
arides, et sur l’avant, plusieurs collines rougeâtres,
dont les moins hautes sont cultivées par gradins ,
et les plus élevées couvertes de pins. La culture
est celle du blé , de l’orgé , des fèves et de la navette.
On trouve des orangers et des mûriers, mais
ceux-ci n’avoient pas encore poussé. Des maisons
isolées et bien bâties sont répandues dans les
champs : le terrain est sablonneux sur un fond
d’argile dont l’épaisseur est quelquefois de dix à
quinze pieds.
Nous vîmes plüsièurs moulins pour piler les
grains ; l’un d’eux avoit une roue semblable à
celle de nos moulins , dont l’axe faisoit aller cinq
piions : une autre de ces roues en faisoit mouvoir
une plus, petite placée perpendiculairement pour
faire tourner une meule horizontale; mais la machine
n’alloit pas,.étant en partie brisée. Plusieurs
Chinois étoient occupés à passer et à bluter la farine.
Ces moulins appartiennent, en communauté,
à un village dont chaque paysan a le droit de venir
faire piler son grain : l’entretien est supporté par
chaque particulier suivant ses moyens. On rencontre
aussi près des villages , de jeunes enfans
qui font sécher au soleil des vermicelles étendus
sur des nattes : les Chinois consomment beaucoup
de ces sortes de pâtes , dont les filets sont plus ou
moins gros.
Nous aperçûmes des buffles et des vaches » mais;
DE PEKING. p i
en petit nombre : on voit peu de monde dans la
campagne ; unie d’abord , elle changea bientôt ;
les montagnes se rapprochèrent, et-même jusque
sur le bord de la rivière : nous vîmes ensuite plusieurs
villages , ét des fours à brique.
[ 4]- La campagne est toujours la même: les
hauteurs sont tantôt près de la rivière , et tantôt
assez éloignées , mais forment toujours des plateaux
entre les gorges où l’on cultive le blé et les
navets : en général le pays est montueux. Nous
vîmes beaucoup d’orangers, quelques lataniers et
des mûriers , dont les boutons commençoient à.
grossir.
Avant d’arriver à la ville deTchang-chan-hien,
dont les murailles s’étendent jusqu’aux montagnes
voisines, et renferment plusieurs collines arides ,
nos bateliers mouillèrent auprès d’un pont dont les
piles sont en pierre 3 et sur lesquelles on étend de
Fune à l’autre des pièces de bois qu’on retire à
volonté pour donner un libre passage aux barques,
qui remplissoient, dans ce moment, une bonne
partie de la rivière. La campagne autour de la ville
est très-bien cultivée; les champs sont partagés par
planches ou l’on sème des légumes. On voit à
l’entrée, une tour de sept étages, qui tombe en
ruines ; la porte de la ville est pareillement dégradée
, et le pavillon qui est au-dessus, n’est fermé
que par des nattes. Les murailles sont basses et