xij D I S C O U R S
gie des caractères distinctifs, d’autant plus
avantageux, qu’ils tiennent au fond même
des substances, et sont beaucoup moins
variables que ceux dont nous ne jugeons
que sur le rapport de nos sens. Des expériences
également simples et faciles semblent
nous donner de nouveaux organes,
pour pénétrer jusque dans les propriétés les
plus intimes d’un corps ; et l’on peut répondre
à ceux qui pensent que la minéralogie
doit se suffire à élle-même, sans avoir
besoin de se mêler avec des sciences étrangères,
que dans des opérations si* élémentaires
, et qui n’exigent qu’une si petite
dépense de moyens et d’effets, on ne voit
proprement ni le chimiste, ni le physicien ;
on n’y voit que le minéralogiste qui interroge
la nature d’une manière plus pressante
et plus heureuse (1),
( l ) Quoique la simple indication des propriétés chimiques
et physiques eut suffi pour remplir notre but principal
, nous avons cru devoir y joindre l’explication de ce s ,
propriétés , et travailler aussi pour les hommes versés plus
particulièrement dans les connoissances , à l ’aide desquelles
la minéralogie peut sortir du cercle des phrases.puremënfc
P R É L I M I N A I R E . xiij
La géométrie, à son toijr, a des rapports
directs et nécessaires avec la minéralogie,
par la description des formes cristallines,
et plus encore par ses nombreuses applications
à la structure des cristaux, qui n’est
elle-même que le résultat d’ùne géométrie
naturelle, soumise à des règles particulières
, et où chaque solide a sa figure déterminée
par la combinaison d’une infinité
d’autres petits solides, qui sont comme les
élémens du premier. Un coup d’oeil peu
attentif, jeté sur les cristaux, les fit appeler
d’abord de purs jeu x de la nature, ce qui
n’étoit qu’une manière plus élégante de
faire l’aveu de son ignorance. Un examen
réfléchi nous y découvre des lois d’arrangement,
à l’aide desquelles le calcul représente
et enchaîne l’un à l’autre les résultats
observés ; lois si variables et en mçme
descriptives, et s’élever au rang des véritables sciences
qui agrandissent leur objet, en remontant jusqu’aux lois
auxquelles il est soumis. Ils nous sauront gré , sans doute,
de ne pas nous être bornés à citer des résultats d’expériences
isolées', et d’en avoir montré en même temps la
liaison avec les causes dont ils dépendent.