privés de Tune et l’autre faculté. L ’homme, capable
seul d’étudier la nature, s’élève au-dessus
de tous les êtres qui la composent, par la lumière
de la pensée.
Les trois grandes classes dont nous venons de
parler peuvent, à laide d’une vue ultérieure, se
réduire à deux, dont l’une réunit les animaux et
les végétaux sous le nom commun d"êtres organiques,
et l’autre comprend les minéraux ou les
êtres inorganiques (i).
( i ) On trôuve clans l’intérieur de la terre des corps pierreux
ou métalliques, dont la matière en succédant a des
corps organiques, tels que des coquillages, s’est modelée
dans les cavités q u e « u x - c i avoient d’abord occupées. Ce
qu’on nomme bois pétrifié offre encore une conversion apparente
d’un corps organique en minéral. Enfin on a appelé
coquille fossile , bois fo s s i le , les corps organiques qui
n’avoient subi que des altérations plus ou moins légères.
Plusieurs auteurs modernes considérant tous les corps enfouis
dans le sein du globe, quels qu’ils fussent, comme étant
du domaine de la minéralogie, ont substitué Je nom de
fossiles à celui de minéraux, et quelques-uns ont appliqué
spécialement cette dernière dénomination aux mines métalliques.
Les mêmes auteurs ont nommé orjctognosie la science
qui a pour objet la connoissance des fossiles. Nous avons crû
devoir nous conformer à l’ancien langage, parce que 1 expression
de minéral à côté de celles de végétal et d animal,
fait ressortir plus nettement la gradation des trois grandes
collections d’êtres que l’on a désignées sous les noms de
règnes de la nature. Nous regardons l’étude des fossiles
proprement dits comme un accessoire à l’égard de la mine^
La manière dont s’accroissent les êtres compris
dans ces deux grandes divisions , offre une des
différences les plus tranchées et les plus faciles
à saisir, parmi toutes celles qui les distinguent.
Dans les animaux et dans les plantes, l'accroissement
'Se fait par le développement simultané
de toutes les parties de l'individu r > à l’aide de
la nourriture que reçoivent les organes destinés
à l’élaborer. Tout ce qui contribue à l’augmentation
de volume est l’effet du mécanisme intérieur,
ou s’il se forme.au dehors de nouvelles
parties, comme dans les arbres qui poussent des
branches et des feuilles , ces parties ne sont que
des productions de la substance propre de l ’individu,
qui aidées de l’action des sucs nutritifs»
se développent de la même manière. Dans les minéraux
au contraire, l’augmentation de volume
a lieu par une addition de nouvelles molécules
qui s’appliquent sur la surface du corps, en sorte
ralogie, d’autant plus que les conséquences que l’on pour—
roit déduire de cette étude, relativement à l’histoire du
globe , sont plutôt du ressort de la géologie. On sait d’ailleurs
que la considération des fossiles, au moins de ceux qui
sont originaires du règne animal, a occupé sous un autre
point de vue des zoologistes célèbres, entr’autres Guvier, qui
a su en tirer un parti si ingénieux pour recomposer des charpentes
d’animaux , dont on ne retrouve plus les analogues
vivans, et rendre à la science d’anciennes espèces qui sem—
bloient perdues pour elle sans retour.