M. Kirwan conclud des différentes analyses
qu il a citées, que tout composé de silice et d’alumine,
( la silice étant dominante ) , auxquelles se
joindia une moindre proportion de chaux et de
magnésie, ou de chaux, de magnésie et de baryte,
mais suffisante pour rendre le tout fusible à un
degré de chaleur qui n’excède pas le 140e, pourra
foi mer un, feld-spath, et qu’on ne devra pas hésiter
à lui donner ce nom, si en même temps il présente
un tissu lamelleux. Mais il ajoute que le fer
paroît être ici un pi’incipe accidentel.
Je n’observe pas que cette règle établie par
M. Kirwan laisse quelque chose à désirer du côté
de la simplicité et de la précision ; que malgré les
efforts de l’auteur pour la rendre générale , au
risque de la surcharger de conditions, déjà elle
ne s’applique plus au résultat de l’analyse faite
par le citoyen Vauquelin, du feld-spath connu
sous le nom d adulciire y qu’enfin si l’on entrepre—
noit de donner de semblables règles pour tous les
minéraux, il en résulteroit une complication au
milieu de laquelle il seroit difficile de se recon-
noître ; et qu’il arriveroit même très-probablement
qu’une règle qui auroit pour Objet telle
espèce particulière, s'appliquer oit à peu près aussi
bien à une espèce toute différente. *
Je n’examine pas non plus si toutes les analyses
dont.pkrle M. Kirwan méritent une égale confiance.
Mais on peut du moins en conclure qu’elles
indiquent des différences sensibles de composi- #
tion entre les morceaux analysés. Je pourrois
produire d’autres exemples d’un minéral dont les
diverses analyses faites par des mains habiles ont
donné des produits différens, et nous verrons
bientôt que cela doit nécessairement avoir lieu
dans une multitude de circonstance?.
Maintenant je reviens, et je demande sur quel
fondement M. Kirwan donne le nom de fe ld spath
aux divers morceaux qui ont été le sujet
des analyses; citées. Ce rapprochement n’est sûrement
pas, basé sur les résultats de ces analyses ,
puisqu’on seroit plutôt porté à inférer des différences
qu’ils ont offertes, que plusieurs au moins
des substances auxquelles .ils se rapportent constituent
des espèces distinctes. En un mot il est
visible que . Kirwan a supposé tacitement
qu’abstraction faite de l’analyse, on avoit regardé
les substances dont il s’agit comme des feldspath
s. ; )
, En. lisant ce que les naturalistes ont écrit sur
ce minéral * on voit que sa notion étoit déterminée
d’après un certain ensemble de caractères ,
tels qu’une dureté capable de produire des étin- *
celles par le choc .du briquet; un tissu feuilleté
joint à une ¡manière de se casser en fragmens
rhomboïdaux:; une pesanteur spécifique d’environ
2 ,|5; une fusibilité en émail blanc, etc.
Mais ces caractères sont la plupart variables jus