La quantité de la double réfraction , ou ce qui
revient au même , l’ouverture de l’angle que font
entre eux les rayons à l’aide desquels l’oeil voit
les deux images, varie d’une substance à l’autre ,
toutes choses égales d’ailleurs, suivant la nature
des substances elles-mêmes. Dans le zircon, par
exemple, la double réfraction est très-forte, tandis
qu’elle est beaucoup moins sensible dans l’éme-
raude. De plus cette quantité varie dans chaque
substance, par diverses causes. En général elle
augmente ou diminue, suivant que l’angle réfringent,
ou celui que forment entre elles les deux
faces à travers lesquelles on regarde les objets ,
est plus ou moins ouvert. Mais il y a une autre
cause de variation, qui se combine avec la précédente
, et qui dépend de la position des surfaces
réfringentes relativement aux faces de la forme
primitive; et telle est l’influence de cette cause,
que sous deux angles réfringens égaux différemment
situés, on peut avoir des distances sensiblement
inégales entre les images du même objet,
et qu’il y a même une limite où l’effet de la double
réfraction devient n u l, c’est-à-dire qu’alors les
deux images se confondent en une seule.
Cette limite a lieu, par exemple dans le quartz
et dans l’éme*raude, lorsque l’une des faces qui
appartiennent à l’angle réfringent est perpendiculaire
a l’axe; elle a lieu dans la baryte sulfatée,
lorsque l’une des mêmes faces étant parallèle à
l ’axe, est à la fois parallèle à un plan qui passe-
roit par les grandes diagonales des bases de la
forme primitive. Je n’ai encore sur cet objçt
qu’un assez petit nombre d’observations; mais il
est probable que toutes les substances qui ont la
double réfraction rentrent dans l’un ou 1 autre
d.es cas précédons, qui donnent eux-memes les
limites de toutes les positions que peuvent avoir
les surfaces réfringentes, relativement a la forme
primitive. Mais comme la position parallèle à l ’axe
•est variable à son tour entre plusieurs limites ,
qui correspondent aux diagonales etaux cotes des
bases de la forme primitive, il s agira de savoir
laquelle de ces dernières limites est celle qui con-
‘vient à chaque substance.
Je ferai connoitre, à l’article de l ’émeraude ,
comment une méprisé m a conduit a ces résultats,
et j’avoue même qu’il me reste encore de l’incertitude
sur la réfraction de quelques substances ,
le temps ne m’ayant pas permis de multiplier
assez mes recherches, pour m assurer si tel custal
qui n’offrait qu’une seule image des objets, n en
montrerait pas deux, après avoir été taillé d’une
certaine manière.
J’exposerai, en parlant de chaque substance ,
ce que j’ai observé par rapport à sa réfraction , et
je me propose de faire dans ,1a suite de nouvelles
expériences sur ce point délicat de la physique
des minéraux, que je n’ai pu encore pour ainsi