
presque à. pic sur la rivière : on aperçoit Cependant
quelques petites vallées ; le chemin de ha-
lage suit la croupe des montagnes.
Apres quelques moment» de marche, nous nous
arrêtâmes le long du rivage. Devant rester ici uii
jour pour attendre notre premier mandarin, qui
étoit de Hang-tcheou-fou , et dont le père étoit
marchand , nous profitâmes de ce retard pour aller
nous promener dans les environs, et visiter une
pagode remarquable et appelée Hoey-fa-tse : elle
est bien bâtie, les cours sont pavées et les bâti-
mens bien entretenus , à l’exception néanmoins
d un seul, dont les bonzes ont fait un magasin.
On trouve en entrant dans la Cour deux pavillons ,
dont l’un renferme' une cloche et l’autre un tambour.
La tour est belle; elle a huit côtés de vingt-
cinq pieds de face chacun; l’épaisseur du mur, au
rez-de-chaussée , est de dix-huit pieds, y compris
l’escalier voûté qui conduit aux étages supérieurs.
Cet escalier , dont la largeur est d’environ trois
pieds, est en forme de spirale, et soutenu intérieurement
par un second mur de six pieds d’épaisseur
, faisant le pourtour d’une salle d’environ
dix-huit pieds de diamètre, qui occupe le centre
de la tour. II y a à chaque étage une pareille
pièce qui renferme une niche avec un Poussa,
excepté à l’étage supérieur , du milieu ^uquei
part une très-grosse poutre qui soutient le comble
et s’élève en-dehors de plusieurs pieds au-dessus
du toit. La hauteur de la tour , y compris le comble,
peut être de cent soixante-dix pieds ; nous
comptâmes cent quatre-vingt-dix marches de huit
bons pouces chacune. II y a en-dehors, k chaque
étage , une galerie couverte ; elle commence k se
dégrader dans quelques endroits. La vue est superbe
de la pièce supérieure : on découvre le conrs
du fleuve , une partie de la ville et des faubourgs,
et , plus près, un grand nombre de tombeaux.
Quelques petits jardins potagers dépendent de
cette pagode, dont les environs, entièrement couverts
d’arbres , lui donnent un air vraiment pittoresque.
Cinquante bonzes font ici leur séjour; ils
nous dirent que la tour existoit depuis sept cents
ans ; ce qui est difficile a croire, par le bon état ou
elle se trouvoit encore ; mais les galeries n’étant
qu’ajoutées, il est k présumer qu elles auront ete
renouvelées plus d’une fois.
Nous vîmes le soir un Chinois conduisant seul
son bateau ; il ramoit avec les pieds, et tenoit la
barre avec les mains. Il paroit que c est un usage
reçu , puisque d’autres Chinois qui étoient avec
lu i , ne cherchoient nullement k l’aider.
La réception de l’ambassadeur k Hang-tcheou-
fou fut très-bonne ; d’où l’on peut conclure qu’elle
auroitpü être par-tout la même; mais, dans les lieux
où nous passions, notre premier mandarin, homme