L ’effet de ces sortes de perturbations est sou-*
vent d’arrondir les parties qui auroient été aneu-
leuses , de produire des espèces de cylindres au
lieu de prismes terminés par des surfaces planes y
ou des corps d’une figure sphéroïdale striés intérieurement
du centre à la circonférence, au lieu
de groupes composés de cristaux saillans. Ainsi
les contours et les arrondissemens , qui sont si fré-
quens dans les animaux et dans les plantes, où
ils tiennent à l ’organisation et contribuent même
à l ’élégance des formes, indiquent au contraire y
dans les minéraux, un défaut de perfection. L a
véritable beauté , relativement à ces êtres,. est
caractérisée par la ligne droite, et c’est avec raison
que Rome de l’Isle a dit de cette espèce de ligne
qu’elle étoit particulièrement affectée au règne
minéral (t)»
plupart des cristaux qui offrent cet avantage ont été retirés,
de certaines masses terreuses, où ils é.toieut réellement solitaires,
et au milieu desquelles ils se sont fermés à l’époque
où ces terres étoient délayées dans un liquide aqueux. Oit
peut concevoir cette formation d’après une expérience de-
Pelletier, qui ayant mis de l’argile détrempée dans une dis-,
solution d’alun, coupa cette argile par morceaux lorsqu’elle
fut desséchée, et trouva dans son intérieur des cristaux
d’alun de la grosseur d’un pois. Il en conclut que les molécules
cristallines.avoient eu la force de déplacer les mole—.
cules argileuses , et d’écarter ces obstacles qui s’opposoierit,
à leur réunion. Mém. et absery, de chimie , A I > p- 8i.
( i ) Cristallogr. t. Iy P 9$ > note,65.
Mais pont ne parler ici que de la cristallisation
proprement dite, il se présente d’abord sur cet
objet une considération importante qui achève de
faire ressortir les minéraux u côté des êtres organiques.
Dans le règne végétal, par exemple, tous
les individus de la même espèce semblent avoir
été travaillés d’après un modèle commun , c’est—
*à-dire que leur fleur est composée de parties
égales en nombre et semblables par leur figure;
que leurs feuilles ont la même disposition ., les
mêmes contours, etc. Les diversités ne tiennent
qu ’à des nuances .légères et fugitives; en sorte
qu’on peut dire que, qui a vu un individu, a vu
l ’espèce entière.
Il en est tout autrement des minéraux. Souvent
les cristaux originaires d’une même substance
prennent des formes très-différentes, toutes également
nettes et exécutées avec une égale précision.
La chaux çarbonatée, par exemple, prend,
suivant les circonstances, la forme d’un rhomboïde;
celle d’un prisme hexaèdre régulier ; celle
d ’un solide terminé par douze triangles scalènes ;
celle d’un autre dodécaèdre dont les faces sont
des pentagones, etc. Le fer sulfuré ou la pyrite
ferrugineuse produit tantôt des cubes, tantôt des
octaèdres réguliers ; ici des dodécaèdres à faces
pentagonales; là des icosaèdres à faces triangulaires,
etc»
Il est vrai que parmi les variétés d’une même
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