île fécondation, laquelle communiquoit à la pierre
la faculté de cristalliser sous la forme particulière
au se l, qui faisoit la fonction de principe
fécondant (i). Par exemple, le diamant étoit une
espèce d’alun , parce qu’il cristallise comme ce
sel, et il portoit le nom & a l amen adamàs, alun,
diamant (a). Ainsi Linnæus croyoit retrouver
dans le règne minéral la base du système sexuel
dont il avoit tiré un parti si ingénieux relativement
à la botanique. On sait que Tournefor't eu
.observant les stalactites rameuses de la grotte
d’Antiparos, s’étoit imaginé que les pierres végé-
toient à la manière des plantes. La botanique
étoit la passion de ces deux hommes célèbres ;
toute la nature leur parloit de leur .objet favori.
Linnæus avoit joint à son travail des descriptions
et des figures de cristaux aussi fidèles que le
comportait l’état où se trouvoit alors.la science ,
( i ) Linnæi Amoenit. Acad. t. I , p. 466 et suiv.
(2) Le savant auteur de cette classification s'étoit bien
aperçu que parmi les corps qu’il associoit dans une même
espèce, plusieurs présentoient une forme différente de celle
qui étoif le type de l’espèce. Mais il tâchoit de les ramener
à cette dernière forme , d’après quelques traits vagues de
ressemblance , qu’il saisissoit dans l ’aspect extérieur ; et
comme on n’avoit observé encore qu’ un petit nombre de
formes cristallines, la plupart assez simples , ces rapproche-
mens qui auroient été impraticables dans l’état actuel de
nos connoissances , souffroient alors moins de difficultés.
et
et ôn peut lé regarder à cet égard comme le fon-
dateur de 1& cristallographie^
Enfin Romé de l’isle ramena l’étude de la cristallisation
à des principes plus exacts et plus conformes
à l’observation. Il mit ensemble, autant
qu’il lui fut possible, les Cristaux qui étoient de
la même nature. Parmi les différentes formes
relatives à chaque espèce, il en choisit une qui
lui parut propre, par sa simplicité, à être regardée
comme la forme primitive; et en la Supposant
tronquée de différentes manières, il en déduisit
leS autres formes, et détermina une gradation,
une série de passages entre cette même forme et
celle des polyèdres qui paroissoient s’en écarter
davantage. Aux descriptions et aux figureS qu’il
donna des formes cristallines , il joignit les résultats
de la mesure mécanique de leurs principaux
angles, e t il fit voir ( ée qui étoit un point essentiel)
que ces angles étoient constans dans chaque
variété. En un m o t, sa Cristallographie est le
fruit d’un travail immense par son étendue,
presque entièrement neuf par son objet, et très-
précieux par son utilité.
L ’illustre Bergmann, én cherchant a pénétrer
jusque dans le mécanisme dé la structure deS
cristaux, considéra les différentes formes relatives
à une même substance, èomme produites par
une superposition de plans tantôt constans et
tantôt variables et décroissans,autour d’une mêmç
T ome I. B