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liaisons respectives des façes du dodécaèdre à
la rencontre des arêtes les plus saillantes, par
exemple l’inclinaison de j IO sur ¿ IK est égale
a celle de deux faces adjacentes vers un même
sommet du noyau, c’est - à - dire qu’elle est de
io 4d- 28' 40^. Or la mesure mécanique des angles
qui conduit aux mêmes égalités, fait connoitre
que la loi supposée est véritablement la loi de la
nature. C ’est cette espèce de transport ou de
métastase des angles de la forme primitive sur le
cristal secondaire qui a suggéré le nom de me-
tastcitique donné à la variété dont il s’agit.
La fig. 17 {pl. I I I ) servira à mettre dans tout
sob jour l’explication que nous venons de donner.
Elle ne représente que l’espèce de pyramide supérieure
ajoutée au noyau, qui se trouvant ainsi
en partie à découvert, permet de saisir plus facilement
la marche et les effets du décroissement
par deux rangées. Chaque bord de ce noyau a
été divisé en dix, d’où il suit que chaque face est
un assemblage de eent petits rhombes qui sont
les facettes extérieures d’autant de molécules.
Cette construction n’exige que huit lames de superposition
pour chacune des mêmes faces ; et
ces lames étant liées entre elles trois à trois dans
les endroits qui correspondent aux bords supérieurs
du noyau , forment des espèces d’enveloppes
décroissantes qui se recouvrent successivement
, et dont la dernière est composée de huit
DE M I N É R A L O G I E .
petits rhomboïdes. Si l’on considère la position
de la ligne E J qui représente une des arêtes ter-*
initiales, composée de la somme de tous les angles
solides qui lui sont contigus, on remarquera que
le sommet géométrique s du dodécaèdre est situé
un peu au-dessus du sommet physique s'1; mais
cette différence est censée nulle, a cause de son
extrême petitesse.
Ce que nous avons dit sur les accroissemens
’que prennent les lameS de superposition vers
leurs bords supérieurs, en continuant d’envelopper
le cristal de ce même côté, est une conséquence
de ce principe général, que les portions
de lames situées hors de la portée des décroissemens
s’étendent en se recouvrant mutuellement
de manière à éviter les angles rentrans qui pa—
roissent exclus par la cristalljjgation, au moins
dans les cristaux solitaires (1). Mais on peut faire
abstraction de ces Variations purement auxiliaires,
parce que l’effet des décroissemens détermine
seul la forme du cristal secondaire. 11 suffit
même de prendre les décroissemens à leuç naissance
pour avoir autant de plans q u i, prolongés
ensuite par la pensée jusqu’à ce qu’ils se ren-
( x ) Les angles rentrans , lorsqu’il s en trouve dans les
cristaux , sont des accidens qui tiennent à des circonstances
particulières, dont nous parlerons dans la suite de cet ouvrage.
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