
 
		tqu’à un certain point; et cette variation peut même  
 s’étendre assez loin, dans certains cas, par une suite  
 de celle «pie subissent les substances composantes.  
 Ce sont  autant de moyens utiles  pour  aider  à re-  
 connoitre  les corps qui appartiennent à une même  
 espece ;  mais outre qu’ils n’offrent  point à  l’esprit  
 une  idée  asse*  simple  et  assez  précise  de  ce  qui  
 constitue cette espèce,  leurs résultats ne  sont pas  
 toujours  propres  à  tracer  la  limite  qui  sépare  
 une  espece  d’une autre ;  et  c’est pour s’être  borné  
 a les consulter , que  l’on a confondu  le  pyroxène  
 avec l ’amphibole, la  chabasie avec la mésotype, et  
 ainsi de  plusieurs  autres  rapprochemens dont  le  
 vice  deviendra  sensible  d’après  ce  que  nous  dirons  
 aux  articles  respectifs  des  substances  auxquelles  
 ils  se  rapportent. 
 Il  existe  un  caractère  beaucoup  plus  solide  et  
 plus  propre, par  son  invariabilité,  à  servir  de  
 point  de  ralliement  aux  différens  corps  qui  appartiennent  
 à une même  espèce. C’est  celui qui  se  
 tire de la  forme exacte de la molécule intégrante,  
 parce que cette forme subsiste, sans aucune altération  
 sensible, indépendamment de toutes les causes  
 qui  peuvent  faire  varier  les  autres  caractères.  
 A in s i, pour  ne  point  quitter  l’exemple  du  feldspath  
 , tel  est, dans  cette substance,  l’assortiment  
 des  joints  naturels,  que  la  molécule  qui  en  résulte  
 est  un parallélipipède  obliquangle  dans  lequel  
 les  trois  angles  plans  qui  concourent  à  la 
 formation d’un même angle solide font entre eux  
 un  premier angle de  90e1,, un second de  120e1’,  et  
 un troisième de 11 i d. et demi ; et ces angles seront  
 constamment les mêmes dans les morceaux diversement  
 cristallisés, dans ceux  qui donneront, par  
 .l’analyse, de la baryte  ou  de  la  potasse,  comme  
 dans  ceux qui n’en  offriront aucun vestige. 
 , Et non-seulement  on  peut  évaluer, par  l ’observation  
 combinée  avec la théorie, les angles de  
 la molécule  intégrante , mais  on  parvient  même  
 à Connoître  les rapports  entre  ses dimensions ,  et  
 il  en résulte une forme géométrique parfaitement  
 déterminée, qui est la meme  dans  tous  les  individus  
 de  l’espèce, et  qui  offre  comme  un  point  
 fixe au milieu  des  oscillations de  tous  les  autres  
 caractères, en  sorte qu’on peut même dire  qu’en  
 .général  les  corps  de  chaque  espèce  se  touchent  
 de plus près dans les résultats de  la  théorie  relative  
 à  leur  structure  que  dans  ceux  de  l’analyse  
 chimique; 
 Je  ne  prétends pas élever  le  caractère  dont  je  
 .  viens  des parler  au-dessus  de  sa  véritable  valeur.  
 Je me  suis même  délîé' de  la  prédilection  que  je  
 devois naturellement avoir pour ce  caractère  qui  
 tient  a  une  branche  de  la  minéralogie y que  j’ai  
 cultivée avec  un  soin particulier. Mais  cette  défiance  
 ne  doit pas m’empêcher d’énoncer une vérité  
 que  je  crois utile  au  progrès  de  la  science ;  
 c’est  que  ce  caractère  emprunté  de  la  structure