aussi loin qu’on le voudra, donneront une idée
de la manière dont les cristaux secondaires peuvent
augmenter de volume, en conservant leur forme,
d’où l ’on peut juger que la structure se combine
avec cette augmentation de volume, en sorte que
la loi suivant laquelle toutes les lames appliquées
sur le noyau parvenu à ses plus grandes dimensions
, décroissent successivement, étoit déjà
comme ébauchée dans le cristal naissant.
Il reste de grands pas à faire pour terminer la
théorie de la cristallisation. Nous n’avons donné
que les lois de la structure des cristaux, et il fau—
droit pouvoir dévoiler celles de leur formation.
L'affinité des molécules les unes pour lés autres ,
la nature du liquide dans lequel s’opère la cristallisation,
son degré de densité, sa température
et les autres circonstances semblables, seroient
autant d’élémens que l’on feroit entrer dans le
calcul, et la solution du problème détermineroit
la loi de décroissement qui doit avoir lieu dans
chaque cas particulier, en vertu des mêmes circonstances
, et la formé du cristal secondaire qui
résulteroit de cette loi.
On conçoit bien, en général, que des molécules
pierreuses, métalliques ou autres , suspendues
dans un liquide, et disposées à se réunir ,
pour former un cristal, sont attirées en même
temps les unes par les autres et par les molécules
même du liquide, et c’est parce que leur affinité
D E M I N É R A L O G I E . 10?
mutuelle l’emporte sur celle du liquide que lçur
réunion s’opère. Or l’attraction du liquide varie
en raison des circonstances dont nous avons parlé,
et ainsi sa différence avec l’attraction mutuelle des
molécules qui est toujours la même, doit subir
aussi des variations qui influent sur la diversité
des formes cristallines. Et s’il y a dans le liquide
des matières hétérogènes , elles agiront de leur
côté pour modifier l’action du liquide sur les véritables
molécules. Il semble qu’on en ait la preuve
dans certains cristaux d’axiuile dont une partie
est colorée en violet par le manganèse et l’autre
en vert par la chlorite. La première présente des
facettes additionnelles, que l’on n’observe pas sur
la seconde^ qui d’ailleurs est plus régulièrement
conformée , et n’a point sa surface striéç, comme
la partie yiolette. , ..
U n e portion surabondante de quelquun des
principes, essentiels , qui se rp itcpm m e 1^ on dit
en e x c è s , pourront avoir, aqssi jpflp^nçe sur
la forme du cristal, en joignant son action particulière
à celle du liquide. Car on ne peut guères
douter qu’il n’y ait par rapport, à chaque substance
une proportion fixe de principes, qui constitué sa
véritable nature, en sorte que tout ce qui excède
la limite donnée par cette proportion doit .être
regardé comme accidentel et.asshnilé a une substance
hétérogène.
Mais ce ne sont ici que de légers aperçus, aux