
assortir les diiférens anneaux.
J espère qu’on me pardonnera cette longue
discussion, que j ai crue nécessaire, parce qu’il
in a paru que l’on n’avoit pas toujours assez senti
1 influence que doit avoir la minéralogie dans la
formation d’une méthode bien ordonnée, et que
s il est des cas où le minéralogiste ne peut se dispenser
de dire au chimiste : Apprenez - moi ce
que vous venez d'analyser, il en est d’autres où
le chimiste , pour être prudent, doit dire au minéralogiste
: Apprenez - moi ce que j e vais
analyser.
L e citoyen Vauquelin, qui joint à l ’habileté
que tout le monde lui connoît une grande justesse
desprit, a prouvé plus d’une fois qu’il ne
regardoit pas les conséquences déduites de la
géométrie des cristaux comme inutiles, pour aider
à pressentir le terme auquel doit aboutir
1 analyse. Places par les circonstances lu n auprès
de 1 autre, nous nous sommes souvent concertés
dans nos recherches, et les résultats auxquels
nous sommes parvenus, avec deux manières si
différentes d’interroger la nature, se sont servis
mutuellement de garantie parleur conformité. Je
DE M I N É R A L O G I E . 167
sens tout ce que mon travail a gagné à cette réunion
, et combien je suis intéressé à ce que l’on
sache que c’est à l’École des Mines, en France ,
que la chimie et la cristallographie, si long-temps
isolées, ont contracté une liaison étroite, et se
sont promis de ne se plus quitter.
Si nous reprenons maintenant la comparaison
entre les méthodes des botanistes et celles des
minéralogistes, nous remarquerons que les premières
sont entièrement fondées sur les caractères
que fournit la considération de la forme extérieure
, parce que celle-ci ayant une relation nécessaire
avec l’organisation intérieure , qui est
constante dans tous les individus d’uné même espèce
, chacun d’eux peut servir de modèle commun
, pour peindre comme d’un seul trait 1 espèce
entière.
Dans le règne minéral, au contraire, où les
caractères extérieurs subissent des variations continuelles,
où les formes même le mieux prononcées
ne sont que des déguisemens passagers, rien
de ce qui parle à l’oeil ne peut servir de base a
une méthode. C’est à l’analyse qu’il appartient de
poser cette base, et de régler l ’ordre de la classification
, en s’éclairant toutefois des lumières
de la cristallographie. Mais ce but une fois
rempli, il faut que l’observateur soit à portée
de reconnoître les substances classées, par des
moyens indépendans de l’analyse, en employant