temps si précises et si régulières ; ordinairement
très-simples, sans rien perdre de
leur fécondité !
La théorie qui a servi à développer ces
lois, repose toute entière sur un fait dont
l’existence avoit été jusqu’alors plutôt entrevue
que démontrée. Il consiste en ce que
ces petits solides, qui sont les élémens des
cristaux, et que j ’appelle leurs molécules
intégrantes ont, dans tous ceux qui appartiennent
à une même espèce de minéral,
une forme invariable, dont les faces sont
dans le sens des joints naturels indiqués
par la division mécanique de ces cristaux,
et dont les angles et les dimensions respectives
sont donnés par le calcul combiné
avec l’observation. De plus, les molécules
intégrantes relatives à différentes espèces
ont aussi entre elles des diversités plus ou
moins marquées, excepté dans un petit
nombre de cas, où leurs formes ont des caractères
de régularité, d’où résultent comme
des points de contact entre certaines espèces.
Il suit de là , que la détermination des
molécules in tégrantes doit avoir une grande
influence sur celle des espèces, et cette
considération m’a conduit, plus d’une fois,
soit à soudiviser en plusieurs espèces un
groupe qui, dans les anciennes méthodes,
n’en formoit qu’une seule, soit à rapprocher
et à réunir les membres épars d’une
espèce unique, dont on avoit fait plusieurs
espèces distinctes. Quelques-unes de ces séparations
et de ces réunions, faites dans
un temps où l’analyse n’a voit pas encore
dévoilé la véritable nature des substances
qui en ont été l’objet, se trouvent aujourd’hui
confirmées par les résultats de la chimie
; et j’oserai même dire que , dans l’hypothèse
où aucune substance minérale n’au-
roit encore été décomposée, on auroit pu ,
à l’aide d’un travail suivi sur les molécules
intégrantes , former des assortiment que
l’on auroit été fondé à regarder comme appartenant
à autant d’espèces nettement
circonscrites (i) ; en sorte que pour les dis-
( i ) Ces assortimens n’auroient pas été limités aux cristaux
proprement dits ; on auroit pu encore y faire entrer
des masses lamelleuses , ou même de celles qui se refusent
à la division mécanique ; car ces dernières ont assez sou