
OBSERVATIONS
en bois. Celui qu’on voit avant d’être à Sou-tcheou-
fou est très-élégant (n.° i j ) ; il consiste en trois
arches, dont celle du milieu est beaucoup plus
élevée. Pour augmenter la soiidité de ce pon t,
on a pïacé sur les piles des longues pierres debout,
dont chaque extrémité entre dans un trou
pratiqué dans une autre pierre qui traversé l’épaisseur
du pont. Ce moyen ne-réussit pas toujours,
parce que les entailles n’étant jamais bien profondes
, elles ne peuvent s’opposer au moindre
effort du pont , ni empêcher qu’il ne s’écarte
lorsque l’un des pilotis vient à fléchir.
Le pont de Tsin-kiang-fou (n° 14 ) , que nous
passâmes le 16 mars, n’a qu’une seule arche, dont
le diamètre peut être de trente à trente-cinq pieds ;
sa forme est en fèr-à-rcheval, et les côtés , au lieu
de tomber d’aplomb , sortent de la perpendiculaire
en arrivant sur les piles : il est vrai que dans
cet endroit les pierres entrent dans une entaille ;
mais déjà une pierre d’en bas s’étoit dérangée ;
si elle vient à manquer, les autres tomberont bientôt,
et le pont s’écroulera infailliblement. Les pierres
ne servent que de revêtissement ; elles sont hautes,
étroites et taillées en portion de cercle ; entre ces
pierres, qui peuvent avoir de quatre à douze pieds
de longueur, on en place de plus petites, disposées
par chaînes, d’environ un à deux pieds en quarré.
La c le f, composée de ces petites pierres longues %
n’étant pas assez épaisse , ne lie pas, comme en
Europe, toutes les parties du pont, de manière
que l’ouvrage pèche essentiellement du côté delà
solidité.
Il y a cependant en Chine des ponts très-anciens,
mais aussi les arches en sont plus petites et autrement
disposées ; elles ne sont pas toujours cintrées
, nous en vîmes de plates, de rondes et de
forme gothique. Ces ponts sont garnis de garde-
fous , et ornés de figures d’animaux en marbre ou
en pierre. Nous en traversâmes plusieurs avant
d’arriver à Peking, et après avoir quitté cette ville,
le plus considérable est celui de Tso-tcheou. II
est partagé en deux par une petite île, et sa longueur
est de près de six cents pieds ; le parapet
est composé de tables de marbre d’environ six
pieds de long , engagées par des rainures dans
un grand nombre de piliers hauts de quatre pieds,
décorés en plusieurs endroits d’éléphans en marbre
, qui paroissent bien travaillés. Le pont sur
lequel nous passâmes le 5 mars, et qui est bâti
à l’extrémité du lac nommé Lo-ma-hou , et près
du canal impérial , est solide ; les arches en sont
plates, et formées par de grosses pierres ; il est
droit et précédé d’une longue chaussée. Ceux
que nous vîmes dans les environs de la digue ,
étoient en brique et fort mauvais ; l’eau de la pluie
paroissoit filtrer à travers, et ils étoient si délabrés,