paysans sont robustes, mais laids ; les femmes ne
sont pas mieux.
J>'.] Avant d’être au village de Poen-tsing-tcha ,
nous aperçûmes plusieurs habitations. Le terrain,
resserré d’abord entre deux montagnes qui s’apla-
mssent peu à peu, devient ensuite presque entièrement
uni : ü est bien cultivé, et i’on y voit
des endroits remplis d’arbres fruitiers ; aussi ia
terre est-elle noire et meilleure dans ces cantons.
La route fut ia même que ie jour précédent : oit
trouve beaucoup de pierres dans les fonds ; mais
nous n’en vîmes plus à i’approche d’une rivière
que nous traversâmes à gué , et qui paroît devoir
couvrir un grand espace de terrain lorsque
ses eaux débordent. Des soldats rangés en ligne
nous attendoient sur ie rivage; mais leur présence
n’empêcha pas le peuple de nous dire des
injures. Débarrassés de ces insolens , nous passâmes
sur un pont de quatre arches , dont les
garde-foux, en marbre, sont ornés de figures d®
tigres^ et iaissant sur la droite un tombeau décoré
de colonnes et de figures d’animaux , nous
atteignîmes les portes de Y-tcheou : ces portes
sont doubles , placées en face l’une de l’autre, et
paroissent en bon état ainsi -que les remparts.
Le Kong-kouan ou nous logeâmes sert de maison
pour les examens des étudians ; il est vaste
et composé de plusieurs salles et de pavillons ; on
DE PEKING. 25
trouve k i’entrée deux grandes pièces remplies de
mauvais bancs et de méchantes tables pour les
écoliers, et plus loin un gros tambour.
En nous promenant dans la ville, nous vîmes
des boutiques de peu de valeur, des jardins , des
terrains abandonnés, et des maisons de peu d’apparence
, dont quelques-unes avoient seulement
une entrée en brique. Vers l’extrémité de la ville,
nous entrâmes dans une pagode considérable et
qui a du être très-belle lorsqu’on en prenoit soin :
abandonnée maintenant, elle n’offre de curieux
que plusieurs figures de tortues en pierre, élevées
du temps de Kang-hy. La population de Y -tcheou
n est pas grande : des enfans et un très - petit
nombre de Chinois nous suivirent dans notre
promenade.
[3.] Nous vîmes pour la première fois, en quittant
la ville, une porte triple, dont la première ouverture
est, comme k l’ordinaire, en face de la rue ;
mais la seconde, au lieu d’être placée k gauche,
est sur la droite, et la troisième, qui est en face de
ia première,, en est séparée par un mur et par des
maisons ( n.° 44), La campagne, après la ville,
est belle et bien cultivée, et l’on y voit beaucoup
d arbres fruitiers : les Chinois , en les plantant}
otent toutes les racines et ne laissent que trois
chicots.
Nous fumes fort incommodés de la poussière,