OB S ERV A T IONS
fosse oîi iî y en a déjà un autre, et pour qu’ils $*ÿ
déterminent, il faut qu’il né reste aucun vestige
du premier cadavre. On doit juger par-là de l’immense
étendue de terrain employé uniquement par
les tombeaux ; mais quels que soient les inconvé-
niens en. tout genre qui résultent de la méthode
que l’on suit dans ce pays pour donner un asile
aux morts , fes préjugés et l’habitude empêcheront
toujours d’en changer.
NOMS CHEZ LES CHINOIS.
I l n’y avoit originairement qu’un tiers de la
Chine qui fût habité ( a ) , et les peuplades se
trouvoient si éparses, qu’elles ne se connoissoient
pas entre elles. Les villages et les villes ne prirent
de l’accroissement que peu à peu; et 2200 ans
avant J. C . , on ne comptoit encore dans chaque
province que douze mille habitans.
La nation étant peu nombreuse dans le principe
, les premiers noms durent être en petite
quantité : ce ne fut que dans la suite , lorsque les
hommes se furent sensiblement multipliés , qu’on
imagina d’ajouter aux noms déjà existans des surnoms
, pour distinguer les particuliers les uns
des autres ; mais les premiers noms restèrent toujours
les mêmes.
De cette idée que dans l’ancien temps les Chinois
(a ) Mis s ion n., tomt I.‘r
SUR LES C H IN O IS . 30$
étoient presque tous parens , est venue la coutume
qu un jeune homme ne peut se marier avec une
fille dont le nom de famille est le même que le
sien , quelque éloigné que soit leur degré de parenté,
et quand même ils ne seroient pas parens.
Le père Trigaud prétend qu’il y a mille noms ;
mais le livre intitulé Pe-kia-sing [noms propres des
cent familles ] , n’en rapporte que cent, sous lesquels
tous les individus de la nation sont rangés.
Les, Chinois, portent donc tous un nom de famille
qui ne change jamais.
A la naissance d’un enfant mâle , le pûre lui en
donne un autre qu’on appelle petit nom. Les filles
n’en reçoivent pas ; elles conservent le nom du
père, et se distinguent entre elles par première,
seconde ; les Chinois signent ces noms qu’ils ont
reçus en naissant, lorsqu’ils écrivent des lettres ou
des billets, ; mais personne ne s’enrserviroit en leur
parlant , sans se montrer incivil.
Lors des études, les Chinois reçoivent de leur
maître un nom qu on appelle nom d’école, et qui est
employé par le maître et par les, condisciples. Les
études terminées, ils quittent ce nom, et en se mariant
iis en prennent un autre qu’ils conservent, à
moins qu’ils n’obtiennent une charge honorable ;
car, dans. ce cas, ils en prennent encore un autre
que tout le monde doit employer en leur adresr
sant la parole.
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