OBS ERVA T IONS
; Une féte très-agréable est cette que Ton fait %vt
cinquième jour cle ia cinquième íune. Un mandarin,
dit-on, recommandable par ses qualités et
fort aimé , s’étant noyé jadis , les habitans montèrent
dans des bateaux et le cherchèrent pendant
îong-temps : cest à cet événement qu’on rapporte
î’origine de cette fête , appelée Ta-Iong-tchouen
( n ° *3)-
On se sert dans cette occasion de bateaux longs
et étroits, qui sont peints, ornés de figures de dragons
et de banderoles , et contiennent jusqu’à
soixante rameurs et plus. Geux-ci manoeuvrent
au son d’un tambour et d’un bassin de cuivre, sur
lesquels on frappe avec plus ou moins de précipitation,
selon qu’il est nécessaire d’accélérer ou
de ralentir la marche, car souvent ils se défient
entre eux. Dans ces circonstances, ils vont avec
grande rapidité, cherchent à se dépasser, et
se heurtent, s’abordent ou chavirent même ; de
sorte que plus d une fois on en a vu plusieurs se
noyer • aussi les mandarins, pour prévenir de semblables
accidens, ne permettent pas toujours de
célébrer cette fête.
A la même époque , les Chinois cuisent du riz
dans des feuilles de bananier. Ce riz est rouge en
dehors ; il est collant et forme une masse qui n’a
pas boíl gout. Ces espèces de gâteaux ont une
forme triangulaire.
Les Chinois font, durant les mois de juillet et
d’août , de grandes processions , pour obtenir de
ia pluie, ou pour demander aux dieux une bonne
récolte. Ils vont quelquefois fort loin, et portent
de petites chapelles et des banderoles. La musique
accompagne toujours ces cortèges, qui sont nombreux.
Outre ces processions , dans lesquelles on n a
en vue que les biens de la terre, les Chinois en
font d’autres uniquement en l’honneur des morts.
Ces processions ont lieu au printemps. La marche
est ouverte (n° y ) par un bomme portant des papiers
dorés , et suivi par des musiciens et par des
enfans tenant à la main des figures d hommes , de
chevaux et d’oiseaux en papier. Viennent ensuite
des hommes avec des lanternes , des banderoles
bleues et blanches, des parasols et des chapelles
de papier. Sept à huit bonzes, disant des prières
marchent derrière une petite pagode en bois , et
sont accompagnés par plusieurs personnes bien
habillées ou vêtues de deuil.
Les Chinois de Macao célèbrent au milieu de
la septième lune une autre fête pour les morts ;
qlle dure deux jours , et finit dans la nuit. Cette
fête étant dispendieuse, tous les habitans d un quartier
se rassemblent pour faire les frais nécessaires
à l’élévation de la chapelle et au paiement des
«prêtres et des musiciens. L’édifice est peu de chose;