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côtés : les bateaux sont obligés de baisser leurs
mâts pour passer dessous.
Quoiqu’on soit dans là campagne aussitôt qü’on
est sortidu faubourg, on voit encore pendant long*
temps les murs de Tsin-kiang-fbu. Les enceintes
des villes, comme je l’ai déjà d it , sont considérables,
quoique peu habitées. Les digues; le long
du canal, sont faites en paille mêlée avec de la
terre, et quelquefois revêtues avec dés jarres.
* Nous trouvâmes dans le canal, des Chinois qui
s’occupoient à en retirer la vase ; ils emploient pour
cela deux mains de fer liées ensemble par une
charnière , et dont les bords sont garnis d’une
bande de fer ; deux grands bamboux emmanchés
dans la machine., et disposés de manière à l’ouvrir
et à la fermer, servent à la faire descendre dans
l’eau , et à l’en-retirer.
[ i 8.] Plusieurs petits pohts d’une seule arche,
donnent passage aux eaux pour l’arrosement de la
campagne : nous vîmes deux écluses , mais èlles
étoient écroulées. Arrivés à la ville de Tart-yang-
hien -, nous en suivîmes les murs qui sont un peu
délabrés , et nous passâmes sous deux ponts dont
les pièces de bois avoient été retirées pour faire
place aux mâts de nos bateaux^
Peu de temps après avoir quitté la ville, on trouve
une très-jolie pagode avec un quai qui se prolonge
ie long de la rivière, et un escalier pour y descendre.
On
DE PEIUNG. 4 p
On voit à l’entrée de cette pagode un arc de
triomphe bien conservé; plus loin, des pavillons
à doubles toits , peints en rouge , et par derrière,
une jolie tour à cinq étages ; cette pagode s’appelle
San-y-ko (n.° 54). Les Chinois racontent qu’un
chrétien nommé Kiang-tsy-tay, vivoit dans ce lieu
il y a trois cents ans ; on montre encore son appartement
dans la partie de l’est ; ce chrétien venoit
d’un pays situé k l’ouest de la Chine, appelé Kiang*
kio.
Après avoir dépassé cette pagode , nous nous
promenâmes dans la campagne : elle est unie et
coupée par des fqssés remplis d’eau ; la terre est
grasse et argileuse. Les Chinois cultivent le blé ;;
il commençoit k pousser : ils le sèment en rayons,'
et quelquefois par touffes placées de distance en.
distance. Les bords du canal sont élevés, étroits par
en haut, et allant en talus du côté des terres; cette
pente est ensemencée, ce qui fait voir que dans
cette partie de la Chine, on ne perd pas de terrain.
On aperçoit dans la campagne des habitations
répandues çà et là; et plus près du canal,
plusieurs petits villages qui sont toujours environnés
de bouquets d’arbres ou de bamboux, oit
les paysans se rassembloient pour nous voir passer.
Les maisons sont en briques, couvertes en tuiles,
et meilleures que celles que pous avions vues précédemment.
TOME II. D