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faire beaucoup plus ; mais ils s’en dédommagent
en prenant des effets et des passagers. Le mandarin
loge dans le milieu du bateau ; le derrière
est destiné pour la »cuisine et pour le logement
des matelots, qui y vivent avec Ieufs enfans et leurs
femmes. II faut quinze et vingt hommes pour le
tirage de ces barques. Des gens condamnés pour
certaines fautes y sont employés.
Les barques impériales occupant une partie
du canal, nous obligèrent de séjourner ici : nous
profitâmes de ce retard pour faire une promenade
dans les environs ; mais nous revînmes plutôt que
nous ne le comptions » à cause des soldats Chinois
qui nous accompagnoient. Ces gens aiment à frapper
les passans, et, ne pouvant les en empêcher,
nous nous décidâmes k rentrer dans nos bateaux.
La campagne est bien cultivée ; le sol est gras
et très-productif. On voit des habitations avec des
arbres de distance en distance , et beaucoup de
tombeaux faits en buttes, recouverts de gazon et
entourés de pins.
La rivière fut haute le matin et basse le soir :
la différence dans l’élévation des eaux est de six
à sept pouces, quoique le courant continue toujours
d’aller du même côté , c’est-k-dire, vers le
fleuve Kiang ; il est seulement plus ou moins
rapide.
[ 14, 15', 16. ] Nous fumes forcés.de rester sans
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pouvoir avancer, retenus par le vent contraire et
par la pluie : d’ailleurs , les barques impériales remp
i la n t toujours la plus grande partie du canal, il
nous eût été* impossible d’aller en avant, quand
même le temps eût été favorable. Nous vîmes passer
différens bateaux, dont quelques-uns avoient une
très-jolie forme. Ces bateaux sont pontes, le mat
de l’avant est droit, mais celui de l’ârrière est incliné
; le cabestan est placé k l’avant et la chambre
du patron occupe le derrière. Ces bateaux sont
longs , étroits et très-propres ; ils ont des voiles
de toile et des ailerons en bois , qui se placent sur
les côtés , pour les empêcher de dériver ( n.° 51).
Nous vîmes aussi un bateau rempli d’os d’animaux.
Les gens de la campagne brûlent ces ossemens, et
en répandent les cendres dans, les champs de riz,
pour les fertiliser.
[ 1 7 .] Le temps étant clair et lèvent au nord,
les Chinois se mirent en route de bonné heure ,
et eurent bientôt atteint les rives du Yang-tse-
kiang ; elles sont basses des deux côtés, k l’exception
de la partie du sud-est, qui présente quelques
montagnes. Le fleuve, dans l’endroit où nous le
traversâmes , peut avoir une lieue de large ; la
vue est magnifique. Presque au milieu du fleuve
on passe près de l’île de Kin-chan-sse [ montagne
d’ory, dont la beauté répond bien k son nom emphatique.
Cette île , en partie boisée, est remplie