Le choix d’une méthode fondée sur les
résultats de l’analysé, me conduisoit naturellement
à adopter, par tout où je le pour-
rois, la nouvelle nomenclature chimique,
si propre d’ailleurs à faciliter l’étude de la
science, par l’avantage d’offrir des noms
vraiment pittoresques, qui portent avec
eux la notion exacte des choses qu’ils expriment
; mais la manière dont mes genres
térieurs , et en quelque sorte plus accessibles, pour établir
la classification. J’ai essayé d’y suppléer, au moins relativement
aux grandes divisions , par des caractères d’une
épreuve facile. Du reste , je n’ai pas cru que la considération
dont je viens de parler pût balancer l ’avantage
d’offrir une distribution prise dans l’essence même des
êtres qu’elle embrasse -, et à la fois plus symétrique, plus
propre à satisfaire l ’esprit, et à mettre de l’ordre et de la
filiation dans les idées. Et ce qui fournit un motif de plus
pour appuyer cette préférence , c ’est que le nombre des
espèces minéralogiques étant assez peu considérable , dès
qu’une fois elles sont nettement circonscrites, l ’objet principal
est rempli. Car alors on parvient aisément, avec un
peu d’exercice , à un tel degré de connoissances , que
quand un minéral se présente pour la première fois , il ne
reste plu s, pour le déterminer, qu’à se décider entre
deux ou trois espèces, en éprouvant successivement les.
caractères qui distinguent chacune d’elles, jusqua ce qu’on
ait rencontré ceux dont l’application à ce même minéral
ïeve toute incertitude.
P R E L I M I N A I R E . xxxv
étaient formés, nécessitait une légère inversion
dans les dénominations, dont le
premier mot devoit exprimer la base du
genre, et le second la différence spécifique.
En conséquence, il falloit substituer aux
noms defluate de chaux, de sulfate de bary
te, de sulfate de fe r , etc., ceux de chaux
fluatée, dé baryte sulfatée, de fe r sulfaté
, etc. (1). Mais il est visible que ces
dernières dénominations n’apportent aucun
changement réel à la langue reçue,
qu’elles n’exigent rien de plus de la mémoire,
et qu’elles offrent à l’esprit les
mêmes images sous les mêmes traits ; la
minéralogie ne fait ici que prendre la
contre-épreuve du dessin crayonné par le
chimiste.
Je ne me suis pas dissimulé les difficultés
que l’on pouvoit opposer à ma méthode ;
mais les plus fortes m’ont paru naître de
l ’état d’imperfection dans lequel se trouve
( i ) Bergmann , qui avoit l’esprit très-j uste , et qui pre-
noit de même les principes fixes pour les bases de ses genres',
appeloit chaux fluorée, chaux aérée , etc. , ce que
nous nommons chaux flu a té e , chaux carbonatée, etc.
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