
commerce consiste en huile qu’on retire des graines
du Tcha-tchou qui croît dans tous les environs.
Les montagnes qui font face à ia ville sont cou-,
vertes de pins ; mais c’est sur-tout dans le? ¿bas
qu’ils sont en plus grande quantité. Sur une de
ces montagnes on distingue une tour de cinq
étages : chaque étage va en diminuant ; les deux
premiers sont larges et très - inclines , les trois
autres ie sont moins. La tour a huit cotes et ressemble
à une pyramide. Le terrain au-delà, de la
ville est montueux et très-boisé. Nous parvînmes
bientôt dans un endroit nommé Mien-tsin-tang,
vis-à-vis d’une grande vallée qui se prolonge entre
des hauteurs , et dans laquelle on vpit un village
et, un petit pont bâti sur un ruisseau.
Étant descendus à terre, nous prîmes le chemin
qui suit le bas des montagnes ; celles-ci s’ouvrent
quelquefois et forment des vallees dans lesquelles
on cultive le riz et la navette : les hauteurs sont
couvertes d’arbres à huile. Nous vîmes, en nous
promenant, quelques orangers en fleurs.
[ 24. ] La rivière étant montée pendant la nuit
de huit à neuf pieds , ie courant devint si fort que
nos bateliers n’osèrent se mettre en route ; ce
retard nous permit de nous promener dans ie voisinage.
Le terrain uni étant rare , les Chinois cultivent
ie riz dans les petits plateaux qui sont au bas des
montagnes , ou dans ceux qui , quoique plus
élevés , sont néanmoins susceptibles d’être arrosés
par ies eaux qu’on y conduit des hauteurs. Les
montagnes sont généralement couvertes de pins
et de taillis ; mais dans les endroits où ia terre est
meilleure , on l’emploie à ia culture du Tcha-tchou
( n.°s 7 4, 77 ). Cet arbuste ressemble au thé par
sa feuille , mais elle est plus grossière ; sa fleur
est blanche et composée de cinq pétales. La baie
qui iui succède a la forme alongée , et renferme
quelques noyaux huileux dont les Chinois tirent
de l’huile en les écrasant dans des moulins destinés
à cet usage. Ces moulins sont mus par une
grande roue à augets , que fait aller un foible
courant d’eau , et qui elle-même en fait tourner
une autre placée horizontalement dans le bâtiment.
Cette dernière roue est partagée par quatre pièces
de bois qui sortent un peu en-dehors de la circonférence
, et portent à chaque extrémité une petite
roue garnie de fer qui roule dans un canal de bois
également doublé de fer, dans lequel on met ies
graines du Tcha-tchou pour être écrasées : lorsque
celles-ci le sont suffisamment et qu’on en a exprimé
ensuite toute l’huile, les Chinois en composent,
en les mêlant avec de la paille, des espèces de pains
dont ils se servent au lieu de savon. Nous trouvâmes
dans un de ces moulins un arbre creusé et
qui paroissoit servir de pressoir ; mais personne
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