
cercueil ; mais si l’on enterré le défunt immédiatement,
ia cérémonie se fait de ia manière suivante.
Le jour des funérailles, iés parens et ies amis se
rassemblent pour accompagner le corps ; la marche
est ouverte par des musiciens; viennent ensuite
plusieurs personnes , portant différentes figures
d’animaux, les marques de dignité du mort, de
petites pagodes , des parasols > des banderoles
blanches et bleues, et des cassoiettes de parfums.
Les bonzes précèdent ie cercueil, qui est élevé sur
un brancard porté par une vingtaine d’hommes,
et surmonté quelquefois d’un baldaquin. Le fils
aîné vient immédiatement après, suivi de ses frères ;
il est couvert d’un sac de grosse toile; il s’appuie
sur un bâton , et marche le corps courbé. Les enfans
et les plus proches parens portent sur leurs
habits une robe de grosse toile , avec un bonnet
de la même étoffe ; suivent les amis et les domes^
tiques , et plus loin les femmes , à pied ou eit
palanquins , habillées de la même étoffe que les
hommes ; elles poussent des gémissemens et des
cris, et versent des pleurs, en s’interrompant par
intervalles, pour recommencer ensuite toutes en
même temps.
Avant de creuser la fosse où l’on doit placer 1e
corps, les parens consultent ies bonzes pour savoir
la place qui peut convenir et plaire au défunt. On
choisit toujours un endroit sec, bien aéré, et en
belle vue. Ils s’imaginent que mieux ces convenances
sont observées, plus le mort est satisfait, et
plus la famille devient riche et heureuse. On a vu
des enfans tombés dans l’infortune , attribuer ce
malheur à la mauvaise situation du tombeau de
leur père, aller le déterrer pouf le placer dans un
lieu plus convenable, et tâcher par-là de changer
la malignité du destin. Une fosse a six pieds de
longueur, sur trois à quatre de profondeur ; les
Chinois la creusent dans l’alignement d’un air de
vent, sans cependant suivre un rumb déterminé.
Lorsque le cercueil est déposé dans la fosse, ils
la remplissent de terre mêlée avec de la chaux
qu’ils ont soin de bien fouler. Les tombeaux des
riches et des grands sont faits avec soin ; ils oc*-
cupent souvent de vastes terrains, et coûtent beaucoup
à ériger.
Lorsque le cercueil est entièrement recouvert
de terre, les Chinois font des libations ; ils plantent
autour et sur la tombe, des chandelles parfumées
et des banderoles de papier ; ils brûlent des
papiers dorés, ainsi que des chevaux, des habits
et des hommes, le tout en papier, dans la ferme
persuasion que ces offrandes faites aux morts, les
accompagnent dans l’autre monde. Ces cérémonies
achevées, les parens et les amis se rendent
sous des tentes ou dans des pavillons élevés à peu
de distance, où ils se reposent, font l’éloge du