prit ensuite comparer le premier, et qui lui servit
comme d’explication.
Pour le peu que l ’on réfléchisse sur la marche
de ces arrangemens méthodiques, on s’aperçoit
aisément qu’ils sont fondés sur la faculté qu’a
l’esprit humain d’envisager, dans un objet, cer-'
taines qualités, en faisapt abstraction des autres ,
et de s’élever par degrés des idées particulières
aux idées générales.
Ainsi, lorsqu’en nommant un chêne, j’ai en
o vue tel chêne déterminé , que je, montre au doigt ,
je ne fais aucune abstraction ; je considère dans
l’être que je nomme toutes les qualités qui peuvent
lui convenir; en un mot je désigne un individu ,
c’est-à-dire Ain êfccei qui a une existence particulière.
Mais si en prononçant le mot de ch ên e , je
n’ai pas plus en vue tel chêne que tel antre, alors
je fais, abstraction de l’existence, .partiçulière.; je
désigne,- en général, une collection, d’individus
semblables dans toutes leurs parties,¡et, cette collection
est ce qu’on appelle ùne espèce. i...,.
Le sens dans lequel je viens de prendre le mot
de chêne ( que relis ) est celui que tout le monde
y attache dans le langage ordinaire. Or , en comparant
les individus de l’espèce dont il s’agit avep
ceux d’une autre espèce à laquelle on a donné le
nom dyeuse (ilex)-, je remarque que ceux-ci ont
les organes de la fleur semblablement conformés,
et que leurs fruits sont de même des glands,mais
D E M I :N> Ê R mÀ L O G 1 E.
qu’ils en diffèrent à plusieurs égards, et spéciale-
èèfemti par la forme et par la consistance des feuilles,
qui dans . Ies i premiers sont làrges, molles, terminées
par des lobes 'arrondis ; et dans les seconds
iétroiteftpBpidès et dentéesi-ern leursîbord’s. Je puis
donc fixer uniquèment înon attention sur la ressemblance;
de la fleur .etRu fruit dans les individus
des>deüx espèces, en écartant <» par la pensée ,
I tbutes les parties qui. diffèrent; ot*pour assortir la
'nomenclature à cette ressemblance qui seule de-,
cupe mon; esprit, j ’étendtai % le -nom de, cJiénè à
l ’ensemble des, deùx espèces, Ramenant. ensuite
ma pensée, sur¡ les difléreneesquè j’avois ^laissées
de cbfcéij j ’ew tiendrai compte dans Ile langage % èn
distinguant/par. le nom déçh^fm^commun,fesv individus!
de da première; espèce ,uet; par celui de
chêne {uarèjeérànde jla secondes J’Iaurai qlotrs un
genre p > dont ¡le dhêne i commun ét le chêne vert
«¡erput deux e^pèdesê Vnynr
* Far iùoennô-uvelle abstraction,qe-puis ne con- .
‘sidéreç - daofs ; les detoy ¿-chênes !que * leur grandeur ,
leur consistance ligneuse i la faculté q u ’ils out de
vivrez pendant mn ; Certain mondare données ; et
'«feservant! que ¿beaucoup* ¡d’espèces de productions.,
différentes de.s chênes , .ont pareillement
FFe. ^s^^aF(ie .e*' sont très-vivaces, tandis
qu’une, mu jtjtudp d’autres espèces ont leur
tige beaucoup plus, bassq, plus souple, et ne
durent quune annee ou deux, je réunirai dans