quelquefois la géode se remplit entièrement d’une
matière que l’on distingue à l’oeil de celle qui
• compose la géode elle-même.
Il peut arriver aussi qu’une substance incruste
des cristaux d une nature différente, en se mou—,
lant sur leur surface. On connoît, par exemple,
des cristaux de chaux carbonatée métastatique
incrustés de quartz, et quelquefois l’enveloppe
quartzeuse reste vide, après s’être séparée des
cristaux qu’elle masquoit.
3. P seüdomorphoses*
Il existe un troisième ordre de concrétions ,
que nous appellerons pseudomorphoses, c’est-
à-dire corps qui ont une figure faus se et trompeuse
, parpe que les substances qui appartiennent
à cet ordre présentent d’une manière très-recon-
noissable des formes étrangères qu’elles ont en
quelque sorte dérobées à d’autres corps qui les
avoient reçues de la nature.
Lorsque le type de cette transformation apparente
est un coquillage, il arrive assez souvent
que la coquille recouvre encore en tout ou en
partie la substance qui s’est comme moulée dans
son intérieur ( i ) ; et alors rien ne paroît plus
simple que l ’explication du fa it, par l’intromis-
( i ) De l’Isle, Cristal, t. I I , p. * 6 1.
sion d’un liquide charge de molécules pierreuses
dans la cavité de la coquille; et cette observation
conduit à expliquer de même la formation des
espèces de noyaux modelés en coquilles, que 1 on
rencontre isolés et dénués de toute enveloppe.
Quelquefois la coquille elle-même a été pénétrée
par une autre matière, ordinairement siliceuse
, qui s’est substituée à la substance cartilagineuse
dont cette coquille étoit en partie composée
(1); et il peut arriver, dans ce même cas ,
que l’intérieur de la coquille reste vide. Ce n’est
plus alors proprement une pseudomorphose. C’est
un fossile qui est devenu simplement plus pier- .
reux qu’il n’étoit auparavant.
Cette dernière espècô de modification a lieu
également pour les os et autres parties solides
d’animaux, qui se trouvent enfouies dans le sein
de la terre, c’est-à-dire qu’elles peuvent passer à
l’état entièrement pierreux, à l’aide d’une substance
qui remplace leur portion cartilagineuse.
11 ne peut pas en être des productions végétales
comme des coquillages. Elles n’ont point de
test ou d’enveloppe, qui puisse persister après la
destruction de la substance intérieure, et servir
( i ) On sait que les coquilles, ainsi que les os des anim
au x , sont formés de deux substances ; l’une calcaire, qui
n’est pas susceptible de pourriture ; l’autre cartilagineuse,
membraneuse ou charnue, qui peut être détruite par la
fermentation.