quels je me dispenserai d’en ajouter d’autres, qui
ne feroient de même qu’effleurer la question. Nos
connoissances ont de nouveaux progrès à faire,
avant que la géométrie ait les données nécessaires
pour soumettre à une théorie précise et rigoureuse
les forces combinées des diffêrens agens
qui concourent à- la cristallisation, et remonter
des faits déjà établis à d’autres faits plus généraux
et plus voisins des véritables causes qui dépendent
immédiatement de la volonté de l’Etre suprême.
C ’est une mine féconde, dont l’exploitation est
seulement commencée, et qui attend des temps
plus favorables et des mains plus savantes pour
en suivre la veine à une plus grande profondeur.
D e s cristaux dont u.në moitié est renversée t et
de c eu x qui paraissent se pénétrer.
Nous avons considéré jusqu’ici la cristallisation,
comme imprimant à ses résultats le caractère
de la plus grande perfection possible, et ne produisant
que des formes isolées et exemptés de tout
ce qui pourrait en altérer la pureté et la symétrie.
Il nous reste à parler de certains accidens qui,
sous une apparence d’écarts et d’anomalies, cachent
encore une tendance vers les mêmes lois
auxquelles est soumise la structure, lorsque rien
n’en dérange la marche et n’en trouble l ’harmonie.
Dans les cristaux ordinaires, les faces adjacentes
forment toujours entre elles des angles
saillans et jamais des angles rentrans. Mais il
existe aussi des formes cristallines qui présentent
de ces derniers angles, et Romé de l’Isle a observe
le premier que cet effet avait lieu, lorsqu’une des
deux moitiés d’un cristal étoit à l’égard de l’autre
dans une position renversée (i). Un exemple très-
simple fera concevoir ce renversement.
Supposons que B d ( fig. 44 ) représente un
prisme oblique à bases rhombes, situé de manière
que les pans A Dr?«, CD d e , etc. soient verticaux,
que B, D soient les angles aigus de la base,
et que celle-ci aille en s’élevant de A vers C. Supposons
de plus que le prisme soit coupé en deux
moitiés, à l’aide d’un plan qui passeroit par les
diagonales menées de B en D et de b en d , et que
la moitieTsituée à gauche restant fix e ,l’autre moitié
se renverse sans cesser d’être appliquée a la
première. Le cristal s'offrira sous l’aspect qu’on
voit fig 45, où le triangle Vd!d qui étoit une des
moitiés de la base inférieure {fig- 44 ) >es^ sdué
maintenant dans la partie supérieure {fig. 4^ ) et
fait un angle saillant avec le triangle fixe A B D ,
tandis que le triangle B D C {fig. 4% ) étoit
une des moitiés de la base supérieure {fig. 44 ) se
trouve transporté dans la partie inférieure (fig. 45)j
et fait un angle rentrant avec le triangle fixe abd.
p i Cristal. 1.1, introd. p. g5.