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changer de religion dans le courant de l’année
s,oms peine, d’être puni sévèrement.
Quoique tout fût terminé dans les provinces, les
ragn^arins de Quanton continuèççftt de rechercher
le nommé Zay , et se rendirent à Macao en juin
1785 , afin de le demander : ils insistèrent pour
que le gouverneur Portugais vînt chez eux ; mais
celui-ci s’y refusa , et ne voulut pas même permettre
que M. Descouvrières »■ procureur des missions
Françoises, s’exposât en sortant de la ville
pour aller chez les, mandarins. Ces derniers voyant
qu’il ne leur étoit pas possible de se procurer le
P. Z a y , qui av.oit quitté Macao au commencement
de l’année, et s’étoit embarqué sur un bâtiment
Anglois, écrivirent à Peking, qu’il étoit sorcier
et qu’il avoit disparu. Ainsi se termina cette persécution
suscitée contre les Chrétiens, et qui par
suite fut très - préjudiciable aux mandarins eux-
mêmes. Tous, ceux de la province de Quanton ».
depuis cette ville jusqu’à Nan-hiong-fou, qui est
à, l’extrémité- de la province , furent dégradés; de
trois degrés, et forcés de payer une amende de sept
cent, mille taëls. [5, z j q,qoo liv]. Les hannistes donnèrent
cent vingt mille taëls [900,000 liv] ; .et tous,
les mandarins des lieux où les missionnaires avoient
été arrêtés , ou par où ils avoient passé , furent
cassés. Pankekoua., pour avoir logé M. de fa Torre,
quoiqu’il en eût la permission des mandarins de
Quanton , fut obligé de payer cent mille taëls
[750,000 l i v . ] , et il lui fut enjoint d’être plus
circonspect à l’avenir. On prétend même que cinq
ou six bateliers qui avoient passé le P. Zay, sans le
connoître, eurent la tête tranchée. On voit par-là
que le gouvernement Chinois est extrêmement sé*
vère : mais s i , comme on le remarque, il est très*
habile à profiter des occasions qui se présentent
pour se procurer de l’argent, les mandarins ne le
sont pas moins à se tirer d’embarras dans les affaires
épineuses, et sont sur-tout peu embarrassés
sur les moyens; aussi saisirent - ils le seul qu’ils
avoient de sé justifier, celui d’accuser M. de la
Torre, dont la mort mit fin aux poursuites du gouvernement.
Cependant la manière dont la Cour
de Peking termina cette persécution, ne dut pas
satisfaire beaucoup les mandarins , et l’on doit
croire que dans la suite ils fermeront les yeux sur
la croyance de certains individus. Néanmoins ,
quelle que soit leur conduite future , on nê peut
regarder les missionnaires comme solidement établis
à la Chine, car les préjugés et les moeurs s’opposent
trop visiblement à l’introduction de la religion
Chrétienne : d’ailleurs on doit peu compter
sur les Chinois, qui sont capables deihangêr d’opinion
d’un moment à l’aütre, et tou jours disposés à
le faire suivant les circonstances. Il ne faut cependant
pas en conclure que les missionnaires soient
Y a