le plomb carbonate, rentrent aussi dans l’analogie
des sels par la faculté d’acquérir l’électricité
vitrée, au moyen du frottement.
Je dois prévenir qu’il s’agit ici des moyens
ordinaires d’exciter l’électricité, comme lorsqu’on
emploie le frottement de la main, ou celui d’un
morceau de drap. Je suppose aussi que les corps
frottes soient polis ; car il en est du quartz, des
gemmes et autres substances analogues, comme
du verre qui acquiert l ’électricité résineuse, à
l ’aide du frottement, lorsque sa surface est terne.
Il résulte de tout ce qui vient d’être dit, que la
propriété électrique fournit des caractères utiles
sous plusieurs points de vue pour la distinction
des minéraux.
L ’électricité par communication, employée
seule, peut servir à déceler la présence d’un métal
mêlé en quantité sensible avec une pierre,
comme cela a lieu par rapport au fer qui entre
dans la composition des jaspes. Pour éprouver ce
caractère, on place la pierre sur un petit isoloir
en forme de guéridon, de manière qu’elle soit en
contact avec un conducteur électrisé, et l’on juge
que la pierre est ou n’est pas électrique, par
communication, suivant que l’approche du doigt
ou de la boule d'un excitateur en tire des étincelles
qui pétillent, ou de simples aigrettes qui
bruissent.
L ’électricité par frottement observée comparativement
dans deux pierres différentes peut
aider à distinguer l’une de l’autre. La cymophane
taillée en cabochon, qui présente à peu près le
même aspect que le feld-spath nacré dit pierre de
lun ex en diffère par la grande facilité qu’elle a de
s’électriser à l’aide du frottement, tandis que le
même moyen ne réussit que difficilement et fo i-
blement sur le feld-spath.
L ’appareil le plus simple pour les expériences
de ce genre consiste dans une petite aiguille de
cuivre ab (fig. 76, A. ) terminée par deux boules
et mobile sur un pivot. Après avoir frotté le minéral
à plusieurs reprises sur une étoffe, on le
présente à l’une des boules, et l ’on juge à peu
près de la force de l’électricité, par la distance à
laquelle cette boule commence à être attirée.
A l'égard des substances électriques par la chaleur,
telles que la tourmaline , on se sert du
même appareil, lorsque l’on ne veut que les re -
connoître. Mais il est intéressant de pouvoir ensuite
déterminer les parties dans lesquelles résident les
deux électricités. Pour y parvenir, ayez un bâton
de cire d’Espagne à l ’extrémité duquel soit attaché
un fil de soie de quatre ou cinq millimètres de longueur;
et après avoir frotté ce bâton, présentez;
tour à tour les deux côtés opposés de la substance ,
par exemple les deux sommets d’une tourmaline, à
une petite distance du fil de soie. Si le sommet qui
regarde Ce fil est le siège de l’électricité résineuse,