. forme primitive. 11 fît l ’application de cette idée-
mère à un petit nombre de formes cristallines
et il la vérifia sur une variété de spath calcaire ( i),
par des fractures qui lui firent reconnoître la
position du noyau ou de la forme primitive, et
l ’ordre successif des lames qui recouvroient ce
noyau. Mais il s’arrêta à ces premiers aperçus, et
ne s’occupa ni de déterminer les lois de la structu
r e ,^ d’y appliquer le calcul. C’étoit une simple
esquisse, tracée comme en passant, du plus beau
point de vue de la minéralogie, mais où l’on
reconnoît l’habileté de la main qui a travaillé avec
tant de succès à perfectionner le tableau de la
chimie.
Dans les recherches que j’avois entreprises de
mon côté, vers le même temps, sur la structure
des cristaux (2), je m’étois proposé de combiner
la forme et les dimensions des molécules intégrantes
avec des lois d’arrangement simples et
régulières, et de soumettre ces lois au calcul.
( 1 ) C’étoit celle qu’on appeloit dent de cochon, et que je
nomme métastatique.
(2) L ’académie des sciences avoit déjà connoissance de
mes premiers essais, relativement à cet objet, lorsqu’elle
reçut le mémoire de Bergmann, qui me fut communique,
comme étant propre à m’intéresser , par le rapport qu’il
avoit avec mon travail. Bergmann a inséré ce mémoire avec
de nouveaux développemens dans le second volume de ses
Opuscules, pag. 1 et suiv.
Ce travail a produit une théorie mathématique ,
que j’ai réduite en formules analytiques qui
représentent tous les cas possibles , et dont l’application
aux formes connues conduit à des valeurs
d’angles constamment d’accord avec l’observation.
Je vais exposer les principes de cette
théorie à l’aide du seul raisonnement et de quelques
projections qui en faciliteront l’intelligence.
Les géomètres pourront en prendre une connoissance
plus juste et plus développée, en lisant la
partie du calcul qui se trouve séparément dans
ce traité.
T H É O R I E D E L A S T R U C T U R E
D E S C R I S T A U X .
Formes primitives.
L ’idée de ramener toutes les formes que peut
affecter une substance minérale aune même forme
primitive, dont les autres soient censées n’être
que des modifications , s’est présentée comme
d’elle-même aux différens naturalistes qui se sont
occupés avec suite de la cristallographie. Ce fut
pour l’avoir envisagée sous un faux point de vue,
que Linnæus s’égara dans sa distribution méthodique
des cristaux. Romé de l’Isle en l’employant
avec plus d’art et de justesse, évita les ruptures
de rapports naturels qui déparent la méthode du