de la méthode-, ou d’envelopper dans un même
nom des genres qui n’avoient d’ailleurs rien de
commun, ce qui n est pas moins opposé aux principes
d’une bonne nomenclature. Et comme si ce
n étoit pas assez de la confusion occasionnée par
les spaths de l’ancienne minéralogie, l’abus de ce
mot a , pour ainsi dire, pullulé dans des dénominations
modernes , et de là sont nés les spaths
boraciques, les spaths adamantins, etc. La langue
de la nouvelle chimie, en supprimant le nom de
spath dans les substances acidifères, a donné
comme le signal, pour étendre la même réforme
a quelques-unes des substances terreuses qui restaient
encore en possession de ce nom vicieux (i).
Quant aux noms de ces dernières substances, ils
devoient être fondés, au moins pour le présent,
sur des considérations étrangères à la nature chimique
des corps, et il est même à présumer que
nous ne serons pas encore de sitôt à portée de les
ramener aux résultats de l ’analyse, en supposant
^ toutefois qu’on ne soit pas arrêté par la prolixité
de ceux qui s’appliqueroient à des substances
composées de trois ou quatre terres intimement
combinées entre elles. Quoi qu’il en soit, il falloit
des noms qui pussent servir pendant un temps
( i ) Nous n’avons conservé ce nom que dans la dénomination
A e f e ld - spath , trop généralement répandue pour
n’être pas respectée, et où d’ailleurs il ne peut faire équivoque,
parce qu’il n’est plus employé ailleurs.
indéfini, et c’était une raison pour faire aussi dans
cette partie du langage de la science tous les chan-
gemens qui n’entraîneroient pas de trop grands
inconvéniens.
Mais pour mieux motiver ceux que je me suis
permis, il ne sera pas inutile d’exposer, avant
tout, les principes auxquels me paroit devoir être
soumise la formation des noms indépendans da
l ’analyse.
Depuis quelque temps, on est assez dans l ’usage
de donner aux substances minérales des noms
empruntés de ceux que portent les lieux où elles
ont été découvertes. Il me semble que c’est intervertir
l ’usage de ces noms, qui ne doivent servir
qu’à désigner des individus ou des corps particuliers
, cohime lorsqu’on dit d’une idocrase dont
on veut désigner la localité, que c’est une idocrase
du Vésuve , ou une idocrase de Sibérie.
Substituez au mot didocrase celui de vestí-
v ien n e , qui est reçu en Allemagne; la première
expression aura l ’air d’un pléonasme, et la seconde
paroîtra contradictoire.
D ’autres tirent les nouvelles dénominations de
la couleur sous laquelle la substance s’est présentée
aux premiers observateurs. C’est transporter
à l’espèce le nom de la variété. On a appelé,
par exemple, yanolithe (i) (pierre violette) la
( i ) Sciagraphie, seconde édition, t. I, p. 287.