s’allonge par l’intermède des autres gouttes, qui
arrivent à la suite delà première, en conduisant
de nouvelles molécules que l’orifice du tube attire
à son tour. Quelquefois ce tube conserve la forme
d’un cylindre creux, de peu d’épaisseur et semblable
à un tuyau de plume. Mais souvent il grossit
et s’enveloppe de couches concentriques, dont la
matière est fournie par le liquide qui descend le
long de la surface extérieure. 11 devient alors un
cylindre épais ou un cône; et quelquefois les molécules
charriées par les gouttes qui coulent aussi
dans l ’intérieur de son canal, finissent par l’obstruer
entièrement. Ces différentes modifications
sont surtout sensibles dans les corps qui'appartiennent
à la chaux carbonatée.
Mais une partie du liquide, en tombant de la
voûte sur le sol, y forme d’autres dépôts composés
de couches ordinairement ondées, ou des protubérances,
des extensions, dont les figures varient
à l’infini. Enfin le liquide qui coule le long des
parois latérales donne naissance à des corps dont
on pourroit comparer la forme à celle d’une nappe
d’eau congelée.
On a appelé stalabtites, les corps qui se forment
à la voûte de la cavité ; et stalagmites ceux
dont la formation est due à la chute du liquide sur
le sol. Il est d’autant plus convenable de nommer
les uns et les autres stalactites, qu’on est quelquefois
embarrassé pour distinguer celui des deux
E) E M I N É R A L O G I E . iZg
modes de formation qui a eu lieu par rapport a
certains corps transportés hors de leur lieu natal.
2. Incrustations.
Dans les concrétions précédentes,l’aggregation
des molécules dépend plus particulièrement de
l’évaporation du liquide qui les a charriées.
D ’autres concrétions que l’on a nommées incrustations
, tufs et sinters,proviennent d’une espèce
de précipitation des molécules d’abord suspendues
dans le liquide. Celles-ci tantôt se déposent
à la surface de différens corps organiques, surtout
de ceux qui appartiennent au règne végétal,
et tantôt revêtent l’intérieur de certains corps,
tels que les tuyaux de conduite.
Lorsque le liquide s’introduit dans une cavité
souterraine, peu spacieuse, où il puisse séjourner,
les molécules pierreuses incrustent les parois
de cette cavité , qui est communément d’une
forme arrondie, et finissent quelquefois par la
tapisser dè cristaux. C’est ce que 1 on a nommé
géode. Il y a de ces corps qui renferment un
noyau solide et mobile, ou une matière terreuse
pulvérulente ( i ) ; tels sont entre autres certains
silex engagés dans les carrières de marne. Enfin
■ (ï) C’est probablement de là qu’est venu le nom de geode,
c’est-k-dire corps qui renferme de la terre.