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La seule occasion où j’ai été à même de juger
du goût des Chinois dans ia distribution des jardins
, fut lorsque je visitai celui de l’empereur, situé
au-delà de la ville de Yang-tcheou-fou.
Ce jardin est très - spacieux, mais tellement
rempli de bâtimens , de pavillons , de corridors ,
de ponts et d’allées , que son étendue en paroit diminuée
de moitié. Les édifices sont en mauvais
état ; l’eau ne coule plus dans ie canal, et le pont
de bois construit au-dessus , et qui va en serpentant,
étoit si délabré, qu’il ne put me supporter.
Lgs allées sont tortueuses et garnies de cailloux ;
les rochers factices sont seuls bien conservés. Les
arbres sont beaux et font un bel effet ; enfin I ensemble
de ce jardin, dont un grand étang occupe
une bonne partie , est extrêmement curieux , mais
trop confus et trop ramassé. Autrefois l’empereur
îe visitoit de temps en temps , mais il n y vient
plus ; aussi tout souffre de son absence.
Les jardins que nous avons vus auprès du lac
Sy-hou, à Hang-tçheou-fou j ont dû être très-
beaux lorsqu’ils étoient en bon état ; mais, comme
je i’ai dit plus haut,, les ouvrages des Chinois
demandent un entretien continuel, et pour peu
qu’on les néglige, ils sont bientôt détruits.
C A N A UX.
L a Chine est coupée par un nombre infini
de rivières et par des . canaux qu’on a multipliés
autant qu’il a été possible, non-seulement pour
fertiliser les campagnes, mais dans ia vue d’ouvrir
des communications et de faciliter les transports.
Le commerce se fait généralement par eau :
les Chinois qui voyagent d’une province à l’autre,
preferent cette voie, et ne prennent la route de'
terre que dans des circonstances pressées. On peut
aller de Quanton à Peking constamment en bateau,
excepté pendant un seul jour employé à
parcourir par terre l’espace qui sépare Nan-hionjr,
fou et Nan-ngan-fou. En sortant de cette dernière
ville, on descend la rivière jusqu’au lac Po-yang •
on entre ensuite dans le fleuve Yang-tse-kiang ’
qu’on ne quitte qu’au-delà de Nanking à ICoua-
tcheou, pour suivre alors ie canal impérial qui
conduit à PekingO-.
Ce canal est d’une grande étendue, mais avant
d’indiquer le temps auquel il a été commencé ,
il est à propos de parier de deux grandes rivières
qui partagent la Chine, en coulant de l’ouest à
l’est, et dans lesquelles le canal vient aboutir. Le
Hoang-ho, ainsi nommé de la couleur de'ses eaux
jaunes et bourbeuses * prend sa source par les
N a