On conçoit aisément que le plan de jonction
D B b d des deux moitiés de rhomboïde est situé
comme une face produite en vertu d’un décroissement
par une rangée sur l’une ou sur l’autre
des arêtes A a , C e , (Jig. 44 )> et ainsi la manière
dont ces deux ipoitiés se réunissent est en rapport
avec la structure.
Maintenant si l’on imagine une forme secon—
daire qui ait pour noyau lé même prisme, et si
l ’on suppose qu’elle ait été coupée dans le sens
du plan D B ù d , et qu’une de ses moitiés se renverse,
en sorte que la moitié de noyau qui lui
correspond prenne la même position que dans le
cas précédent, l’assortiment pourra être tel, qu’il
y ait encore un angle rentrant d’une part et un
angle saillant de l ’autre, lesquels résulteront des
incidences mutuelles des faces produites par les
décroissemens. * '
Dans certains cas le plan de jonction sur lequel
se réunissent les deux moitiés du cristal est situe
parallèlement à l’une des faces du noyau, et l’assortiment
ne laisse pas de présenter un angle rentrant
opposé à un angle saillant.
J’ai donné à ces renversemens le nom d'hénii^
tropie qui signifie à demi-retourné ( i ) ,e t j’ap—
( i ) Rome de l’Isle les nominoît rriacles. Mais ce nom
se trouvant déjà appliqué à une espèce de minéral très-
eommun , j’ai cru devoir en éviter le double emploi.
pelle cristaux hémitropes ceux qui les subissent.
Ils semblent indiquer une polarité dans les molécules
intégrantes , ainsi que je l’exposerai plus en
détail à l’article du spinelle. On trouvera aussi,
aux articles du feld-spath, du pyroxène, de l’étain
ox ydé , etc. des exemplès remarquables d’hémi-
tropie.
Un autre accident qui est extrêmement commun,
c’est la manière dont les cristaux groupes
s’engagent les uns dans les autres (i). Cette espèce
de pénétration apparente est sujette à tant de diversités
, que souvent parmi les cristaux d’un
même groupe, on ne trouve pas deux positions
relatives qui se ressemblent. Il faut en excepter la
staurotide, dont les prismes, ainsi que nous le
verrons, ont leur jonction limitée à deux cas particuliers,
que nous ferons connoitre en traitant
de la cristallisation de cette substance.
- Mais quoiqu’en général les positions des cristaux
groupés soient infiniment variables , on
trouve, en examinant la chose de près> qu’elles
Sont soumises à certaines lois toujours analogues
à celles de la structure; et que ces cristaux, au
lieu de se précipiter tumultuairement les uns sur
les autres, ont en quelque sorte concerté leur
arrangement.
( i ) On se sert quelquefois du mot de druse, dérivé de
l ’allemand, pour désigner un groupe de eristaux.